Carte d'identité Marseille

Depuis près de 30 ans, Euroméditerranée (Euromed pour les intimes) a considérablement transformé le visage d’une partie de Marseille, depuis le centre-ville jusqu’aux portes des quartiers nord. Déclarée d’intérêt national, cette opération d’aménagement et de développement économique fut pilotée par l’Établissement public d’aménagement Euroméditerranée (EPAEM), réunissant l’État et les collectivités locales. Elle ambitionnait de faire de Marseille le pôle central des échanges entre le riche nord de l’Europe et les marchés en croissance du pourtour méditerranéen.
Mais rapidement, ce projet voulant à la fois positionner Marseille sur le devant de la scène internationale et encourager une certaine mixité sociale s’est confronté à ses propres contradictions. Les transformations de ces quartiers ayant engendré un changement inévitable de leur composition, beaucoup d’habitants ont déserté les lieux...
Jusqu’à maintenant, Euroméditerranée a réhabilité 480 ha, compris entre le port et le centre-ville, sur 4 quartiers emblématiques de Marseille (Joliette, Saint-Charles-Porte d’Aix, Belle-de-Mai et Arenc) et jusqu’à Bougainville.

Située en bord de mer, la Joliette s’étend sur 22 ha et est devenue un quartier international d’affaires. Idéalement connecté à l’aéroport Marseille-Provence (15 mn) et proche de la gare Saint-Charles, le quartier est relié au centre par une grande artère haussmannienne en voie de réhabilitation, comme on dit pudiquement dans les bureaux : la rue de la République. Elle symbolise le 1er grand chantier d’Euromed : des centaines de commerces et plus d’un millier de logements furent vendus à la société américaine Lone Star en 2004 pour un grand réaménagement de la rue, alors très populaire. Concrètement, un bon nombre d’immeubles sont aujourd’hui inoccupés, ce qui fait de cette très belle artère du 2d Empire une coquille vide aux innombrables volets fermés. 

Au nord du port autonome, la zone d’Arenc se développe autour du fameux silo à grains, construit en 1927, dont la réhabilitation a été confiée à Éric Castaldi, le bouillant architecte des Docks. Des bureaux, bien sûr, mais aussi un Olympia bis, une salle de spectacle de quelque 2 000 places.

Un peu plus loin, le quartier Saint-Charles – Porte d’Aix s’étend sur 16 ha. Il est le point de convergence de nombreux axes routiers et autoroutiers, et se caractérise par la présence de grandes institutions régionales, de sièges administratifs, d’une université réputée et de la gare terminale du TGV Méditerranée, qui met Paris à peine à plus de 3h de Marseille.

Le pôle de la Belle-de-Mai se développe, quant à lui, sur les 120 000 m² des anciennes manufactures des tabacs réhabilitées. Vaste ensemble, au croisement de l’économie et de la culture, la Belle-de-Mai est en passe de devenir l’un des principaux sites européens en matière de production culturelle, audiovisuelle et multimédia. 150 tournages par an, dont ceux de la série de France 3 Plus belle la vie.

Enfin, du fort Saint-Jean, situé à l’entrée du Vieux-Port, à Arenc, au nord du bâtiment des Docks, se déploie, sur 2,7 km en front de mer, la Cité de la Méditerranée. Sur 110 ha, différents équipements à vocations culturelle, scientifique et de loisirs forment un pôle attractif ouvert au public, autour du fameux musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), qui tient un rôle phare dans la dynamique du lieu, suivi par la Villa Méditerranée, qui accueillera une réplique de la grotte Cosquer (dans les calanques) courant 2022.
Quant aux Terrasses du Port, situé près de l’immeuble des Docks, il accueille 190 boutiques et restaurants sur 61 000 m².

Et ce n’est pas fini ! Dans le cadre du projet Euromed 2, les réaménagements s’étendent désormais jusqu’au secteur de Bougainville, avec la construction de l’écoquartier Smartseille ainsi que la prolongation de la ligne 2 du métro jusqu’au terminus « Gèze ». Le projet prévoit la restructuration du célèbre marché aux Puces dans le cadre de la création du quartier des Fabriques, la rénovation du quartier des Crottes, ainsi que le futur Parc des Aygalades.