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Histoire Bruxelles

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Le Moyen Âge

La date de 979 ne fait pas l'unanimité chez les historiens. Elle situerait la fondation de la ville lorsque Charles de France, duc de Basse-Lotharingie, fit construire un castrum sur une petite île de la Senne. Brosella (habitation des marais), comme le bourg se serait appelé alors, deviendra Bruxelles.

Au début du XIIIe siècle, sous la houlette des comtes, devenus entre -temps ducs de Brabant, on ceintura l'ensemble de remparts. La ville se développa grâce à l'industrie du drap et une bourgeoisie marchande la dirigeait en exerçant son influence sur le « bas » de la ville tandis que les seigneurs et leurs représentants tenaient le « haut ».

En 1261, une crise dynastique dans le duché de Brabant provoqua l'éloignement des ducs de leur fief principal de Louvain pour s'installer à Bruxelles. Ce fut le début d'une ascension politique.
En 1302, les corporations d'artisans récusèrent l'autorité bourgeoise et s'emparèrent de la ville durant quelques années. La magistrature urbaine fut alors composée d'un représentant du duc, l'amman, assisté des échevins nommés par les lignages. La draperie entra en déclin et l'activité se tourna ensuite vers la tapisserie.
C'est au XIVe siècle que la ville, prise durant 2 mois par les troupes du comte de Flandre, fut libérée par Éverard t' Serclaes.

Des ducs de Bourgogne aux Habsbourg

En 1421, une insurrection permit aux corporations réunies en « nations » de forcer un accès au partage du pouvoir.
En 1430, par le jeu des alliances matrimoniales, les ducs de Bourgogne, les princes les plus puissants d'Europe agrandirent considérablement leur domaine en héritant d'une grande partie des Pays-Bas et choisirent Bruxelles comme étape de leur cour itinérante.

C'est à cette époque qu'on éleva l'hôtel de ville gothique. La cité était prospère. Rogier van der Weyden devint peintre officiel de la ville.
Re-jeu des alliances, re-changement de pouvoir. La faute à Marie de Bourgogne (orpheline de Charles le Téméraire), qui se jeta dans les bras de Maximilien d'Autriche. Résultat, en 1515, c'est son petit-fils Charles, régnant sur l'Espagne, les Pays-Bas et bientôt élu empereur germanique sous le nom de Charles Quint, qui arriva en ville et en grande pompe pour se faire couronner. En 1549, perpétuant la tradition des cortèges processionnels, on donna une fête en l'honneur de son fils, le futur Philippe II, ce qui servit de modèle au célèbre Ommegang contemporain.

Bruxelles continua de se parer de mille richesses et s'ouvrit sur l'extérieur. L’anatomiste André Vésale y fit progresser les connaissances sur le corps humain.
Mais Philippe II succéda à Charles Quint, préretraité en 1555, après son abdication. Charles Quint avait rêvé d’un grand empire européen, vivant dans la paix civile et religieuse. Découragé, usé, l’empereur préféra se retirer dans un monastère au fin fond de l’Espagne.

Les temps troublés

Le règne de Philippe II inaugura une période agitée, dans un contexte de guerres de Religion. Il combattit le calvinisme. Fini la glorieuse époque, bonjour tristesse et déclin, cela durera près de 2 siècles. Guillaume de Nassau, prince d'Orange, s'opposa à l'absolutisme de Philippe II et rassembla autour de lui les partisans de la religion nouvelle. L'un avait embrassé la foi protestante, l'autre restait un catholique intransigeant. L'Inquisition charria son cortège de souffrances. Le peintre Bruegel dénonça les excès de la guerre dans plusieurs de ses tableaux.

Le peuple se souleva, des révoltes éclatèrent et atteignirent leur paroxysme en 1568, lorsque le duc d'Albe, chargé d'appliquer la politique de Philippe II, contre l'avis de Marguerite de Parme (fille naturelle de Charles Quint et gouverneur des Pays-Bas), fit exécuter sur la Grand-Place les comtes d'Egmont et de Hornes, pourtant catholiques, mais opposés aux persécutions. En 3 ans, 8 000 condamnations à mort furent prononcées par ce tribunal d'exception nommé Conseil des troubles.

Jusqu’à la fin du XVIe siècle, l’ambiance ne fut pas à la rigolade, Alexandre Farnèse, petit-fils de Charles Quint, soumit la ville en 1585 avant de régler le sort d'Anvers.

Un peu de répit avant la catastrophe

Tout n’était pas sombre pour autant. Le canal de Willebroek, projeté dès 1477, avait été achevé en 1561 en reliant et Bruxelles à la mer via l'Escaut. Le quartier nord-ouest de la ville devint un port et des quais furent aménagés.
La fille de Philippe II, l'archiduchesse Isabelle, et son époux Albert reprirent les rênes des Pays-Bas en 1598. Ils insufflèrent à Bruxelles une dynamique artistique et commerciale. Les heurts furent apaisés et les ordres religieux fleurissent dans un climat de Contre-Réforme.

En 1695, les guerres menées par Louis XIV contre la ligue d'Augsbourg conduirent les flottes anglaise et hollandaise à bombarder les ports français de la Manche. Prenant prétexte de ces agressions, le roi donna l'ordre de bombarder Bruxelles, l'opulente capitale de ces Pays-Bas espagnols qu'il rêvait d'annexer.
4 ans plus tard, une nouvelle Grand-Place sortit des décombres et fit l'admiration de toute l'Europe. Mais le reste de la ville fut reconstruit sur le plan ancien.

Des Autrichiens aux Hollandais en passant par les Français

En 1713, après le traité d'Utrecht, la ville devint autrichienne, mais toujours sous la férule des Habsbourg. Comme du temps des Espagnols, le début de cette domination n'apporta que des malheurs.

Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas (1744-1780), redonna un peu de lustre à Bruxelles en la parant de nombreux monuments classiques d'inspiration française.
L’avènement en Autriche de Joseph II, despote éclairé, vit une réorganisation de la justice, du commerce et de l’industrie, et marqua la période de transition qui conduisit à la fin de l’Ancien Régime.

Après 1795, durant la présence française, Bruxelles se vit attribuer le statut de chef-lieu du département de la Dyle. L'apport de la Révolution entérina la fin des privilèges et la naissance des Droits de l'homme.

Bruxelles partagea alors le rôle de capitale du nouvel ensemble politique avec La Haye. Avec la création de la Société générale furent posés durant cette période les jalons d'une révolution industrielle qui verra la Belgique devenir la 2e puissance économique du continent à la fin du XIXe siècle.

La capitale d'un nouvel État

En 1830, par rejet du calvinisme et de la culture néerlandaise, mais aussi en raison des discriminations subies par les Belges, et de la perte du marché français pour les industriels libéraux, le peuple se révolta contre les Hollandais. Dans la nuit du 24 au 25 août de cette année-là qu'éclata la révolution. Inspirée par la révolution de juillet en France, elle démarra à Bruxelles et gagna vite les provinces.
La Belgique gagna son indépendance après une conférence des puissances européennes à Londres et la ville devint la capitale du nouveau pays qui choisit le modèle de la monarchie parlementaire. Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha y prêta le serment constitutionnel le 21 juillet 1831.

Avec l'industrialisation, Bruxelles développa de nouveaux quartiers et de gigantesques travaux furent entrepris. L’université libre de Bruxelles fut fondée sous l’influence des loges maçonniques. La 2de moitié du XIXe siècle, sous les règnes de Léopold Ier et de Léopold II, vit la construction de gares importantes. Un réseau de chemin de fer très dense permit de rayonner dans toutes les directions du pays.
Bruxelles se transforma considérablement : distribution généralisée de l’eau potable, pose d’égouts modernes, édification des galeries Saint-Hubert (1846), voûtement de la Senne pour cause d’insalubrité (1865), construction du palais de justice (1866-1883) et création du parc du Cinquantenaire (1880). Les nouveaux quartiers firent l’objet d’un plan d’urbanisme novateur. Avec Victor Horta et ses suiveurs, de superbes demeures Art nouveau sortirent de terre au tournant du XXe siècle. Bruxelles connut alors un important rayonnement culturel. Des mouvements artistiques se formèrent et influencèrent les pays voisins. Les Expos universelles s'y succcédèrent (1897, 1910, 1935), vantant le progrès des arts et de l'industrie et faisant de la ville un point de convergence des capitaux et des idées.

Occupée pendant les 2 guerres mondiales, Bruxelles fut bombardée 3 fois durant le 2d conflit.

Bruxelles aujourd'hui

Après la guerre, les grands travaux se poursuivirent. La ville subit un véritable traumatisme. La modernité prit le développement américain pour modèle.

En 1958, nouvelle Exposition universelle. L'Atomium, symbole du progrès par la science et des Trente Glorieuses, en fut l'édifice-phare. Le quartier nord dit aujourd'hui « de l'Europe », autour de la rue de la Loi, fut éventré pour élever des édifices ennuyeux qui accueilleront la « technostructure » européenne.

Cette prise de conscience salutaire finit par faire émerger de nouvelles pratiques : depuis 25 ans, le laisser-faire n’est plus de mise. On est passé à une politique de rénovation plutôt que de démolition – même les buildings des années 1960 ont été relookés.
Le mobilier urbain a été remplacé pour offrir un environnement visuel plus agréable, et les voiries ont été redessinées pour faciliter la mobilité mais aussi pour ménager des zones de promenade aux piétons et de balades aux cyclistes. Les avenues sont relookées, des places comme Rogier ou De Brouckère ont été entièrement repensées.
On se penchera sûrement un jour sur le problème des tunnels souterrains, dont certains sont fermés parce que vétustes, donc dangereux, ce qui ne risque pas de résorber les bouchons... Mais il fait suffisamment bon vivre dans le nouveau Bruxelles, qui s’étend tout autour du Pentagone, pour que cela attire sans cesse de nouveaux arrivants, conquis par la ville qui se redessine aujourd’hui, notamment avec un aménagement piétonnier (controversé) en son centre.

Bruxelles, ville-région

Parallèlement à la profonde transformation de son tissu urbain, la ville a connu une modification de son pouvoir, du fait du glissement progressif du pays vers le fédéralisme. La Belgique tentait de répondre aux tiraillements entre les communautés flamande et francophone en redistribuant les cartes institutionnelles sur le modèle fédéral. En 1989, on créa la région de Bruxelles-Capitale.

Les habitants de la région envoient au parlement régional 89 élus, répartis selon une clé linguistique âprement négociée de 72 francophones et 17 néerlandophones. L’exécutif est confié à un gouvernement régional de 5 ministres, flanqués de 3 secrétaires d’État régionaux.

En parallèle à la création des trois régions géographiques (Bruxelles-Capitale, Flandre et Wallonie), on créa des communautés linguistiques (francophone, néerlandophone et germanophone) qui ne recoupent pas les régions. 

Aujourd'hui, Bruxelles est une ville gigogne : capitale du pays tout entier mais aussi capitale de la Flandre, tout en étant une région administrative à part entière.

Pour compléter le tableau, Bruxelles est également le siège de l'OTAN, de la Commission européenne et du Parlement européen (commissions parlementaires). Ce dernier regroupe ses institutions dans un seul et même quartier, construit de toutes pièces pour flatter son ego, entre le Pentagone et le parc du Cinquantenaire.

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