Culture et arts Macédoine du Nord
Les festivals culturels
Le festival d’été d’Ohrid
Tous les ans, Ohrid met la musique à l’honneur lors de son grand festival d’été, du 12 juillet au 20 août. La programmation est toujours très éclectique, entre musique, théâtre, danse et poésie, et les spectacles ont pour décor des lieux exceptionnels : le parvis de la cathédrale Saint-Sophie, le théâtre antique et la forteresse médiévale.
L’événement prend une dimension particulière dans cette cité qui est considérée comme le siège spirituel de la Macédoine du Nord. C’est en effet à Ohrid qu’a été fondée la première université slave.
Les avis divergent sur le sujet, mais certains pensent que la région serait le berceau de l’écriture cyrillique, qui aurait été créée par saint Clément d’Ohrid, alors que l’on attribue généralement cette invention à saint Cyrille (dont Clément était le disciple).
Les festivals de Skopje
Plusieurs grands événements musicaux se tiennent chaque année dans la capitale. Le festival de jazz a lieu fin octobre.
Au printemps, c’est le classique qui est mis à l’honneur lors des Soirées d’opéra de mai, un festival international qui existe depuis 1972.
Dans un autre style, le festival alternatif Taksirat convie depuis 1998 les amateurs de pop-rock à sa grand-messe tous les hivers, au mois de décembre. Au cours des précédentes éditions, on a notamment pu voir sur scène Manu Chao, Kaiser Chiefs, Iggy Pop ou encore les Stranglers.
Depuis 2012, Skopje organise aussi Baskerfest, le festival international du spectacle de rue, au mois de juin.
D’Alexandre le Grand à Mère Teresa : la quête d’une identité nationale
Quel est le point commun entre Alexandre le Grand et Mère Teresa ? À priori aucun, si ce n’est qu’ils ont tous deux été érigés en figures nationales par la jeune République de Macédoine du Nord, en quête d’une identité forte, permettant d’affirmer sa place vis-à-vis de ses proches voisin, au prix parfois de conflits.
Car si Mère Teresa est bien née à Skopje, ce n'est pas le cas d'Alexandre, né en Macédoine certes, mais la Macédoine historique et celle-ci n'a pas les mêmes frontières que celle d'aujourd'hui, le vrai berceau d'Alexandre le Grand se trouve en effet en Grèce actuelle. Qu’il s’agisse du grand Alexandre ou du nom de « Macédoine », il y a donc litige entre les deux pays : la Grèce s’élève contre ce qu’elle considère comme l’usurpation par une nation slave de son patrimoine historique, tandis que
De leur côté, les autorités macédoniennes souhaitent se réapproprier un passé antique dont le pays aurait été spolié.
Pour ce faire, depuis quelques années, Alexandre le Grand est mis à toutes les sauces. En 2006, l’aéroport de Skopje a été rebaptisé de son nom, ce qui n’est bien sûr pas du goût de la Grèce. Puis, en 2011, une statue monumentale du conquérant a fait son apparition sur la place de Macédoine. Pour ne pas froisser la susceptibilité des Grecs, elle a finalement été rebaptisée « La statue du guerrier à cheval ».
De l’autre côté du fleuve Vardar, les parents d’Alexandre font face à leur fils. À l’entrée de la vieille ville, la statue de Philippe II, son père, dresse le poing vers le ciel et porte, elle aussi, un nom neutre : « Statue de guerrier ». Non loin, sa mère, Olympias, tient un Alexandre enfant dans ses bras.
L’autre grande figure nationale, Mère Teresa, catholique albanaise née à Skopje en 1910, est également omniprésente. Dans le cadre du projet « Skopje 2014 », une maison-mémorial a été inaugurée en 2009, rue de Macédoine, à côté de la statue la représentant.
Une statue beaucoup plus grande (haute de 30 m !) devait être érigée sur la place de Macédoine, mais le projet a, semble-t-il, été abandonné. Il était aussi question de faire un billet de banque à son effigie.
Enfin, même en dehors de la capitale, les héros nationaux sont partout : si vous vous rendez en voiture à Tetovo, il vous faudra prendre l’autoroute Mère Teresa. Et pour aller à Thessalonique, en Grèce, vous roulerez sur celle… d’Alexandre le Grand. Encore un pied de nez au voisin hellène !