Géographie et paysages Bourgogne

Si la Bourgogne et la Franche-Comté ne forment plus qu’une seule région depuis 2015, la plus grande partie de la région Bourgogne seule oscille entre 150 et 600 m au-dessus du niveau de la mer, culminant à 900 m grâce à quelques sommets du Morvan. Les plaines alluviales de l'Yonne, de l'Armançon et de la Saône, elles, sont en dessous de 150 m.
Au nord-ouest de la Bourgogne, la partie inférieure du Bassin parisien ; tout au sud, les douces collines du Mâconnais et du Charolais ; du nord-est à l'ouest se succèdent les sévères plateaux du Châtillonnais, de Langres et du Nivernais, souvent incisés par des failles où coulent les méandres des rivières à truites.
Parallèlement à la Saône, du nord au sud, la longue faille bordée de talus où poussent les vignes aux crus prestigieux. À l'est et au sud-est, l'ensemble des plaines que l'on désigne sous le nom de Fossé bressan. Enfin, au centre de la région, le massif granitique du Morvan.

La Bourgogne est un carrefour climatique. Si le climat continental domine, les spécialistes distinguent 9 sous-climats, nourris d'influences océaniques et méridionales. On retient l’une des amplitudes thermiques les plus élevées de France avec surtout des étés chauds et secs ; le reste de l'année, que d'eau ! Ce qui donne du bon vin mais aussi des paysages magnifiques, comme celui du parc naturel régional du Morvan, constitué de vastes plans d'eau et de 45 % de forêts.

C'est en 1970 que fut créé le parc naturel régional pour préserver et mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel du Morvan – ce département impossible – et contribuer à son développement économique, qui passe en bonne part par le tourisme.

Le parc s'étend sur près de 3 000 km² (ce qui en fait l'un des plus grands de France), il comprend 117 communes et 5 villes-portes et se divise en 3 zones bien distinctes :

• le Morvan de sites et vallées : le nord-est du Morvan, d’une altitude de 300 à 500 m, qui descend sans transition nette sur le plateau calcaire pour devenir alors assez bocager ;
• le Domaine des grands lacs : c'est le Morvan central, de 500 à 650 m d'altitude, sauvage et boisé, où se trouvent les 6 lacs morvandiaux et les célèbres rivières le Chalaux et la Cure (connues des kayakistes !) ;
• le Morvan des sommets : correspond au Haut-Morvan, au sud, entre Château-Chinon, Autun et Luzy, le plus montagneux (point culminant, 902 m, au Haut-Folin).

Le Morvan est l'ensemble naturel le plus important naturel de Bourgogne et le mieux préservé. Boisé à 50 % – jusqu’à 80 % par endroits –, il abrite une faune et une flore très riches.
L'identité paysagère du Morvan est marquée par le bocage. Composé ici de haies vives ou de murets, il constitue non seulement des paravents pour les animaux, mais aussi des protections naturelles contre l'érosion des sols et l'uniformité des paysages.

Cependant, la richesse et l'équilibre écologiques du massif sont de plus en plus menacés par l'extension des monocultures de résineux, plantations qui se sont beaucoup développées ces dernières décennies, au détriment des forêts de hêtres et de chênes traditionnelles et naturelles.

La Bourgogne est un territoire essentiellement rural (forêts, prairies, vignes). Pourtant, 50 % des Bourguignons vivent sur 5 % du territoire, où ils occupent 70 % des emplois. Les villes bourguignonnes restent, en général, des cités à dimension humaine.

- La Bourgogne abrite plusieurs réserves naturelles (Val Suzon, Mardelles de Prémery, tourbières du Morvan, combe Lavaux-Jean Roland, Val de Loire, La Truchère-Ratenelle, Bois du Parc, etc.), des espaces naturels à fort enjeu de conservation pour la biodiversité.

Quant au parc naturel régional (PNR) du Morvan, il occupe la partie centrale de la Bourgogne. Si son identité paysagère est marquée par le bocage, composé de haies vives ou de murets, le Morvan, boisé à 45 % (jusqu’à plus de 80 % par endroits) est l’ensemble naturel le plus important de Bourgogne et le mieux préservé avec ses zones humides, ses tourbières et milieux agricoles. Il abrite une faune et une flore très riches.
Par ailleurs, le Parc national de forêts, à cheval sur la Côte-d’Or et la Haute-Marne, a envoyé son faire-part de naissance en 2019. Il a pour but de protéger et valoriser les feuillus des plateaux du sud-est du Bassin parisien, comme le massif forestier de Châtillon, mais aussi ceux d’Arc-en-Barrois et d’Auberive.

- La faune et la flore : une quarantaine d’espèces végétales et une centaine d’espèces animales observées en Bourgogne (mais la région en compte bien plus évidemment !) sont considérées comme menacées au niveau national. Parmi celles-ci : certaines chauves-souris comme les rhinolophes, les loutres, le râle des genêts, le grand duc d’Europe, les cigognes, les libellules, le maillotin de Bourgogne (un escargot de 2 mm, endémique de l’Yonne), les brochets, les tritons, le lézard vivipare, les écrevisses à pattes blanches... Une des raisons de la richesse de ce patrimoine naturel bourguignon est l’importance de la couverture forestière (1/3 environ de la superficie de la région). À noter d’ailleurs, le retour du loup en Bourgogne ces dernières années.

- Le sapin : on ne peut ignorer que la richesse et l’équilibre biologiques du massif du Morvan sont fortement menacés par l’extension ces dernières décennies des monocultures de résineux (épicéa et douglas), sous l’impulsion des aides au reboisement du Fonds forestier national. Cela au détriment des forêts de hêtres et de chênes traditionnelles et naturelles.

Sur les 45 % de territoire couverts par des forêts, 55 % le sont par des feuillus, 45 % par des résineux. Ce taux d’enrésinement à des fins commerciales (le Morvan est l’un des grands producteurs de sapins de Noël en France) monte à plus de 65 % dans le haut Morvan et est favorisé par la multiplication de petits propriétaires : les forêts privées représentent 85 % de la surface forestière, 19 000 propriétaires (!), 200 entreprises de la filière bois et 600 à 800 emplois. Face à cette situation pour le moins complexe, le PNR s’attache à mettre en place une gestion collective au travers de la charte forestière de territoire. Le chantier est vaste !