Géographie et paysages Tunisie
La Tunisie est le plus petit pays du Maghreb (163 610 km², soit un tiers de la France). Elle compte 1 300 km de côtes, dont 600 km de plages. Le relief, faible, est formé de très vastes plaines. Le massif le plus élevé, le jebel Châambi, culmine à 1 544 m seulement. Il appartient à une chaîne dorsale qui coupe le pays au sud-ouest et au nord-est. La zone désertique couvre 15 % du pays. Les cultures représentent, quant à elles, près de 30 % du territoire.
Le Nord, au climat méditerranéen, est bien arrosé, ce qui favorise les cultures. Cette région, qui n’est pas sans évoquer la Sicile, constituait une partie du grenier des Romains. Les terres les plus fertiles se trouvent au sud du cap Bon, dans la région de Nabeul. De là proviennent 80 % de la production d’agrumes et 60 % de la production de vins.
À partir de Gafsa et de Gabès, le paysage change. Aux plaines couvertes d’oliviers, aux forêts de chênes verts et de chênes-lièges succède un paysage étrange, celui des chotts, ces vastes cuvettes couvertes de croûtes de sel. Images d’un monde lunaire.
Encore plus au sud, c’est le domaine des dunes. Depuis que le tourisme s’est emparé de ces immensités de sable où vivent encore quelques nomades, à proximité de rares points d’eau, les caravanes traditionnelles sont peu à peu détrônées par les quads et les véhicules 4x4. Autre époque, autre style...
Environnement
Parmi les priorités de la préservation de l'environnement en Tunisie : la gestion de l'eau ; la lutte contre la désertification, la déforestation, la dégradation du littoral, la pollution des sols et de la mer ; le maintien de la biodiversité, le développement des énergies renouvelables.
Mais, comme souvent, certains domaines souffrent d'un décalage entre les intérêts environnementaux et économiques, ainsi que de contradictions entre les comportements des individus et les grandes lignes politiques.
De fait, les problèmes économiques et sociaux de la Tunisie sont si préoccupants que l’écologie se trouve reléguée à l’arrière-plan.
L’eau : une ressource menacée
L’eau est un des problèmes majeurs auquel est confrontée la Tunisie. La situation géographique, aux portes du désert, exige, de fait, une gestion de l’eau optimale. Mais plusieurs facteurs accentuent la menace qui pèse sur cette ressource. Avec moins de 400 m3 par an et par habitant, le pays se retrouve en dessous du seuil fixé par l’ONU (500 m3), donc en stress hydrique. Et pour pallier l’insuffisance des eaux de surface, qui s’est aggravée ces dernières années en raison des sécheresses liées au changement climatique, les nappes phréatiques sont surexploitées. Ce qui, à terme, est amené à poser de sérieux problèmes.
L’agriculture, qui représenterait 80 % de la consommation d’eau dans le pays, recourt aux intrants chimiques pour compenser la baisse de productivité due au manque d’eau, accélérant un peu plus la dégradation des sols. Le secteur industriel (textile mais aussi phosphates dans les régions de Gabès et Gafsa) pollue à la fois l’eau et les sols. Ce sont en outre des activités qui consomment de grandes quantités d’eau. Autre facteur important, la vétusté des infrastructures, qui concerne aussi bien les barrages (ceux-ci perdraient 20 % de leur eau à cause de la sédimentation et du manque d’entretien) que les réseaux de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux et les canaux d’irrigation agricole. Ils causeraient un gaspillage de respectivement 30 et 40 % de l’eau disponible.
Le tourisme, enfin, exerce aussi une pression sur cette ressource. Certes, il a joué un rôle très secondaire ces dernières années du fait des crises successives, mais il faut savoir que la consommation d’un touriste est 7 fois supérieure à celle d’un autochtone, variant entre 300 et 850 l d’eau par jour selon ses activités. Dans le Sud, où les sécheresses sont récurrentes, il a fallu intervenir pour sauvegarder les oasis en péril dans des villes comme Tozeur, Douz ou Nefta. Évoluer vers un tourisme durable, hors des sentiers battus, apparaît dès lors comme une stratégie intéressante.
Effet domino
La déforestation, qui a plusieurs causes (exploitation du bois, urbanisation, incendies répétés...), conduit à une érosion des sols, à une diminution de la protection contre les inondations et à une baisse inexorable de la biodiversité.
Les zones touristiques et les grands complexes – souvent volontairement éloignés des centre-villes – ont investi les espaces naturels. Ces complexes hôteliers qui entravent l’alimentation naturelle des plages en sédiments accélèrent le processus d’érosion du littoral, tant et si bien que, par endroits, la plage n’est plus qu’un lointain souvenir ! Dans le même temps, faute de place « les pieds dans le sable », ce sont les espaces humides ou sauvages situés en retrait qui sont grignotés, avec une incidence écologique évidemment néfaste sur la faune et la flore. En l’espace de 15 ans, près de 50 % des espèces d’oiseaux vivant dans les zones humides ont disparu.
Déchets, n’en jetez plus !
Vous le constaterez par vous-même : l’omniprésence de détritus et de décharges à ciel ouvert, la plupart sauvages, se passe de commentaires. Des efforts très importants restent à faire en matière de traitement des déchets domestiques, dont la plupart sont enfouis ou se baladent librement, plutôt que d’être recyclés. Des campagnes de sensibilisation tentent d’ancrer une culture écologique auprès de la nouvelle génération, que ce soit dans les écoles ou dans les centres de formation (des guides touristiques notamment). Mais ces incitations ne suffisent pas à changer des réflexes qui ont la vie dure : à la ville comme à la campagne, l’usage de la poubelle reste rare ! Et de toute manière, depuis la révolution, les municipalités manquent de moyens... et aussi de volontarisme pour effectuer un ramassage régulier des ordures et assurer le bon fonctionnement des stations d’épuration.
Un pas vers le biodégradable est tout de même à saluer : depuis mars 2020, les sacs en plastique à usage unique sont désormais interdits. Enfin, en théorie...
En faveur d’un développement durable
Pour une gestion durable de l’eau et des sols, le plan « Reverdir la Tunisie » s’intéresse à la permaculture, des techniques naturelles pour enrichir les sols, par le biais, par exemple, des oasis-forêts qui allient la plantation d’arbres fruitiers et d’arbres forestiers. Les techniques ancestrales sont aussi à nouveau étudiées, comme dans la région de Matmata (dans le Sud), où existent d’ingénieux systèmes de rétention des eaux de pluie, appelés jessour.
Pour augmenter la quantité d’eau disponible, des usines de dessalement devraient prochainement voir le jour, comme à Sfax, où la construction d’une station pour l’approvisionnement en eau potable de 600 000 personnes a démarré en 2022. Elles répondent à une urgence, mais ne sont pas toujours considérées comme la meilleure solution tant sur le plan financier qu’environnemental.
Un autre programme devant se dérouler jusqu’en 2030 vise à faire reculer la désertification ; à ce titre, des campagnes de reforestation sont engagées, qui s’accompagnent, entre autres, de mesures favorisant le maintien des populations en zones rurale et oasienne.
Pour préserver les milieux naturels et les écosystèmes les plus riches, 17 parcs nationaux ont vu le jour. Le plus important en termes de biodiversité est certainement celui d’Ichkeul. Il est répertorié comme zone humide d’importance internationale et inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il existe également 27 réserves naturelles reconnues en tant que sites sensibles pour la survie d’espèces animales aujourd’hui menacées, comme le cerf de Berbérie, le fennec et certaines gazelles... Les énergies renouvelables constituent un autre volet du développement durable. Appuyée par différents organismes internationaux, la Tunisie entend réduire ses émissions de gaz carbonique à travers la mise en œuvre du Plan solaire tunisien. Ce dernier prévoit notamment la mise en œuvre d’une bonne soixantaine de projets en matière d’énergie solaire, photovoltaïque et éolienne. L’objectif est ambitieux : atteindre 30 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Difficile de dire cependant si le pari sera tenu car, courant 2022, ces énergies ne constituaient encore que 3-4 % du mix énergétique total...
Faune et flore
La Tunisie offre une diversité de paysages exceptionnelle. Cette succession de milieux naturels permet à une grande variété d’espèces animales et végétales de se développer.
La faune
Les parcs naturels sont relativement riches : on peut y voir des loutres, des gazelles, des porcs-épics, des sangliers, des mangoustes, des renards, des chacals, des tortues, différentes espèces de rapaces, et même des buffles (dans le parc national d’Ichkeul, au sud de Bizerte). La création d’espaces protégés a permis la réintroduction de l’autruche, du mouflon à manchettes, du serval, de l’oryx et de l’addax.
Au nord, les montagnes de Kroumirie, vertes et boisées, abritent des chats sauvages et des cerfs de Berbérie. En l’air, on remarque parfois de beaux rapaces migrateurs : les aigles bottés.
Dans le Sud, ce sont les animaux du désert que l’on peut observer. Mais le désert est composé de milieux assez différents. Ne comptez donc pas trop rencontrer tous ces animaux au même endroit : le petit fennec avec ses grandes oreilles ; le mouflon à manchettes ; l’effrayante vipère à cornes ; la vipère des sables ; l’aigle royal ; l’oryx, une antilope ; le varan du désert…
La Tunisie est sur une voie de migration d’importance internationale entre l’Afrique et l’Europe. Certaines régions constituent un véritable paradis pour les ornithologues. Ainsi, le golfe de Gabès est un magnifique sanctuaire pour les oiseaux. C'est là que se trouve la plus grande concentration d'oiseaux, comme les flamants roses qui viennent y passer l'hiver.
Les côtes tunisiennes ont été très poissonneuses : sardines, maquereaux, thons, anchois, loups, daurades et soles sont les plus répandus, mais poulpes, mérous, hippocampes, langoustes et même murènes vivent aussi en bon nombre. Signalons enfin que l’on trouve en Tunisie de beaux coraux, notamment du côté de Tabarka.
La flore
L’olivier, l’arbre roi de la Méditerranée, est très présent en Tunisie, notamment dans la basse steppe et dans le Sahel. On compte près de 350 000 ha de forêts naturelles, dont les forêts de chênes-lièges qui abritent une flore intéressante comme des orchidées et des fougères sur les montagnes de Kroumirie.
Du côté d’Aïn-Draham, ce sont les chênes zéens qui, au centre, font place à de belles forêts de pins d’Alep, de genévriers de Phénicie et de landes à romarin, bourdonnantes d’abeilles. Orangers, citronniers, amandiers, pistachiers, mandariniers, caroubiers, grenadiers et lauriers composent les paysages des hautes steppes de la Tunisie centrale. Quant au figuier de Barbarie, il occupe une grande partie du territoire.
La Tunisie ne serait pas ce qu’elle est sans les fleurs qui, partout, la colorent : le jasmin, véritable emblème national, les roses, les mimosas, les bougainvillées, les lys...
La végétation se fait, évidemment, plus rare à mesure que l’on descend vers le sud. Éparse, elle est alors composée de xérophytes (plantes adaptées à un milieu sec). Dans les dunes poussent les genêts blancs et, partout où suinte l’eau, les palmiers-dattiers. Dans les oasis sont cultivés des céréales et de nombreux fruits et légumes : tomates, courges, figues, abricots, piments, oignons...
En Tunisie, il existe plus de 100 variétés de dattes ; les plus réputées et exportées sont, de loin, les deglet nour des oasis de Tozeur et Nefta. Certaines se conservent pendant 1 an. La cueillette a lieu en novembre et, au total, la Tunisie en produit plus de 300 000 t par an. En revanche, les dattes que l’on récolte au début de la saison, en septembre, ne se conservent pas longtemps.En Tunisie, il existe plus de 100 variétés de dattes ; les plus réputées et exportées sont, de loin, les deglet nour des oasis de Tozeur et Nefta. Certaines se conservent pendant 1 an. La cueillette a lieu en novembre et, au total, la Tunisie en produit plus de 300 000 t par an. En revanche, les dattes que l’on récolte au début de la saison, en septembre, ne se conservent pas longtemps.
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