Carte d'identité Tunisie
- Superficie : 163 610 km², dont 25 000 km² de désert.
- Population : 11,8 millions d'habitants (estimation 2022).
- Densité : 75 hab./km² ; les deux tiers habitent en zone urbaine.
- Capitale : Tunis (744 000 habitants).
- Religions : islam, religion officielle. On compte 98 % de musulmans, 1 % de juifs et 1 % de chrétiens.
- Langue officielle : arabe.
- Monnaie : le dinar tunisien.
- Chef de l'État : Kaïs Saïed (élu en octobre 2019).
- Indice de développement humain : (espérance de vie, éducation, niveau de vie) : 0,731. Rang mondial : 97 sur 191 pays.
- Salaire minimum : 403Dt (environ 134 €) ; salaire moyen net entre 650 et 800 Dt (autour de 267 €).
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : la médina de Tunis, le site archéologique de Carthage, l’amphithéâtre d’El-Jem, le parc national d’Ichkeul, le site de Kerkouane, la médina de Sousse, Kairouan et Dougga.
Économie
Une économie fragilisée, à assainir
Si la croissance n’avait cessé de progresser depuis 1995 jusqu’à la crise internationale de 2008-2009, et si l’Indice de développement humain se révèle l’un des plus élevés du monde arabe (hors pays du Golfe), cela n’a pas suffi à diminuer les inégalités et le profond sentiment de malaise social qui en découle, ni à régler la question centrale : le chômage. Son niveau est toujours resté préoccupant et atteignait (officiellement) autour de 18 % de la population active en 2022, les jeunes de moins de 25 ans, les diplômés de l’enseignement supérieur et les femmes étant particulièrement touchés (de l’ordre de 21 à 37 % selon les catégories).
Pour attirer les investisseurs étrangers, les salaires ont été maintenus à un faible niveau. Ce qui n’a pas empêché, en 2018, les impôts d’augmenter, le taux de TVA de passer de 18 à 19 %, et le dinar tunisien de perdre 50 % de sa valeur en 20 ans.
Une économie en pleine mutation
L’immolation par le feu du jeune chômeur Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 fut le tragique reflet de ce sombre tableau du marché de l’emploi, doublé de maux plus profonds (corruption systématique, injustice sociale, inégalités entre régions, etc.). Une situation qui a longtemps laissé une partie de la jeunesse dans la déshérence, sans perspective d’avenir. La révolution a fait naître de nombreux espoirs. Les revendications salariales se sont multipliées, notamment pour l’instauration de salaires décents. Malheureusement, les choses ne vont pas aussi vite que ce que les Tunisiens pourraient espérer... Une partie de l’économie a été quasi paralysée lors de la révolution, et les secteurs du tourisme, du transport, du commerce ou encore des travaux publics ont été particulièrement touchés.
En 2020, la crise de la Covid-19 est intervenue alors que l’économie du pays était déjà fragilisée. Le taux de croissance a chuté de 8,7 % cette année-là. Il avait rebondi à 3,1 % en 2021, mais amorçait une nouvelle descente en 2022 (2,2 %), qui devrait se poursuivre en 2023 (1,6 %) selon le FMI. Un autre problème persiste : le départ (légal ou clandestin) de nombreux Tunisiens vers l’étranger. C’est le cas de médecins et d’ingénieurs notamment, qui quittent le pays à la recherche de meilleures conditions de travail en Europe.
Des mesures d'urgence
L’économie, déjà gangrénée par les anciens dirigeants, est aujourd’hui submergée par les urgences à prioriser. Les plus anciennes sont les plus profondes : lutte contre la pauvreté, investissements et créations d’emplois, inégalités sociales et de territoire (90 % des projets étaient jusqu’alors destinés à la zone côtière de l’est du pays, le Centre et le Sud étant largement délaissés). Elles ont été aggravées par les plus récentes, liées à la pandémie. Fin 2020, l’inflation atteignait 4,9 %, le taux de chômage près de 20 % et le nombre de Tunisiens sous le seuil de vulnérabilité passait de 17 à 19 %. Des chiffres, qui pourraient encore être revus à la hausse les mois suivants.
Un plan de soutien à l’économie a été mis en place, avec une aide de 800 millions d’euros alloués au matériel médical et aux emplois menacés. Des aides ont également été versées aux foyers les plus fragiles. Cette gestion de la crise dans ce pays vivant du tourisme a été soutenue par le FMI, qui a débloqué un fonds d’urgence de 745 millions de dollars pour le gouvernement tunisien, et par l’Union européenne, qui finance la Tunisie à hauteur de 303 millions d’euros.
Malgré ces nombreuses aides, le pays a beaucoup de mal à amortir les inégalités sociales et territoriales sans cesse criantes. Les problèmes de ravitaillement, parfois induits par la spéculation, ont encore fragilisé les plus vulnérables. Certains sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement, comme à Tataouine à partir de juin 2020, où les manifestants ont rappelé le non-respect de l’accord signé en 2017, qui promettait l’embauche de milliers de chômeurs ainsi que des investissements publics dans cette zone sinistrée, où le taux de chômage a atteint 30 %. Plusieurs mois de blocage ont finalement abouti à un nouvel accord avec le gouvernement en novembre 2020, qui a permis de développer des projets dans la région.
Les principales ressources naturelles
Même si la Tunisie tire des bénéfices substantiels de ses ressources pétrolières, celles-ci baissent régulièrement et le pays doit importer du pétrole. Le gaz naturel est plus prometteur. L’exploitation d’un important gisement gazier à Nawara, dans le sud, devrait permettre au pays de diminuer sa facture énergétique.
Les mines de fer et de phosphates (une roche sédimentaire qui entre dans la composition des engrais) sont aussi largement exploitées. La Tunisie est même l’un des plus importants producteurs de phosphates au monde.
Les autres ressources
La fortune du clan Ben Ali-Trabelsi a été estimée en 2008 à 5 milliards d’euros par le magazine américain Forbes. L’ONG Transparency International évoque même un montant de plus de 10 milliards... Mais le rapatriement des biens à l’étranger (apparemment gigantesques !) reste difficile et relève de procédures particulières et complexes. Des enquêtes ont été lancées dans l’Union européenne, notamment en France, pour saisir ses avoirs. La Suisse s’est d’abord exécuté au compte-gouttes (3,5 millions d’euros restitués à la Tunisie en 2017 sur un magot total estimé à... 55 millions !), avant d’interrompre la procédure conformément à la décision du tribunal fédéral fin 2019, arguant du fait que l’origine frauduleuse des fonds n’était pas prouvée. La Tunisie a déjà récupéré quelques biens et argent qui se trouvaient dans le pays, mais dans une proportion jugée bien minime par la société civile qui s’interroge sur les difficultés avancées et cette lenteur. Or, le butin devait servir à développer les régions sinistrées.
Services et tourisme, moteurs de l'économie ?
La contribution des services est estimée à environ 60 % du PIB. Les nouvelles technologies (centres d’appels, télécommunications) se révèlent être le moteur de l’économie tunisienne. Une particularité, la croissance tunisienne est tirée par sa demande intérieure plus que par les exportations.
Suite à des années de marasme (révolution en 2011, attentats de Tunis et Sousse en 2015), le tourisme a connu un nouvel essor, d’abord en 2016 et 2017, avec l’arrivée des touristes russes et algériens, qui ont profité des prix cassés, puis grâce aux Européens qui sont revenus progressivement en 2018 et 2019 (+ 13 % en 2019). L’offre s’est diversifiée vers un tourisme alternatif (historique, culturel, médical, sportif...). Toujours en 2019, il comptait pour environ 14 % du PIB et faisait travailler plus de 10 % de la population active. Seulement voilà, comme partout, en 2020, la pandémie du coronavirus est passée par là, faisant de nouveau plonger un secteur déjà fragilisé : - 77 % en nombre de nuitées en novembre 2020, - 60 % en recettes. Malgré tout, la Tunisie s’en est plutôt mieux sortie que d’autres destinations, grâce à une ouverture de ses frontières à partir de l’été et à l’instauration de mesures strictes pour rassurer les voyageurs ! Le pays profite aujourd’hui d’une hausse progressive des activités.
L'industrie, un secteur vital
L'industrie emploie près d'un tiers des Tunisiens et représente environ un tiers du PIB.
Le secteur est particulièrement dynamique, notamment grâce au bâtiment, au génie civil, aux industries mécaniques et électriques.Le textile, certes toujours florissant, subit la concurrence étrangère.
L'agriculture, un secteur exportateur
L'agriculture et la pêche occupent un peu plus de 15 % de la population et représentent environ 10 % du PIB, mais cette part varie sensiblement d'une année à l'autre selon les aléas climatiques. Le développement du secteur agricole s'est appuyé sur une politique de forte mobilisation des ressources hydrauliques.
L'olivier est la principale ressource agricole, très tournée vers l'exportation. La production de dattes a connu une forte hausse grâce aux nouvelles techniques d'irrigation et d'emballage : le pays est devenu le 1er exportateur au monde.
Après l'huile d'olive et les dattes, le secteur d'activité le plus rentable est celui des produits de la pêche et de l'aquaculture.
Droits de l'homme
Depuis la révolution, la situation des Droits humains s’est globalement améliorée en Tunisie. Pour preuve, une forte libéralisation de la presse, l’imprescriptibilité des actes de torture ou l’obligation de la présence d’un avocat dès le début d’une garde à vue. Sans compter de nombreuses lois adoptées en vue d’améliorer l’égalité hommes-femmes, et surtout la Constitution de 2014 qui proclamait la liberté de conscience, une première dans le monde arabe. Si la nouvelle Constitution de 2022 maintient cette liberté fondamentale qu’est le choix de sa religion, elle restreint toutefois le droit de grève et laisse trop de latitude au législateur en matière de libertés.
D’ailleurs depuis le tour de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021, sous prétexte de résoudre les crises politiques vécues par la jeune démocratie tunisienne, les défenseurs des Droits humains tirent le signal d’alarme.
En 2019 déjà, plusieurs mesures compliquant l’enregistrement d’organisations de la société civile – officiellement pour lutter contre le blanchiment d’argent – portaient atteinte à la liberté d’association. L’état d’urgence, proclamé en novembre 2015 à la suite d’un attentat terroriste, a été prolongé jusqu’en 2020 pour des raisons sanitaires puis reconduit maintes fois jusqu’au 31 décembre 2022. Qu’en sera-t-il à l’avenir ? Ce cadre strict, tout comme les pouvoirs étendus conférés au ministre de l’Intérieur au titre des lois antiterroristes ont permis de réprimer violemment des mouvements de protestation, comme « Fech Nestannew » (Qu’est-ce qu’on attend ?). Et également d’assigner à résidence des personnes fichées S17 sur simple suspicion de départ pour rejoindre un groupe djihadiste en Syrie ou en Libye, par exemple.
En novembre 2021, Amnesty International, inquiète pour la liberté d’expression en Tunisie, dénonçait la multiplication des procédures judiciaires militaires à l’encontre de civils, comme l’animateur de télévision Amer Ayad, voire contre certains députés. Myriam Bribri, figure de proue du mouvement « Manich Msamah » (Je ne pardonnerai pas), est, elle, traînée devant la justice fin 2020 pour avoir critiqué les violences policières sur les réseaux sociaux. Une pratique courante, les victimes de ces violences, lorsqu’elles portent plainte, étant souvent arrêtées pour « outrage à fonctionnaire public ». Il en découle une spirale d’impunité dans laquelle se confortent les forces de police. Il faut dire que ces dernières ont la main leste, particulièrement lors de manifestations ou vis-à-vis de personnes de la communauté LGBTI, qu’elles n’hésitent pas à insulter ou à intimider.
Pour compléter ce tableau, en mars 2022, Human Rights Watch dénonçait l’usage abusif et fréquent de l’assignation à résidence, voire de la détention dans des lieux tenus secrets de plusieurs personnes sans aucune assignation de justice. Des actes qui rappellent les heures sombres de la Tunisie de Ben Ali.
Plus généralement, on peut être inquiet des atteintes portées à l’état de droit dans le pays depuis 2021. En juin, le président tunisien s’arrogeait ainsi, par décret, le pouvoir absolu de révoquer sommairement des magistrats. Début 2022, il dissolvait le Conseil supérieur de la magistrature. Et les ONG de dénoncer dès lors une dérive hyper présidentielle du pouvoir. Dérive également pointée en mars 2022 par Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme.
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