Carte d'identité Nicaragua
- Superficie : 129 494 km². Plus de 10 000 km² sont occupés par des lacs (dont l’immense lac de Nicaragua).
- Population : 6,62 millions d'habitants (estimation 2020).
- Ethnies : plus des deux tiers de la population sont mestizos (métis), issus d’unions entre colons espagnols et Amérindiens. Les Blancs (ceux qui ne se sont pas mélangés) sont 17 %, les Noirs (côté caraïbe) 9 %, les Amérindiens 5 %.
- Capitale : Managua.
- Langue : espagnol.
- Monnaie : le córdoba.
- Régime : république. Le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.
- Chef de l’État : Daniel Ortega (depuis janvier 2007).
Daniel Ortega Saavedra est l'un des chefs historiques du Front sandiniste de Libération nationale (FSLN), allié de Moscou durant la période sandiniste (1979-1990). Membre de la junte, président de 1985 à 1990, il a été réélu en novembre 2006 après trois échecs consécutifs, puis de nouveau en novembre 2011.
- Politique : elle est traditionnellement marquée par l’opposition entre riches et pauvres, entre Blancs et mestizos, entre conservateurs, libéraux et « progressistes ».
- Religion : 58 % de catholiques, 23 % de protestants (surtout évangélistes), 0,9 % de témoins de Jéhovah... Les athées seraient près de 16 %.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : les ruines de León Viejo (2000) ; la cathédrale de Léon (2011).
Économie
Malgré certains progrès, le Nicaragua reste l'un des pays les plus pauvres du continent américain. Le chômage est de 11,1 % (en 2021, fortement impacté par le Covid – officiellement 6 % avant la pandémie), et près d’un Nicaraguayen sur deux subit un sous-emploi chronique. La Banque mondiale estime que la pauvreté affecterait près de 40 % de la population.
La libéralisation post-sandiniste des années 1990 a vu grimper le taux de croissance (4,6% en 2013), mais l’amélioration s’est faite au détriment de la justice sociale, avec un nouvel accroissement des inégalités. Les 10 % de Nicaraguayens les plus favorisés contrôlent ainsi 41,5 % des ressources, contre 1,4 % pour les 10 % les plus pauvres... Conséquence : beaucoup de gens migrent vers l’eldorado américain, ou vers le Costa Rica voisin, au niveau de vie bien plus élevé. Leurs transferts d’argent représentent, selon les estimations, entre 10 et 15 % du PIB national !
Ceux qui restent travaillent surtout dans l’agriculture (25 %) ou le textile. Représentant 50 % des exportations à eux deux, ces secteurs bénéficient depuis 2006 d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, destination de plus du quart de la production nationale. Les zones franches forment également l’un des (timides) moteurs de l'économie. Le tourisme a pris au fil des ans un poids de plus en plus important et est aujourd’hui le 2e secteur économique du pays.
Le Nicaragua est endetté à hauteur de 50,4% du PIB (bien moins que la France, donc !). Il l’a été bien davantage par le passé, du fait de l'embargo imposé entre 1985 et 1990 par les États-Unis après la guerre civile, puis à cause des suites de l'ouragan Mitch en 1998. Incapable d’assurer ses dépenses de fonctionnement, le pays a bénéficié en 2004 du programme dit des « pays pauvres très endettés » mis en place par le FMI - et d’une importante réduction de sa dette.
Le retour d’Ortega à la tête du pays continue d'effrayer certains investisseurs.
La fin 2014 a vu le lancement du projet chinois de canal maritime reliant l'Atlantique au Pacifique. Il devrait à terme concurrencer directement le canal de Panama, qui reste pour le moment la seule jonction entre les deux océans. Ce nouvel itinéraire devrait permettre de raccourcir le trajet maritime entre New York et San Francisco de 800 km ! Les coûts estimés sont de 30 milliards d’euros, sans compter les désastres écologiques que cette construction devrait engendrer…En 2015, les premiers travaux ont été inaugurés pour être finalement reportés à la fin 2016. Le projet est encore en stand-by de nos jours (2022).