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Itinéraires conseillés Alaska

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Le coût, la durée du voyage pour s’y rendre et la très grande taille de l’Alaska militent nettement en faveur d’un long séjour : 3 semaines, voire plus.
L’idéal serait sans doute de prévoir un été entier. Arrivés à Seattle ou Vancouver, vous remonteriez progressivement vers le Nord, soit par le ferry, soit par l’Alcan (et inversement au retour). Le Sud-Est et sa myriade d’îles n’étant quasiment pas desservis par la route, les voyageurs restent tributaires du ferry - ce qui prend nécessairement davantage de temps et d’organisation. Ajoutons à cela que de nombreux centres d’intérêt ne peuvent être atteints qu’en bateau, kayak, hydravion ou bush plane.
Le coût de telles opérations limitera forcément votre choix. La solution la plus simple (coûteuse elle aussi) consiste à prendre une excursion à la journée, de temps en temps.

Si votre temps est plus limité (moins d’un mois), tenez-vous en de préférence à une région particulière, ou envisagez de prendre l’avion. Le sud et le sud-est sont les régions les plus parcourues : Denali National Park, Anchorage, la péninsule de Kenai et la baie du Prince-William (William Prince Sound). Non seulement parce qu’elles regroupent nombre des plus beaux sites, mais aussi parce qu’elles sont les plus accessibles. Quant au reste de l’État, il n’est généralement exploré que lors d’un deuxième ou troisième voyage.
On peut aussi leur adjoindre le Yukon, au Canada.

Consultez notre reportage Road trip en Alaska : routes d’exception autour d’Anchorage.

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Le sud-est de l'Alaska

Hyder, Haines et Skagway sont desservis par des routes en cul-de-sac venant de Colombie-Britannique voisine, mais tous les autres lieux ne peuvent être atteints qu’en ferry ou en avion. Faites votre choix !

- Ketchikan : l’ex « capitale mondiale du saumon », née en 1883, s’amarre au littoral occidental d’une grosse île montagneuse à peine séparée du continent. Très humide (la bruine peut s’y installer des jours durant), elle est néanmoins attachante avec les bâtiments en bois sur pilotis de Creek Street, ses trois ports et ses totems tlingit (il y en a de superbes aux environs). Intéressante escale à la Deer Mountain Hatchery, une écloserie de saumons. Les fjords et la forêt de Tongass invitent à de belles randos et explorations en kayak.

- Misty Fjords National Monument : les fjords dressent au-dessus des eaux des parois atteignant jusqu’à 900 mètres de haut, ce qui a fait surnommer le lieu le « Yosemite du nord ». Les jours pluvieux sont fréquents. Un lieu franchement idéal à découvrir en kayak. On s’y rend en bateau ou hydravion depuis Ketchikan ou éventuellement Hyder (près de Stewart).

- Prince of Wales Island : cette très grosse île (5 775 km²) abrite l’archétype de communautés entièrement dévolues à l’industrie du bois et à la pêche sportive. Une bonne partie de la population est tlingit.

- Wrangell : fondée par les Russes en 1834, Wrangell vit surtout du bois et de la pêche. On y trouve un musée, des totems, des pétroglyphes à proximité et même... un golf (le seul de la région) ! Dans le port, l’île du chef Shakes abrite une belle reconstruction d’une demeure de chef tlingit. À 35 miles au sud-est, ne ratez pas l’extraordinaire observatoire d’Anan, mis en place par l’US Forest Service dans la forêt de Tongass. En été, ours noirs et bruns s’y retrouvent pour pêcher les saumons alors qu’ils tentent de remonter une chute.

- Petersburg : entre Wrangell et Petersburg, le ferry emprunte une section particulièrement étroite et photogénique de l’Inside Passage, baptisée Wrangell Narrows. Très attachée à la pêche au flétan (les prises record atteignent 200 kilos !), la petite ville entretient avec bonhomie la mémoire de ses racines norvégiennes lors d’un festival coloré le 17 mai. On y trouve les classiques, un port coloré et un musée local, ainsi qu’un centre d’info sur les mammifères marins. L’été, les baleines à bosse se regroupent à 50 km vers le nord (excursions).

- Sitka : établie à l’orée de l’océan, au pied du cône parfait du volcan Edgecumbe, la perle de l’Alaska du Sud-Est s’entoure d’une flottille d’îlots et de hautes montagnes boisées. La petite ville préserve de nombreux témoignages de son passé, tant tlingit que russe (elle fut la capitale de l’Alaska). À l’embouchure de l’Indian River, le Sitka National Historical Park regroupe des totems centenaires (et un musée). Les marcheurs graviront le mont Edgecumbe pour un panorama splendide et les kayakistes exploreront les côtes des îles Baranof et Chichagof.

- Admiralty Island National Monument : l’île, qui ne compte qu’un seul village (Tlingit), abrite la plus grande concentration au monde d’ours bruns. Ils sont davantage sur cette seule île que dans tous les États-Unis continentaux ! L’été, ils festoient lors des remontées de saumons, en particulier dans le Pack Creek Bear Refuge, sur la côte orientale. Les aigles chauves sont aussi particulièrement nombreux. Les amateurs de canoë trouveront un bel itinéraire de 53 km entrecoupé de portages (le plus long sur 5 km !).

- Juneau : la capitale de l’Alaska est coincée sur une langue de terre, entre les pentes raides du mont Juneau et le rivage du Gastineau channel - un panorama à apprécier pleinement depuis le téléphérique du mont Robert (cher). La ville offre le visage sympathique d’une bourgade de pionniers « modernisée », entre musées et bâtiments officiels, église orthodoxe et anciennes mines d’or. Une route mène rapidement jusqu’au pied du glacier de Mendenhall, l’un des 38 glaciers de la calotte de Juneau.

- Glacier Bay National Park : aucune route, aucun ferry ne s’en approche. C’est donc en bateau (excursion, croisière), en kayak ou en avion que l’on aborde le parc de Glacier Bay. Au programme : seize glaciers fort rapprochés qui déversent dans la mer une invraisemblable quantité d’icebergs, bleus, blancs, gris ou presque verts. Même si les glaciers se sont retirés de plus de 100 km en 2 siècles et demi, le spectacle reste fascinant.

- Haines : porte d’accès au Yukon, cernée de montagnes, Haines s’amarre sur les flancs du plus long fjord d’Amérique, le Lynn Canal. C’est une escale de choix pour les amoureux des oiseaux : entre octobre et janvier, près de 3 000 Pyrargues à têtes blanches ou aigles chauves se rassemblent dans la Chilkat Bald Eagle Preserve (à 18 miles). Un festival leur est dédié en novembre.

- Skagway : terminus des ferries, à l’extrémité du Lynn Canal, Skagway est entré dans l’histoire à la fin du XIXe siècle avec la ruée vers l’or au Klondike. C’est à côté de la ville fantôme de Dyea, que part le célèbre Chilkoot Trail, où tant d’hommes (et quelque femmes) perdirent la vie. À réserver aux randonneurs aguerris ! En ville, les bâtiments en bois classés, la vieille gare de 1898 et les saloons restituent un peu de cette ambiance (saupoudrée de consumérisme).

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Le centre sud de l’Alaska

- Anchorage : la principale ville de l’Alaska est plutôt agréable grâce à son cadre naturel, entre montagnes enneigées et rivages du Cook Inlet. En ville, des panneaux expliquent d’ailleurs qu’il n’est pas rare d’y croiser un orignal ou un ours ! Ne manquez pas le Musée d’Histoire et des Beaux-Arts (histoire et culture autochtones à l’honneur). Sympa aussi : un tour par la base des hydravions du lake Hood et le long de Turnagain Arm, à la recherche des mouflons et des rares bélugas (en mai-juin surtout).

- La vallée de la Matanuska : étirée au nord d’Anchorage, autour de la ville de Palmer, la vallée regroupe la plupart des rares fermes d’Alaska, fondées dans les années 1930. L’une d’elle (ouverte à la visite) s’est spécialisée dans l’élevage du bœuf musqué, dont la laine, fort chère, est travaillée par des femmes inuit. En chemin depuis Anchorage, ne manquez pas la petite église russe orthodoxe d’Eklutna et son fantastique cimetière aux tombes en bois colorées. Plus loin, au nord, on atteint l’Independance Mine State Park, dont le village fantôme se perd souvent dans les bruines et le brouillard du col d’Hatcher.

- Portage : au sud d’Anchorage, au fond du Turnagain Arm, Portage abrite l’Alaska Wildlife Conservation Centre, où sont présentés les « big five » (grizzlys, orignaux, caribous, mouflons et loups) ainsi que quelques autres animaux alaskans. À quelques km de là, en route vers le port de Whittier, le Portage Glacier est l’un des plus facilement accessibles d’Alaska.

- Baie du Prince-William (Prince William Sound) : découpé entre les monts Kenai et Chugach, ce vaste bras de mer marque l’un des temps forts d’un voyage dans la région. Le ferry reliant Whittier à Valdez offre déjà un bon aperçu des paysages et des icebergs, mais il faut prendre une excursion (ou un survol) pour vraiment s’approcher du front du grand Columbia Glacier, qui peut atteindre 70 mètres de haut ! Baleines, phoques et loutres de mer se laissent fréquemment observer. Conséquence du réchauffement climatique, le glacier a reculé de 16 km en 20 ans.

- À l’est du Sound : le port de Valdez est le terminus de l’oléoduc qui amène le pétrole de l’Arctique jusqu’aux tankers - on se souvient du dramatique naufrage dans les environs de l’Exxon Valdez. Beaux panoramas de fjords et lacs. Plus à l’est, le bourg de Cordova (atteint en ferry) est la porte d’accès du delta de la Copper River, où abondent oies, cygnes, sternes et aigles chauves.

- Le parc Wrangell-St Elias : ce parc national, le plus grand des États-Unis, englobe un nombre incroyable de glaciers (plus d’une centaine) et de sommets aux neiges éternelles s’élevant rapidement depuis le golfe d’Alaska. On y trouve, tenez-vous bien, neuf des seize plus hauts sommets américains - le plus haut étant le mont Saint-Elias (5489 mètres) ! On peut y rencontrer tous les animaux existant en Alaska, à condition de ne pas se laisser impressionner : à l’exception de deux pistes desservant le mignon hameau de McCarthy et celui de Nabesna, la région est entièrement vierge. Bonnes chaussures requises !

- La péninsule de Kenai : dotée de très beaux paysages et aisément accessible depuis Anchorage, la région est l’un des terrains de jeu favori des citadins, qui viennent y pêcher en nombre lorsque reviennent les saumons. Face à la péninsule, par beau temps, se détachent les volcans de l’Aleutian Range, au premier titre desquels le mont Redoubt, récemment en éruption. Parmi les escales les plus agréables, citons Hope, Seward, Kenai et, tout au bout de la péninsule, Homer. Cette dernière s’amarre aux avant-postes de la baie de Kachemak, contre un long cordon littoral.
Au programme : exploration des glaciers et des fjords du Kenai Fjords National Park (en bateau ou kayak), visite des jolies églises orthodoxes russes en bois (comme à Ninilchik et Kenai) et safaris - dans le Kenai National Wildlife Refuge par exemple. Cela dit, inutile d’aller bien loin... On a vu des orignaux sur le parvis du Visitor Centre d’Homer !

- L’île de Kodiak : un avion ou un ferry mènent jusqu’à cette grosse île réputée pour ses crabes royaux et ses grizzlys, les plus gros de tous. Plages désertes, pics échevelés et forêts vierges séduisent les amoureux des grands espaces, mais se déplacer sur l’île et dans l’archipel reste difficile et cher. En ville, on peut voir la plus vieille église orthodoxe d’Alaska (1794), un séminaire pour la formation des popes et la résidence du premier administrateur russe.

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L’intérieur de l'Alaska

- Talkeetna : son vieux centre (classé) remontant aux années 1900 donne un charme certain à cette ancienne bourgade d’orpailleurs et de trappeurs. Le mont Denali (ancien McKinley) n’étant situé qu’à une grosse centaine de kilomètres au nord, Talkeetna abrite de nombreuses compagnies de survol. On peut même opter pour un atterrissage sur un glacier avec un skiplane !

- Le parc national de Denali : le site le plus visité d’Alaska, à explorer à la recherche de la grande faune sauvage et du profil éblouissant du mont Denali (6 194 mètres), le point culminant de l’Amérique du Nord. Lisez nos conseils à ce propos dans la rubrique « Sports et loisirs » et prévoyez si possible plusieurs jours de randonnée autour du lac Wonder. Quel panorama ! Consulter aussi le site Internet des parcs nationaux.

- Fairbanks : la ville n’offre rien d’extraordinaire, à part un musée universitaire où s’empilent les pépites. Signalons aussi un Pioneer Park regroupant de vieux édifices 1900 aux accents de parc d’attraction, des balades en bateau à aubes sur les rivières Chena ou Tanana qu’adorent les groupes et deux mines d’or récemment en proie à des fermetures ou réductions de visite pour cause de budget en carafe. Ah si, n’oublions pas, quand même, pour le kitch, le village du Père Noël dans la banlieue de... North Pole ! En fait une grosse boutique avec un Père Noël en costume pour les photos et trois rennes dans un enclos.

- Eagle : en route vers le Canada, un détour mène jusqu’à cette bourgade nichée sur les berges de la Yukon river, à 4 km de la frontière. Il ne se passe plus rien à Eagle depuis que les chercheurs d’or sont partis, mais l’atmosphère des jours anciens demeure au cœur du « petit Paris du Nord ».

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