Histoire Munich
La fondation de Munich et les Wittelsbach
À l’origine du nom de la ville, le mot allemand Mönch, qui signifie « moine », en rapport évident avec l’abbaye installée à côté du village. Depuis, la ville a gardé un petit moine comme emblème.
Officiellement fondée en 1158, la ville ne devient capitale de la Haute-Bavière qu’au XIIIe siècle, lorsque Louis le Sévère y installe château, famille et cour. Ses descendants, les Wittelsbach, vont y prospérer, grâce au sel mais aussi en commerçant avec les villes italiennes, et enrichir la cité. L’un d’eux, Louis IV le Bavarois, est même élu empereur, attirant à sa cour seigneurs, artistes et dignitaires religieux... Même si les papes à Avignon s’abstiennent de reconnaître cette élection (il est excommunié), il a eu le mérite de faire de Munich une ville-résidence.
La dynastie des Wittelsbach va régner sans partage pendant 738 ans sur la Bavière. Chacun des héritiers apporte sa marque à la capitale : Albert V fait construire le superbe Antiquarium de la Residenz, Maximilien Ier transforme celle-ci en un somptueux palais Renaissance, Maximilien-Emmanuel s’offre le château de Schleissheim, Charles-Albert se lance dans le rococo.
Parallèlement à ces ambitions architecturales, existe chez la plupart des Wittelsbach le désir de conquérir d’autres territoires et de jouer un rôle politique important, aussi bien en Allemagne qu’en Europe. Pendant la longue querelle religieuse qui enflamme le pays au XVIe siècle, ils prennent parti contre les idées luthériennes, transformant leur duché en bastion de la Contre-Réforme.
Ils s’attirent ainsi les grâces du pouvoir (aussi bien papal qu’impérial) tout en empêchant la bourgeoisie (portée vers le protestantisme) de s’émanciper. L’autoritarisme des Wittelsbach pendant cette page importante de l’histoire allemande aura pour conséquence non négligeable de faire de la Bavière la région la plus catholique d’Allemagne !
De Napoléon Ier à Louis II en passant par Lola Montez
Bien sûr, ambitions, guerres d’influence et calculs politiques entraînent invasions et carnages : les armées protestantes ravagent la Bavière pendant la guerre de Trente ans (1618-1648), les troupes suédoises occupent Munich en 1632, la peste se répand peu après (décimant les deux tiers de la population). Au début du XVIIIe siècle, ce sont les Autrichiens qui prennent la ville.
Au siècle suivant, les troupes napoléoniennes entrent dans Munich. Maximilien IV Joseph choisit de s’allier à Napoléon, et est en retour proclamé roi de Bavière. Munich est naturellement choisie comme capitale de ce nouveau royaume.
Louis II de Bavière (1845-1886), le « roi de conte de fées », se désintéresse de la politique et passera sa vie à fuir les responsabilités, préférant la quiétude de ses châteaux de campagne à la capitale. C’est dans ses refuges qu’il se retirera à chacune des déclarations de guerre : contre la Prusse en 1866, et contre la France en 1870, guerres qui provoquèrent l’intégration de la Bavière au Reich allemand.
Après sa destitution et sa mort, son frère, Othon Ier lui succède, mais déclaré fou, il est interné jusqu’à la fin de ses jours. C’es Léopold, leur oncle, qui assure la régence.
Pendant leurs règnes successifs, Munich s’épanouit sur le plan artistique. C’est d'ailleurs dans la capitale bavaroise que se retrouvent des peintres comme le Russe Kandinsky et le Suisse Paul Klee qui, autour du groupe Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), créé ici même en 1911, participent activement à la naissance de l’art abstrait et, du même coup, à celle de l’art contemporain !
Du Cavalier bleu aux Chemises brunes
Alors que les futurs grands artistes du siècle y élaborent leurs théories révolutionnaires, un autre peintre, né en Autriche, s’emmêle les pinceaux à Munich pendant 2 ans. En 1914, constatant qu’il n’a aucun génie artistique, Adolf Hitler décide de s’engager comme volontaire dans l’armée bavaroise (alors qu’il refusait de se battre pour l’État multinational qu’était l’Autriche-Hongrie !). Il revient du front des Flandres gazé et brûlé aux yeux. Ces blessures, mais peut-être plus encore l’humiliation ressentie lors de la défaite militaire, vont nourrir en lui un violent désir de revanche.
En 1919, Hitler adhère à Munich au Deutsche Arbeiterpartei, et convainc son fondateur Anton Drexler de le renommer NSDAP, parti national-socialiste des travailleurs allemands. Un parti qui n’a pas vraiment l’intention de jouer le jeu démocratique puisque 4 ans après sa création, la prise de pouvoir est déjà à l’ordre du jour, comme le prouve le fameux « putsch de Munich »... Un ratage qui va pourtant le promouvoir du statut de chef d’un groupuscule obscur à celui de personnalité « en vue » de la vie politique allemande des années 1920.
Des années noires à la prospérité
Munich va jouer un 2e rôle pour Hitler, une fois au pouvoir : en 1933, la ville est proclamée « capitale du mouvement national-socialiste ». C’est à Munich que sont signés en 1938 les accords entre Daladier, Chamberlain, Mussolini et Hitler, censés préserver la paix en Europe mais qui, depuis, symbolisent la passivité coupable des démocraties devant les revendications territoriales des dictateurs. Le Führer rêve d’entreprendre dans la ville de grands travaux à sa gloire, mais la guerre l’en empêche.
Près de la moitié de l’agglomération est bombardée par les Alliés, et la plupart des monuments historiques sont détruits. Au printemps 1945, les Américains pénètrent dans Munich. La ville se repeuple peu à peu après la guerre, avec l’arrivée de réfugiés venus de l’Est et de travailleurs étrangers appelés pour reconstruire la cité et relancer l’industrie.
Munich devient ainsi la 3e ville du pays après Berlin et Hambourg. Le « miracle » économique des années 1950 profite principalement à l’État bavarois et à sa capitale, qui mise sur l’industrie, mais surtout sur l’électronique, l’informatique, l’aérospatiale, etc. La mode, les médias, la finance, le tourisme et, bien sûr, la bière achèvent d’en faire une ville riche et attirante.
Les Jeux olympiques de 1972, censés présenter son nouveau visage, se soldent par la mort de 11 athlètes israéliens – à la suite d’une prise d’otages menée par l’organisation palestinienne « Septembre noir » (voir le film Munich, de Steven Spielberg)...
Le temps a passé. Et la ville a bien changé : après la reconstruction, en plus « authentique », du centre-ville et la transformation des rues et places devenues piétonnes (c’est le plus grand centre piéton d’Allemagne), Munich entend peaufiner son statut de capitale en faisant du quartier des musées, à Maxvorstadt, un ensemble plus vaste que celui de Berlin.
Le 3e millénaire a vu naître la 3e pinacothèque, qui accueille les innombrables œuvres du début du XXe siècle dont les musées de la ville regorgent, ainsi que le musée Brandhorst, collection qui regroupe plus de 700 œuvres d’art contemporain. Autour d’eux, d’autres espaces muséographiques s’installent, dont le centre d’interprétation du national-socialisme.
Les architectes contemporains inscrivent de nouveaux lieux de visite dans le paysage urbain, où les foules se ruent. On parle, assez fasciné, du BMW Welt (le Monde BMW), aux portes de l’Olympiapark, à celui des Fünf Höfe en plein cœur de Munich, un labyrinthe de luxe (cafés, brasseries, galeries, bureaux, magasins chics), d’une architecture résolument avant-gardiste où alternent le verre, le bois, le bronze et les jardins suspendus.
Munich, malgré toutes ces épreuves et ces travaux colossaux, n’a jamais perdu son attrait et demeure l’une des villes les plus paisibles d’Allemagne : rires et chants continuent à remplir ses tavernes et ses Biergarten ! Ici, on trinque volontiers avec les touristes, activité de libation qui rapporte environ 3 milliards d’euros par an...
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