Carte d'identité Shanghai

Ville en mutation, Shanghai incarne parfaitement le développement et l’ambition sans limites du pays tout entier.

Longtemps centre de production textile majeur du pays, elle est délaissée dans les années 1980 pour les villes du Sud. Au début des années 1990, Jiang Zemin, alors président de la République populaire de Chine, change la donne. La décision est prise : Shanghai sera le nouveau centre économique d’Asie orientale et une métropole de services. Les investisseurs ne tardent pas à arriver. Shanghai devient la première destination chinoise des capitaux français. Ouverte en 1990, la Bourse de Shanghai est rapidement la plus importante de Chine continentale. Et, surtout, de 1992 à 2007, la croissance économique de la ville ne descend pas une seule fois sous la barre des 10 % !
Si depuis elle tend à s’essouffler légèrement, elle reste tout à fait honorable, compte tenu de la situation économique globale.

À l’origine de cette vitalité, le port de Shanghai demeure un atout majeur. Fort de sa position exceptionnelle à l’embouchure du fleuve Yangzi, il est depuis 2011 le premier port du monde pour le transport de conteneurs ; la croissance du trafic atteint près de 30 % par an. Véritable carrefour logistique de la Chine, Shanghai est également dotée de la plate-forme aéroportuaire la plus active de la Chine continentale.

Mais le plus flagrant, aujourd’hui, reste le chantier permanent qui semble occuper Shanghai, à l’instar du reste de la Chine où tous les 6 mois se construit dans le pays une surface urbanisée équivalente à celle de l’Île-de-France. Les lilong, ces vieux quartiers, aujourd'hui souvent insalubres, disparaissent peu à peu pour laisser place à des quartiers chic, commerçants, ou sont réhabilités dans le but de les faire évoluer en espaces à forte vocation touristique. C’est une Shanghai résolument moderne, qui est en train de se créer, évidemment au détriment des petits quartiers à l’atmosphère traditionnelle.
L’immobilier (boosté par l’Exposition universelle de 2010), pilier de l’économie de la ville, est dominé par l’immobilier d’entreprise, particulièrement fleurissant dans la ville nouvelle de Pudong.

De plus en plus de jeunes Chinois y arrivent pleins d’espoir, séduits par les perspectives d’embauche et de salaires. Idem pour les étrangers, en particulier les Français. La prestigieuse New York University y a ouvert ses portes en 2013, devancée par les françaises EM Lyon et ESSCA. Au terme de leurs études, nombreux sont ceux qui restent à Shanghai, au sein d'entreprises comme Danone, L'Oréal, Michelin ou Schneider - qui y sont toutes basées.

Un bémol tout de même. Si Shanghai veut parvenir à jouer dans la même cour que Hong Kong ou Singapour, quelques problèmes restent à résoudre. L’opacité de sa Bourse d’abord, qui freine de nombreux acteurs économiques. Mais aussi les taux d’imposition des travailleurs, qui peuvent atteindre jusqu’à 40 % de leur salaire ; la corruption ; l’absence d’une justice indépendante, etc.
C’est donc tout un apprentissage qui commence, un apprentissage nécessaire pour que Shanghai ne rayonne plus seulement au niveau régional mais aussi au niveau international, sa véritable ambition.