Traditions et coutumes Arménie
Religions et croyances
Tous les Arméniens, ou presque, sont attachés à l’Église apostolique arménienne, une église orientale et autocéphale qui reconnaît les trois premiers conciles de l'Eglise des premiers temps. Les rites s'accomplissent en arménien ancien, adopté en l'an 431. Les plus proches cousins de cette église sont les coptes égyptiens, les syriaques (patriarcat d’Antioche), les Éthiopiens et les Érythréens de rite guèze, sans oublier les malankares et malabars du Kerala indien...
Toutes ces églises sont peu connues dans nos contrées et montrent à quel point le christianisme avait pu essaimer en Orient durant le premier millénaire. Elles sont désignées sous le nom de « miaphysites », car elles refusèrent, en 451, les conclusions du concile de Chalcédoine - où les Arméniens, en pleine guerre avec les Perses, ne purent d’ailleurs pas se rendre... Point de divergence ? L’idée selon laquelle Jésus, comme l’exposait le "père de l'Eglise" Cyrille de Jérusalem, voit coexister ses natures humaine et divine, sans qu’il y ait forcément égalité entre elles.
L’histoire moderne a été dominée par la scission entre le Catholicosat d’Etchmiadzin (en Arménie), placé sous le contrôle de l’URSS jusqu’à l’indépendance, et celui de Cilicie, basé au Liban, qui refusait toute compromission avec le pouvoir soviétique. La réconciliation est aujourd’hui entérinée et tous les Arméniens ont retrouvé ce lien à une religion à laquelle ils ont dû se rattacher, dernier lien culturel face à des siècles d’invasions.
Vieux-Croyants
Ils ne sont que quelques milliers à vivre en Arménie. Au XVIIe siècle, ces orthodoxes russes (aussi appelés moloques) refusèrent la modification de la liturgie et s’installèrent aux marges de l’Empire pour fuir les persécutions ordonnées par le tsar Pierre le Grand. Leur credo : faire le signe de croix avec deux doigts au lieu de trois, et célébrer l’eucharistie avec sept pains au lieu de cinq. La plupart des vieux-croyants se regroupent dans les villages agricoles de Fioletovo et Lermontovo, entre Dilijan et Vanadzor.
Yézidis
Principale minorité d’Arménie, les yézidis forment une communauté estimée à environ 80 000 personnes. Installés dans de nombreux villages de la plaine de l’Ararat et du sud-ouest du pays, ils sont pour la plupart éleveurs ; on les rencontre en été sur les pentes supérieures du mont Aragats, où ils mènent paître leurs bêtes, vivant plusieurs mois d’affilée sous la tente.
Leur principale particularité a trait à leur religion : ni chrétiens, ni musulmans, ils pratiquent un culte solaire proche de celui des zoroastriens de l’empire perse d’autrefois. Leur principal lieu saint, Lalech, se situe dans l’actuel Kurdistan irakien.
À en croire les rares spécialistes du sujet, les yézidis seraient proches des Kurdes, dont ils parlent la langue sous forme dialectale.
En Europe de l’Ouest, ils sont aujourd’hui parmi les plus nombreux demandeurs d’asile en provenance du Caucase. Le plus ancien journal kurde au monde, Rya Teze, dont le siège se trouvait à Erevan, a effectivement été fermé après un siècle d’existence. Seul demeure l’organe des yézidis « non-kurdes », Ezdikhane...
Historiquement, les yézidis ont un parcours voisin de celui des Arméniens, ce qui les rapproche. Eux aussi vivaient pour la plupart dans l’actuelle Turquie avant de subir pogroms et déportations de la part des Turcs. Eux aussi ont subi les crimes plus récents (exécutions sommaires, mise en esclavage des femmes et enfants) par divers mouvements jihadistes. Accusés par les musulmans de vouer un culte au Diable, les yézidis ont juste l'interdiction de prononcer son nom, et lui attribuent un rôle d'ange rebelle, créateur de la matière, qui rappelle la vision manichéenne ou celle de nos cathares.
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