Traditions et coutumes Albanie
Le pays des Aigles
La légende évoque un héros antique, habile à l’arc qui, dans sa jeunesse, sauva un aiglon de la morsure d’un serpent. En remerciement, l’oiseau lui offrit sa protection, la force de ses ailes et la vigueur de son regard. Réputé pour sa bravoure, invincible en un mot, il en vint à être connu comme Shqipëtar, « l’homme-aigle », et fut porté sur le trône par son peuple. C’est ainsi, dit-on, que l’Albanie prit le nom de « pays des Aigles ».
Religions
En 1967, le régime d’Enver Hoxha interdit toutes les religions. L’Albanie devient le premier (et le seul) État officiellement athée au monde. Des milliers de religieux sont arrêtés et déportés par la Sigurimi, les mosquées, tekkes (couvents mahométans), églises et monastères détruits ou transformés en salles de fête ou hangars de stockage ! Ils ne seront rouverts qu’en 1992, après la chute du régime.
Aujourd'hui, la piété n’est guère revenue. Les Albanais sont assez peu pratiquants, mais attachés aux traditions liées à la religion, autant qu'à celles antérieures au monothéisme.
L’islam s’est installé dans la région avec les Turcs, à partir du XVe siècle. Deux raisons ont favorisé son implantation : les lourds impôts qui frappaient les chrétiens (et non les convertis), mais aussi la dynamique sociale qui favorisait les musulmans. Un petit tiers des Albanais musulmans sont bektachis, un courant soufi (mystique) fondé au XIIIe siècle, apporté par les janissaires.
Comme les chiites, les bektachis révèrent Ali et célèbrent l’Achoura, commémorant son martyre. Ils s’en distinguent toutefois par une interprétation mystique du Coran, une certaine tolérance vis-à-vis des autres religions et de l’application des cinq piliers de l’islam - ce qui leur vaut d’être considérés comme hérétiques par la majorité des musulmans. Lorsque les ordres soufis furent interdits en Turquie par Mustafa Kemal en 1925, les bektachis déplacèrent leur siège... à Tirana. La communauté s’est peu à peu reconstituée. Plusieurs tentatives de réislamisation sont pourtant tentées par les ONG iraniennes ou saoudiennes.
Les chrétiens se partagent entre orthodoxes et catholiques, grosso modo en fonction de la ligne de fracture qui traversa l’Albanie au XIe siècle après le Grand Schisme d’Orient : orthodoxes au sud, catholiques au nord. Les orthodoxes forment une communauté autocéphale depuis 1937, dirigée par l’archevêque Anastase, ancien missionnaire au Kenya.
L’église orthodoxe albanaise a été fondée... aux États-Unis, en 1908, et se développa d’abord outre-Atlantique avant de s’implanter au pays. À cette époque, les orthodoxes albanais dépendaient en effet du métropolite d’Ohrid (Macédoine). La période consécutive à la chute d’Enver Hoxha a été marquée par un afflux de missionnaires des plus divers, beaucoup appartenant à des sectes évangéliques états-uniennes, tels les baptistes.
Au final, les religions cohabitent relativement bien entre elles. Pour preuve, la salle de prière commune inaugurée en août 2016 à l'hôpital central de Tirana.
Certains auront déjà reconnu le giro, la passeggiata du soir. Une fois le travail quitté, voici venue l’heure de la détente et du papotage, en famille (18h-19h), puis entre amis (jusqu’à 21h), le long de la rue principale ou sur le front de mer, le nez en l’air, à saluer, toiser, bavarder entre voisins ou connaissances, avant de s’attabler autour d’un café ou au bar.
Tirana, qui construit à tour de bras, a dit adieu au xhiro, mais le rituel se poursuit, indémodable, à Shköder ou à Vlorë, où la police ferme même les rues à la circulation !
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