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Islam bosniaque

Plus de 40 % de la population de Bosnie est de confession musulmane, faisant du pays l'un des deux seuls d’Europe où l’islam est majoritaire avec l’Albanie. Ce sont les Ottomans qui l’introduisirent dans la région ; la plupart des convertis semblent avoir été bogomiles, leur rejet de l’Église facilitant leur adoption de la nouvelle religion.

Lors de la guerre de 1992-95, les positions se sont radicalisées selon des frontières ethniques et religieuses. Des combattants djihadistes ont débarqué d’Arabie Saoudite, du Yémen, d’Indonésie... Certains y ont gagné, à terme, la nationalité bosnienne - ce qui explique au passage l’importance du nombre de Bosniens détenus à Guantanamo. Le conflit achevé, les monarchies pétrolières ont déversé des marées de dollars pour rebâtir des mosquées à tout va. Certaines, grandioses, se sont implantées dans des villages en ruines, où tout manquait encore. Une faculté de théologie islamique a été fondée à Sarajevo.

Malgré cette manne, l’islam radical des wahhabites n’a pas vraiment réussi à s’implanter. Sans doute la pratique religieuse est-elle aujourd’hui supérieure à ce qu’elle était avant la guerre, mais la tradition pragmatique et conciliante de l’islam bosniaque, d’obédience sunnite, a prévalu. Symbole s’il en faut, en 2006, le reis-ul-ulema Mustafa Efendi Ceric a proclamé la réalité d’un islam européen reconnaissant explicitement la diversité des religions et même le droit à l’incroyance !

Orthodoxie

Ciment de l’identité serbe, bastion de résistance à l’époque où la région tomba aux mains des Ottomans, la foi orthodoxe s’est véritablement installée au cœur des Balkans dans le sillage de saint Sava, fils cadet du grand duc Stefan Nemanja - prince de la Serbie orientale au XIIe siècle. Père et fils, retirés de la vie laïque, fondèrent ensemble le renouveau monastique du mont Athos (en Grèce), valant à la Serbie un grand respect dans tout le monde chrétien oriental et l’indépendance de son église. En 1217, pourtant, le frère de saint Sava monta sur le trône de Serbie… couronné par le Pape ! Églises d’Orient et d’Occident, brouillées à la suite d'une série de conflits théologiques échelonnés du IXe au XIe siècle, venaient juste de consacrer leur divorce après la prise de Constantinople par les Croisés (1204). Traîtrise familiale ou belle manœuvre ? Le clan Nemanja était désormais blindé sur les deux fronts !

Qu’est-ce qui sépare les orthodoxes des catholiques ? La conception de l’église, pour commencer. Les orthodoxes l’entendent comme une communauté de foi aux mains des seuls évêques, successeurs des apôtres, et se défient des structures politiques édifiées par le Vatican. Ils s’en remettent à la décision collégiale et suspectent, par principe, la parole unique comme peut l’être celle d’un pape.
Ils accordent aussi davantage de poids à la tradition : la pensée présente ne peut s’exprimer qu’à travers le prisme du passé. Le mot orthodoxie (du grec orthos et doxa, signifiant « opinion juste ») prend ici tout son sens. Jamais les édiles de l’église orientale ne se sont laissés circonvenir (disent-ils) par les empereurs byzantins, tout puissants qu’ils aient été, jusqu’à modifier le dogme. On ne peut pas, à les entendre, en dire autant des papes, trop souvent liés aux familles princières d’Europe occidentale… Vu sous cet angle, les anglicans ne peuvent être, pour eux, que des Martiens !

Les crédos orthodoxes se reflètent dans l’organisation de l’Église. Chaque communauté nationale est autocéphale, placée sous l’égide d’un patriarche, président des synodes épiscopaux (toujours ce principe de décision commune). La plus grande est celle de Russie, avec quelque 90 millions de fidèles ; celle de Serbie, la 4e plus importante, avec 9 millions de fidèles, déborde naturellement dans les zones à population serbe de Bosnie. Les variables d’une église orthodoxe à une autre sont minimes, pour ne pas dire inexistantes. Les synodes réunissant tous les patriarches sont rarissimes. Ce fut le cas, par exemple, en 1848, pour mettre en garde le pape de l’époque qui envisageait de buller au sujet de « l’infaillibilité pontificale »…

Jours fériés

- 9 janvier : fête de la République (Republika Srpska).
- 14 janvier : Nouvel An orthodoxe.
- 1er mars : fête de l’Indépendance (Fédération croato-bosniaque).
- Avril-mai : Pâques catholique et orthodoxe (dates variables).
- 6 mai : fête orthodoxe de saint George (Djurdjevdan).
- 28 juin : fête orthodoxe de saint Vitus (Vidovdan).
- 12 juillet : fête orthodoxe de saint Pierre (Petrovdan).
- 2 août : fête orthodoxe de saint Elias (Ilindan).
- 15 août : Assomption (catholique).
- 28 août : Assomption (orthodoxe).
- 8 septembre : fête de la Nativité de Notre-Dame (catholique).
- 21 septembre : fête de la Nativité de Notre-Dame (orthodoxe).
- 1er et 2 novembre : Toussaint (catholique).
- 8 novembre : fête orthodoxe de saint Dimitri (Mitrovdan).
- 25 novembre : fête nationale.

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Stari Most, le Vieux Pont de Mostar
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