Traditions et coutumes Malte
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© milda79 - Adobe Stock - La Valette Cathédrale Saint Jean
Malte est un pays à 97 % catholique. Les autres religions (protestante, musulmane et juive) sont presque essentiellement le fait d'étrangers résidant de façon plus ou moins temporaire dans le pays.
Il s'agit d'un catholicisme en grande partie sociologique. Rares sont ceux qui n'assistent pas à la messe. Même les hommes politiques en théorie les plus anticléricaux ne manqueraient pas la messe qui célèbre le saint patron de la paroisse, de peur de perdre de nombreuses voix ! La religion est ancrée dans la société maltaise plus que tout. Des paysans à la noblesse locale, le sentiment d'appartenance s'est construit autour de la paroisse.
Lors de l'invasion française, en 1798, ce fut l'Église qui fédéra les Maltais contre une politique jugée anticléricale. Lors de la domination britannique, ce fut encore l'Église qui sut organiser la communauté maltaise autour du catholicisme contre un colonisateur protestant. L'absence de pouvoir municipal a aussi permis à la paroisse d'être le centre de vie communautaire. C’est encore dans l’influence de l’Église qu’il faut chercher la raison de la légalisation tardive du divorce : en 2011, l'année où Malte l'autorisa, il ne restait que les Philippines à l’interdire dans le monde. Et Malte reste le seul pays d’Europe à totalement condamner l’avortement... En revanche (l’exception qui confirme la règle), il autorise l’union libre des couples homosexuels depuis 2014.
La construction de l'église paroissiale, toujours plus grande, toujours plus riche, est plus intimement liée à la fierté locale qu'au souci religieux.
Au sein d'un même village, dès lors qu'il y a 2 paroisses, il y a émulation entre elles. En effet, le culte du saint ou de la sainte à qui est dédiée l'église est bien plus important que la pratique dominicale. Si cette dernière est importante, en raison du qu'en-dira-t-on, il existe une partie de la population, certes restreinte, qui ne fréquente pas assidûment les églises. En revanche, pour rien au monde on ne manquerait la célébration de la fête du saint paroissial.Et toutes (ou presque) les façades des maisons arborent une statuette de la Vierge, du Christ et autres saint(e)s.
Les festi
La festa (festi au pluriel) est l'événement annuel qui se prépare pendant toute une année. Au centre de la fête, la statue du saint, colossale, souvent sculptée par un artiste du XVIIe ou du XVIIIe siècle, est peinte et dorée régulièrement. C'est elle qui, rutilante, est promenée pendant 3 jours sur une estrade. Elle reçoit les acclamations et les applaudissements des habitants qui lui jettent des confettis et du papier.
Les 2 grands moments de ces festi sont la sortie et la rentrée de la statue dans l'église. C'est l'occasion de danser, d'implorer la statue. Le dernier jour, elle retourne dans sa niche sous des tonnerres d'acclamations. La fête se termine par un feu d'artifice qui doit être beau, très beau, encore plus que celui des voisins.
Il y a toujours un fondement politique à toutes ces festi. Dans un même village, les associations de festi se jalousent et il n'est pas rare que chacune soit d'une sensibilité politique opposée.
Ce mélange entre profane et religieux explique que la religion, ou du moins la religiosité, a une extrême importance à Malte. Mais la foi n'a rien d'intériorisé. Au contraire, la pratique se révèle la plus importante. Beaucoup de Maltais assistent à la messe quotidiennement, avant de partir au travail. Ce n'est pas par ostentation. Il y a un besoin du religieux, mais un besoin expansif, comme si dans la vie de ce peuple, dominé depuis des siècles, seule l'Église avait su lui donner et admettre son identité.
- Plus d'infos sur les festi
Savoir-vivre et coutumes
Héritage britannique oblige, la mode anglaise a laissé quelques traces sur l’île : si vous avez la chance d’assister à un mariage, vous vous rendrez vite compte, par exemple, que les femmes s’inspirent très largement de la garde-robe de feu la reine mère.
Dans les hôtels fréquentés par les Britanniques, une tenue correcte est de rigueur pour les repas. Et, partout, on peut vous refuser l'entrée d'un restaurant si vous n'êtes pas correctement vêtu : on ne passe pas de la plage à la table.
Cela est aussi valable en ville. Des policiers peuvent demander à des touristes de se rhabiller, beaucoup n'hésitant pas à exhiber dans les rues un surpoids rougissant qui scandalise moins l'éthique que l'esthétique. Même réserve pour visiter sites, musées et églises. On n'y entre pas avec sa glace et, dans les lieux saints, les femmes doivent avoir jambes et les épaules couvertes (même punition pour les hommes).
Sur les plages, une tenue décente s'impose au risque de vous faire rapidement rappeler à l'ordre par les Maltais. Le monokini est interdit, et le naturisme (même s’il semble vaguement toléré sur quelques discrètes plages) est tout aussi officiellement interdit...
Quelques tavernes d'intérêt sociologique
Les sites stratégiques pour observer la vie sociale maltaise, ce sont les cafés des fanfares (ou orchestres) de village, les fameux band's clubs ou società filarmonica, créés au XIXe siècle. Qu’ils soient d’obédience travailliste ou nationaliste, ces « cafés » sont le lieu incontournable de la vie sociale. On vous indique dans le guide les plus intéressants, mais n’hésitez pas à pousser la porte d’autres (même si l’accueil du « touriste » peut souvent rebuter) !