Je donne mes impressions un peu tardivement mais je voulais le faire à froid. Medellin, où j’aurai finalement passé 6 semaines, m’a en effet un peu “envoûté” et îl me fallait prendre un peu de recul.
L’idée de base était de voir s’il était possible d’envisager une expatriation courte durée, 2 ou 3 ans, en Amérique du Sud. La Colombie fût un choix par élimination, un “compromis” parmi les destinations possibles, après moult lectures de forums, blogs, sites de voyages … Merci aux gens que j’ai pu lire, et qui m’ont permis de me faire une idée.
Idem pour Medellin, que j’ai choisi pour son climat et … son métro, le seul de Colombie.
Je ne vais pas m’attarder sur les sites touristiques de la ville décrits par ailleurs (jardin bota, musées, Guatape etc). Un touriste à besoin de 2 jours, peut être 3, pour les visiter. On a vite fait le tour de Medellin, d’un point de vue architecture, patrimoine etc. Bon, ne le dites pas aux gens du coin, les “paisas” sont très chauvins Mais bon, je suis Français, je suis habitué aux centres villes médiévaux, aux chateaux, aux monuments, ce genre de trucs … et je ne peux pas m’inventer un émerveillement qui à ce niveau, n’a pas eu lieu.
Comme je ne suis pas un grand rédacteur je vais y aller pele-mele.
Medellin est imposante lorsque l’on arrive de l’aéroport (la route, sineuse, la surplombe), un peu intimidante au début pour un occidental qui ne connaît du monde que Paris, Rome, Londres, Budapest Vienne etc. Et qui ne parle pas la langue …
En réalité, on ne vivra réellement que dans 20% de la ville, le reste étant soit mal desservi, soit peu interessant (rien à voir/faire), soit carrément “craignos”. Un peu comme toute ville ceci dit.
Le “Centro” est assez étouffant la premiere fois qu’on s’y rend (et même la deuxième fois, et la troisième…), conforme à l’idée qu’on se fait d’une grande ville d’AmSud. Ça grouille de monde, de voitures, de vendeurs à la criée … les gaz d’échappements et la chaleur peuvent rendre l’atmosphère difficilement respirable. Bref, on est “en plein dedans”, dépaysement garanti.
J’ai renoncé à l’idée de loger dans le Centro, pour préférer les quartiers situés de l’autre côté du fleuve, Floresta, Estadio, Conquistadores. C’est “middle-class”, animé, typique, et “safe” - même si on sent que cela ne le sera jamais autant que “chez soi”.
Mon but étant de voir s’il était possible de s’expatrier, et donc de vivre au milieu de Colombiens “de mon niveau”, j’ai zappé les “Barrios” ainsi que les quartiers huppés style Poblado. Voir la misère ne m’intéresse guère, la “hype” pas davantage.
La sécurité est un thème qui revient souvent. Je n’ai pas rencontré de problèmes mais comme dit, j’ai essayé d’adopter un style de vie local dans un milieu qui me correspond. Je sortais avec un peu de liquide dans les poches et quelques fois mon téléphone, et basta. Tenue vestimentaire “locale”, déplacements en taxi si trop éloigné du métro, dodo à 23h00 max (en même temps, en se levant à 6h00…).
A ce sujet, j’ai croisé assez peu de “gringos”, mais la très large majorité d’entre eux étaient négligés et cela tranchait franchement avec la tenue des Colombiens (et des Colombiennes pour les filles …) pour qui la propreté est un principe majeur. Faut-il y voir de la condescendance, " c’est bon, on est en AmSud, c’est cooooool …" ? J’ai tendance à penser que oui. Mais bon quoiqu’il en soit, si on pense faire “couleur locale” avec des sandales dégueulasses, des cheveux ternes et un vieux T-shirt délavé, on a tout faux.
Bref c’était un mini-coup de gueule.
On peut manger à toute heure de la journée, et de tout. Avoir un petit creux dure 30 secondes, le temps de trouver un vendeur d’empanadas, une panaderia, ou un fast food.
La cuisine colombienne ne m’a pas particulièrement enchanté au niveau de ses spécialités, mais étant gros consommateur de viande et de fruits, je me suis régalé. Suffit juste de demander au serveur de la salade plutôt que du riz, des pâtes ou des arepas - ce genre de garnitures étant de plus, servies au mieux tièdes dans 90% des cas (et j’ai testé des dizaines de resto d’un peu tous les styles). Le serveur vous regarde un peu bizarrement, du genre “vous ne mangez que ca ?”, héhé.
Dans la rue, tout se vend aussi, par des marchands ambulants (au sens strict). Des fruits, bien sûr.
Mais aussi une clope, pour 400 pesos. Deux chewing gum pour le même prix. Des chaussettes, des minutes de téléphone, des torchons, des brosses, des oreillers … Le plus cocasse ? Un mec qui est venu me proposer, à 22h à la terrasse d’un bar, des aiguilles à couture ! Je ne me souviens pas du prix mais je suppose qu’on ne m’en voudra pas …
Cocasse et en même temps “touchant” : ca peut faire sourire car c’est un peu n’importe quoi … mais on ne peut s’empecher de penser, derriere cette démarche un peu futile voire vaine (pour un européen), à la volonté de s’en sortir, la débrouille … et donc, la pauvreté. Les mendiants sont rares : on préfère vous vendre quelque chose, fût-ce saugrenu, comme ces aiguilles. Les Colombiens sont des gens dignes.
J’ai eu la chance de faire connaissance assez vite avec des locaux, qui m’ont tout aussi vite invité à sortir avec eux voire chez eux. Les Colombiens ne passent pas forcément leurs soirées à discuter de tout et de rien autour d’une bouteille et d’un sauciflard comme on (ou moi et mes potes ?) peut le faire en France. Très vite il leur faut chanter et danser. On sent très fort la différence culturelle à ce niveau : on s’amuse et les hôtes sont super mais en même temps, on est bel et bien un étranger.
J’ai d’autres choses à raconter, des dizaines d’anecdotes… Rien d’énorme, d’extraordinaire dans ce texte, pas vraiment d’infos non plus, juste l’envie de partager ce qui est difficilement partageable car du domaine de l’émotionnel. Partir de Medellin pour revenir en France m’a filé un bourdon pas possible.
La suite pour plus tard … Oui car j’y suis en ce moment même, héhé.