Culture et arts Taiwan
De manière générale, la culture taïwanaise mêle traditions chinoises (dans les domaines des beaux-arts, des traditions populaires...) et influences occidentales, traditions historiques et modernité.
Made in Taiwan
Le « made in Taiwan » n’est pas seulement réputé en informatique. Depuis l’instauration de la démocratie dans les années 1970, une nouvelle littérature plus engagée, ouverte sur le monde et en ébullition permanente, fait entendre sa voix.
L’île de Formose s’est fait un nom dans le cinéma jusqu’à Hollywood (Tigre et Dragon d’Ang Lee). Elle brille aussi sur les scènes artistiques contemporaines. L’opéra chinois ou taïwanais et les spectacles de marionnettes font aussi partie des fleurons de la culture taïwanaise.
Pour les amateurs d’art, l’île possède aussi la plus belle collection d’art chinois au monde, jalousement conservée au musée national du Palais de Taipei.
Artisanat
La céramique, la sculpture, les objets en bambou, les ombrelles en papier huilé ou encore l’artisanat aborigène font partie de l’artisanat que l’on trouve à Taiwan.
Taiwan possède son « Rodin local » avec le sculpteur Ju Ming, dont la série des Taichi est mondialement connue. Le gigantesque musée Ju Ming (à Jinshan, dans les environs de Taipei), sorte de parc à sculptures en plein air, lui est entièrement consacré. Paniers, lampes, chapeaux ou encore mobilier, les objets en bambou se dénichent facilement sur l’île. Le bambou est une spécialité de la région de Nantou et se tourne progressivement vers la décoration intérieure (ustensiles pour le thé, paravents, vases…).
Objets en verre et gravures, les céramiques taïwanaises se trouvent un peu partout sur l’île, dans des magasins d’antiquités ou tout simplement sur les marchés de nuit. Yingge, à proximité de la capitale Taipei, est un peu le berceau de cet art fortement inspiré des techniques chinoises. Le musée de la Céramique de Yingge est là pour le rappeler, permettant notamment de voir de superbes vases chinois traditionnels peints ou des travaux plus récents de céramistes contemporains.
Ancienne tradition artisanale née dans le Sud de la Chine, l’ombrelle de Taiwan est un peu le parapluie version locale. Ornée de peintures et de calligraphies traditionnelles, l’ombrelle fait partie des objets à ramener pour faire plaisir. Les autres artisanats locaux sont ceux des tribus aborigènes encore présentes sur l’île, une douzaine au total. Figurines en céramique des Yami, jarres décorées des Rukai ou encore totems de pierre des Paiwan…
Cinéma
En 1925, Whose fault is it est considéré comme le premier film 100 % taïwanais. Ce n’est qu’au début des années 1980 que Taiwan émerge sur la scène du septième art avec la nouvelle vague taïwanaise. Face à la concurrence de Hong Kong, le gouvernement encourage de jeunes réalisateurs taïwanais à explorer de nouvelles voies.
- En 1982, le film In our time, réalisé par Chang Yi, Edward Yang, Tao De-Chen et Ke Yi-Cheng, renouvelle le cinéma insulaire. C’est le début de « la nouvelle vague taïwanaise », un cinéma plus réaliste ancré dans la vie quotidienne de la société, mais aussi dans le film de genre. Les réalisateurs Edward Yang et Hou Hsiao Hsien deviennent les chefs de file de cette nouvelle vague.
- En 1989, Hou Hsiao Hsien décroche le Lion d’or à Venise pour La Cité de la douleur, premier volet d’une fresque politique sur l’histoire de Taiwan. Il obtient ensuite le prix du Jury au festival de Cannes en 1993 avec Le Maître des marionnettes.
- Edward Yang est quant à lui récompensé dans des festivals internationaux avec Mah-Jong (prix spécial du Jury au festival de Berlin en 1996) et Yi Yi (Prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2000).
Dans les années 1990, une seconde vague du cinéma taïwanais émerge, marquée par les réalisateurs Tsai Ming-liang et Ang Lee.
- Tsai Ming-liang obtient en 1994 le Lion d’or à Venise avec Vive l’amour et l’Ours d’argent à Berlin avec La Rivière.
- Ang Lee est certainement le réalisateur le plus connu de la seconde vague. Ses premiers films comme Garçon d’honneur (1993), et Sucré salé dépeignent les conflits entre générations dans les familles modernes. En 1993, il obtient un Lion d’or à Venise pour Le Banquet. Plus récemment, il a remporté un succès immense à l’étranger avec Tigre et dragon et réalise depuis des films aux États-Unis comme Brokeback Mountain.
Danse
Dans l’univers de la danse moderne et traditionnelle, Taiwan s’est fait connaître grâce à plusieurs compagnies présentes sur la scène internationale.
La troupe de danse la plus célèbre est celle du Cloud Gate Dance Theatre créée par Lin Hwai-min, révélée au monde lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Grâce au talent de son fondateur et de ses danseurs, cette compagnie avant-gardiste puise son inspiration dans la fusion entre le ballet classique occidental et les arts martiaux.
Littérature
Il faut attendre les années 1980 pour voir émerger une littérature taïwanaise. L’arrivée de la démocratie en 1987, l’occidentalisation de la société et la recherche d’une identité insulaire ont donné naissance à des écrivains en phase avec leur époque.
Quelques figures incontournables de cette nouvelle littérature taïwanaise, engagée, identitaire et réceptacle des changements de la société : Bai Xianyong (l’un des écrivains les plus célèbres de Taiwan), Li Ang (qui incarne le roman engagé, défend la condition de la femme, l’indépendance et l’identité de son île dans un esprit provocateur), et Wang Wenxing (qui dépeint une société taïwanaise en plein désarroi).
Théâtre de marionnettes et opéra taïwanais
Le théâtre de marionnettes est un art populaire très apprécié par les Taïwanais. Dissimulé sous un vaste costume, un marionnettiste donne vie à des personnages légendaires dans la culture traditionnelle chinoise, au rythme des gongs et des tambours. Les marionnettes à gaines taïwanaises, d’une extrême délicatesse, sont revêtues de belles étoffes et les dialogues sont accompagnés d’une gestuelle très élaborée.
Taiwan possède sa propre forme d’opéra, le gezaixi, un opéra chanté en holo, une langue taïwanaise dérivée de la langue maternelle de la province du sud du Fujian. Gestuelle délicate, grande expressivité et maquillage codifié caractérisent cet opéra très inspiré de la Chine continentale. Diffusé à la télévision, au cinéma ou en plein air, l’opéra taïwanais raconte souvent des contes et légendes populaires.
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