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Les origines

Difficiles débuts pour Amsterdam ! Jusqu’au XIIe siècle, la région où le fleuve Amstel se déverse dans le Zuiderzee, cette mer intérieure que la mer du Nord avait fini par créer dans le nord des Pays-Bas, avait été un endroit marécageux.

Puis, à la fin du XIIe siècle, des pêcheurs s’installent sur la rive droite de l’embouchure de l’Amstel, en construisant une digue qui les protège des marées du trépidant Zuiderzee, le Zeedijk (digue contre la mer). Tout près de l’embouchure, on édifie également un passage sur l’Amstel équipé d’écluses, appelé Dam.
L'endroit et le village qui s'y développent prennent alors le nom d'Amstel-Dam, qui deviendra Amsterdam. Les habitants construisent une église en bois, appelée depuis la réforme Oude Kerk (Vieille Église).

La ville marchande

Dans cette région marécageuse, où le transport ne se fait que par voie d’eau, la position stratégique d’Amsterdam entre, d’une part, le Zuiderzee et la mer du Nord avec ses villes hanséatiques et, d’autre part, les villes de Haarlem, de Leiden et plus au sud la riche Flandre lui assure un essor rapide.
Vers 1300, Amsterdam obtient les droits de cité du comte de Hollande, et la ville se développe sur la rive gauche, et en amont de l'Amstel autour de l'actuel Rokin.

La ville vit de la pêche et des échanges commerciaux. Le hareng devient le principal produit d'exportation. En 1452, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, appelle Amsterdam « la ville la plus marchande de tout notre dit pays de Hollande ».
Cent ans plus tard, la ville compte 30 000 habitants. Elle dispose d'un port intérieur (l'actuel Damrak) et d'un système de canaux et d'écluses permettant de régler le niveau de l'Amstel et de nettoyer les canaux en utilisant le courant du fleuve et les marées du Zuiderzee. Le canal en demi-cercle qui protége la ville du côté de la terre prend le nom de Singel (omsingelen signifie « encercler »).

La Réforme

Puis vient la Réforme ! Les idées de Luther et Calvin se propagent dans toute l'Europe du Nord et coïncident avec le rattachement des Pays-Bas (actuelle Belgique comprise) à l'Espagne catholique. En 1568, le prince Guillaume d'Orange et ses « gueux » déclenchent l'insurrection contre le roi d'Espagne. Amsterdam, prudente, choisit de s'y rallier.
En 1578, l'Altération marque le changement de religion qui s'opère dans la ville : les calvinistes y entrent et chassent les administrateurs catholiques.

Enfin, par l'Union d'Utrecht (1579), la rupture est consommée : le nord du pays (les Pays-Bas actuels) se libère du joug des occupants et devient la république des sept Provinces-Unies, tandis que le Sud reste sous la domination espagnole.
L'instabilité en Angleterre et en France ainsi que l'occupation de ses 2 principaux concurrents (Lisbonne en 1580 et Anvers en 1585) par les Espagnols vont donner à Amsterdam une importance commerciale disproportionnée et une richesse matérielle, financière et culturelle inouïe. Le XVIIe siècle deviendra le Siècle d’or  pour Amsterdam et les Provinces-Unies.

Les colonies

Nation de marchands et de navigateurs, les Pays-Bas ont été une grande puissance coloniale. Le souvenir des compagnies commerciales qui installèrent des comptoirs en bordure de tous les océans se retrouve dans l’architecture et le mobilier des maisons des riches négociants, ainsi que dans les musées de la ville.

Bien avant le Siècle d’or, des armateurs audacieux avaient envoyé aux quatre coins de la planète des vaisseaux chargés d’acheminer vers l'Europe des cargaisons d’épices et de denrées rares : soieries, coton, porcelaine, thé, café, etc. ; au retour, ils réalisèrent des profits considérables.

Le Siècle d'or

La chute d'Anvers, la fuite des riches marchands et l'expulsion des juifs de Lisbonne entraînent un afflux massif de commerçants et de capitaux. L'arrêt des hostilités permet à Amsterdam de consolider son commerce avec la mer Baltique, pilier principal de sa richesse, et d'établir une hégémonie maritime et commerciale au-delà de l'Europe.
En 1602, la Compagnie des Indes orientales est fondée par les villes commerçantes de Hollande et de Zélande, mais plus de la moitié du capital vient d'Amsterdam, où la compagnie installe son siège. Celle-ci obtient le monopole sur l'importation des épices d'Indonésie, de porcelaine de Chine et du Japon, de textile des Indes. L'Afrique du Sud, l'île Maurice, Ceylan et l'Indonésie sont colonisés.

Après la fondation de la Nouvelle-Amsterdam (la future New York), en 1625, la Compagnie des Indes occidentales est à son tour créée, en 1664, à Amsterdam, par un certain Peter Stuyvesant qui finit par la céder aux Anglais. Elle est chargée d'organiser le transport d'esclaves entre l'Afrique et les Amériques. L'île de Curaçao devient le principal marché d'esclaves dans le Nouveau Monde.

Dans le nord-est du Brésil passe, en 1630, sous contrôle hollandais, permettant d'importer du sucre, du tabac et du cacao.

Le centre financier du monde

Tous ces produits sont échangés et vendus à Amsterdam. La Bourse devient le centre financier du monde. Quantité de matières premières sont transformées en produits semi-finis en utilisant en utilisant deux sources d’énergie largement disponibles, la tourbe et le vent, grâce à une machinerie typiquement hollandaise, le moulin à vent. Des milliers de moulins à Amsterdam même et dans les environs (la région de Zaandam) constituent un parc industriel inégalé pour l’époque (et un parc touristique étonnant aujourd’hui).

Les chantiers navals prospèrent et fabriquent des bateaux en série, attirant même le futur tsar Pierre le Grand, venu y travailler comme ouvrier.
D'importantes zones industrielles se développent sur des îles artificielles dans le port. Amsterdam, qui compte 200 000 habitants, ne cesse de s’agrandir. Trois nouveaux canaux concentriques (Herengracht, Keizersgracht et Prinsengracht) sont creusés à l'intérieur du Singel, clôturés par un nouveau canal de fortification, le Buitensingel.
Les demeures et les entrepôts sur ces trois canaux appartiennent aux commerçants, les plus riches vivant dans la Boucle d'Or (Gouden Bocht) du Herengracht, tandis que le quartier périphérique du Jordaan, entre le Prinsengracht et le Buitensingel, héberge les ouvriers et artisans. Quatre églises protestantes quadrillant la ville sont construites dans ces nouveaux quartiers.

Le symbole même de la prospérité et du pouvoir de cette ville, où vivent à l’époque Rembrandt, Spinoza et Descartes, est le nouvel hôtel de ville sur la place du Dam, construit à partir de 1648.

Du Siècle d'or aux temps modernes

Parvenue au zénith de sa renommée, la nouvelle République, toujours dominante sur le plan maritime, doit se battre contre de nombreux ennemis : Portugais, Espagnols, Français, Suédois et surtout Anglais. Son handicap de petit pays se fait d'abord sentir dans les colonies. En 1661, les Portugais prennent le Brésil, et en 1664, la Nouvelle-Amsterdam tombe aux mains des Anglais et est rebaptisée New York. En 1672, la France, l'Angleterre, la Suède et des principautés allemandes s'allient pour faire plier la petite République, en vain. Les Hollandais compensent leurs revers militaires sur terre par une victoire navale sur la flotte franco-anglaise. Le conflit qui a embrasé l’Europe se termine par la paix de Nimègue, signée en 1678.

Malgré l'afflux de huguenots après la révocation de l'édit de Nantes en 1685, la ville ne se développe plus. Elle perd au XVIIIe siècle son rôle politique au profit de La Haye, où résident les princes d'Orange (le gouvernement se trouvait à La Haye depuis 1584). En raison de l'ensablement du Zuiderzee, elle abandonne une partie du commerce au bénéfice de villes hollandaises plus proches de la mer du Nord, comme Rotterdam, et de villes étrangères comme Londres et Hambourg. Pourtant, jusqu'en 1780, la richesse accumulée au Siècle d'or permet à Amsterdam de maintenir sa position de financier et de banquier européen.

L’époque révolutionnaire

Toutefois, le vent tourne et, comme toute bonne chose a une fin, la petite République va bientôt manger son pain noir. La quatrième guerre maritime avec l'Angleterre de 1780 à 1784, l'occupation de la ville en 1787 par l'armée prussienne au service du prince d'Orange, les troubles politiques et l'arrivée de l'armée française commandée par le Pichegru pendant le rude hiver de 1795 mettent définitivement fin à une période de prospérité et de liberté durant 2 siècles.

Étonnamment, la Révolution française a pour conséquence, à Amsterdam, d'instaurer la monarchie et d'abolir la République. Louis Bonaparte devient roi de Hollande, transforme l'hôtel de ville sur la place du Dam en palais royal et hisse Amsterdam au rang de grande capitale (elle le restera de 1808 à 1810). Pourtant, sur le plan économique, la ville s'appauvrit. Sur la liste des calamités, on trouve le blocus continental, l'obligation de participer aux guerres napoléoniennes et la perte de l'Afrique du Sud et de Ceylan.
Après la défaite de Waterloo, les Pays-Bas et la Belgique réunis font un petit bout de chemin ensemble, mais pas main dans la main, jusqu’à l’indépendance de la Belgique en 1830. Les Pays-Bas resteront jusqu’à nos jours une monarchie, avec Amsterdam comme capitale et La Haye comme centre politique.

Le renouveau économique

La ville s'en remet que lentement. Cependant, la reprise du commerce avec l'Indonésie et le Surinam, l'assèchement du lac d'Haarlem, l'industrialisation et le creusement, en 1876, d'un canal reliant le port d'Amsterdam avec la mer du Nord (Noordzeekanaal) entraînent une augmentation spectaculaire du nombre d'habitants. Une ceinture de quartiers populaires est construite hors du Buitensingel, entrecoupée seulement par le quartier au sud de la Leidseplein, où sont construits la salle de concert (Concertgebouw), le musée de l'État (Rijksmuseum) et le Musée d'art moderne (Stedelijk museum). Le Vondelpark est aménagé. Avec la construction, en 1889, de la gare centrale dans le vieux port et le comblement d'un grand nombre de canaux, la ville perd une partie de son aspect aquatique.

Amsterdam occupée

Lors de la Première Guerre mondiale, les Pays-Bas restent neutres. Les années 1920 et 1930 voient la ville s'embellir. On ne compte plus les maisons et d’édifices ornés de décorations en brique et pierre, dont le style prendra le nom d'école d'Amsterdam (Amsterdamse School).
En 1933, la crise économique frappe la cité de plein fouet, et les réfugiés juifs allemands commencent à affluer.

Amsterdam n’est pas bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais le quartier juif est transformé en ghetto, et la quasi-totalité de la communauté juive (80 000 habitants) est déportée, malgré une grève de solidarité qui éclate en février 1941.
D'ailleurs, l'attitude du pays tout entier face à l'oppresseur forcera l'admiration de la communauté internationale. L'exemple de l'aide fournie à des familles juives, comme celle d'Anne Frank, qui se cache dans une maison du Prinsengracht, deviendra hautement symbolique.
De leur côté, les autorités en exil, et notamment la reine Wilhelmine, appellent depuis l’Angleterre le peuple hollandais à la résistance. Après la désastreuse bataille d’Arnhem et l’hiver 1944-1945, où les Alliés parachutent des vivres aux habitants affamés, Amsterdam n’est libérée par les Canadiens que le 5 mai 1945 (à 3 jours de l’Armistice).

À l’épreuve de la modernité

L’indépendance de l’Indonésie, en 1949, porte un coup sévère au « commerce tropical » de la ville. Le port de Rotterdam, en liaison directe avec le Rhin, s’agrandit au détriment de celui d’Amsterdam. Ce manque à gagner ne sera qu’en partie compensé par le développement de l’aéroport de Schiphol. La ville se désindustrialise et se spécialise dans le secteur tertiaire.

Dans les années 1960, Amsterdam connaît un afflux de travailleurs émigrés turcs et marocains, qui s'installent dans les quartiers populaires. Les Surinamiens sont également de la partie après l'indépendance de leur pays, en 1975. Amsterdam prend alors un visage multiracial et multiculturel.
La ville s'engage dans une politique de modernisation et rend le centre accessible à la voiture. L'ancien quartier juif est démoli pour la construction d'une ligne de métro et d'une autoroute. Dans le quartier historique du Jordaan et surtout dans les quartiers populaires construits pendant la révolution industrielle, des centaines de pâtés de maisons disparaissent pour faire place à des constructions modernes. Des mouvements périodiques de protestation comme celui des provos des années 1960 et des squatters (krakers) tentent d’enrayer ce processus.

Amsterdam aujourd’hui

Aujourd’hui, Amsterdam a trouvé sa juste place dans le concert des cités néerlandaises. Si Rotterdam détient le pouvoir industriel et La Haye le pouvoir politique, ce modeste village de pêcheurs, devenu pendant un temps le centre du monde, reste - avec sa banque centrale, ses 2 universités, ses trois grands musées et son centre historique - la capitale financière, universitaire, artistique, historique et touristique des Pays-Bas.

C’est en 2013, dit-on, qu’Amsterdam a fait sa véritable entrée dans le nouveau siècle. En effet, si les visiteurs d’Amsterdam vivaient au rythme de l’anniversaire des 400 ans des canaux et de la réouverture des 3 grands musées de la vieille cité, le cœur de la ville battait au rythme du changement le plus important vécu par le pays depuis plus de 30 ans : l’intronisation du nouveau roi, et surtout, il faut bien le dire, d’une nouvelle reine. Le mariage en 2002 du prince héritier Willem-Alexander (devenu 11 ans plus tard le 1er roi des Hollandais) avec la reine Maxima, une Argentine, a sauvé quasiment le pays, selon certains. On parlait depuis un moment d’une abdication possible de la reine au profit de son fils, comme l’avaient fait sa mère et sa grand-mère avant la fin de leur vie.
À propos de mariage, le pays est devenu en 2001 le 1er pays au monde à autoriser les mariages homosexuels avec les mêmes avantages et les mêmes contraintes que pour les hétéros.

Autre révolution des mœurs en 2002 : la législation qui autorise l’euthanasie en la réglementant très strictement. Une procédure difficile pour les familles, qui se sentent ici comprises et entourées. Encore une première mondiale à mettre au compte de l’esprit de tolérance de cet étonnant pays.

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