Géographie et paysages Maroc
Le Maroc, pays montagneux, est entouré de 3 mers : l’océan Atlantique, la Méditerranée et la grande mer de sable du Sahara. Il dessine la continuité géologique de l'Europe par l'intermédiaire du Rif, avant de se perdre, en longeant l'Atlantique, jusque dans les sables du désert mauritanien.
Les chaînes de montagnes furent longtemps un obstacle à la communication entre le Nord et le Sud.
Le Moyen Atlas se déploie tantôt dans un relief tabulaire essentiellement calcaire parsemé de cônes volcaniques, tantôt à travers une zone plissée d'où se détache le djebel Bou-Naceur (3 340 m). C'est le château d'eau du Maroc, qui arrête en 1er les perturbations atlantiques et les restitue grâce à son système hydrographique. C'est le pays des sources.
Le Haut Atlas étire sur 700 km une succession de sommets. Il culmine à 4 167 m, au djebel Toubkal, le sommet le plus élevé d'Afrique du Nord. Dans sa partie centrale, son versant méridional est entaillé par 2 événements majeurs : les gorges du Todgha et les gorges du Dadès, fleurons du tourisme marocain.
L'Anti-Atlas est une chaîne aride, géologiquement très ancienne, qui s'étend de l'embouchure de l'oued Drâa jusqu'au Tafilalet, en bordure du désert. La végétation s'y fait rare.
Quant au Rif, il n'est autre que le prolongement de la cordillère Bétique du sud de l'Espagne. C'est une région verdoyante, couverte de forêts, et culminant au djebel Tidighine (2 450 m).
Le bassin du Sebou, l'une des principales régions agricoles du pays, fait communiquer la Méditerranée avec l'Atlantique. Bordé de plaines, le littoral compte les régions les plus urbanisées et les plus riches du pays.
Au sud, de l'autre côté de l'Anti-Atlas, commence les étendues désertiques annonciatrices du Sahara. Des kilomètres de terrain rocailleux, parfois sablonneux, et de massifs érodés, dans lesquels sont disséminés les oasis. 2 grandes vallées se distinguent : le Tafilalet et la vallée du Drâa, dont les gravures rupestres attestent la très ancienne occupation par l'homme. Un pays pratiquement sans eau, où nomadisent les bergers Aït-Atta et où s'activent les oasiens récolteurs de dattes.
Encore plus au sud, allant vers les confins mauritaniens, c’est le « Sahara atlantique », une étendue monotone, où l’homme s’est fixé sur le littoral : Laâyoune, Dakhla. Peu de touristes s’aventurent sur ce territoire sauvage.
Enfin, le Maroc oriental, à l'écart des chemins touristiques, est composé de terres pauvres et mal arrosées, culminant en quelques hauts plateaux qui s'étendent jusqu'à la frontière algérienne, territoire des tribus arabes qui élèvent des moutons.
Côté mer, le Gulf Stream ne réchauffe pas les eaux marocaines. Se baigner dans l’Atlantique relève toujours d’un exploit d’autant plus méritoire qu’à l’extérieur, la température de l’air peut être cuisante, sauf dans la région d’Essaouira, où un vent glacé vous attend à la sortie du bain.
Le Sahara occidental
Depuis le XVIe s et jusqu’à la colonisation espagnole en 1924, la grande majorité des tribus exclusivement nomades du Sahara occidental devaient allégeance au roi du Maroc. Le Río de Oro (la partie méridionale du Sahara occidental, appelé « Sahara marocain » par le royaume) est placé sous protectorat espagnol. Au moment de la décolonisation espagnole, en 1975, la cour internationale de justice confirmera l’existence de ces liens historiques tout en précisant que ces liens d’allégeance envers le Maroc n’impliquaient pas nécessairement la souveraineté de celui-ci. Grosse ambiguïté, donc.
Du coup, le Front Polisario proclame l’indépendance de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), ce qui entraîne une réaction immédiate d’Hassan II. Le 6 novembre 1975, 350 000 civils marocains exaltés envahissent le territoire, c’est la fameuse Marche verte. Après ce coup de génie politique, Madrid, en pleine reconstruction après la mort de Franco, cède 80 % de sa colonie au Maroc et 20 % à la Mauritanie, sans avoir consulté ni les Algériens ni les Sahraouis ! L’année suivante, le Front Polisario répond par la lutte armée, avec le soutien politique de l’Algérie, pays déjà plus ou moins en bisbille avec le Maroc depuis le tracé de ses frontières consécutivement à la décolonisation de son propre pays en 1962. Durant ce conflit, qui verra la Mauritanie abandonner une partie de son territoire au Maroc, de nombreux Sahraouis sont déplacés, notamment vers le camp de Tindouf, en Algérie. De son côté, le Polisario menace les mines de phosphates et les centres urbains. Hassan II engage son pays dans une guerre de fond, en érigeant un mur de sable fortifié et miné de 2 700 km de long gardé par plus de 100 000 soldats marocains. En difficulté sur le terrain, le Polisario joue la carte diplomatique. En 1984, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) lui accorde un siège, le Maroc en claque la porte.
En 1991, l’ONU obtient un cessez-le-feu et s’engage à organiser un référendum d’autodétermination. Le Maroc administrera 80 % du territoire, et le Polisario 20 %. Mais plus le temps passe, plus il semble difficile de définir un corps électoral légitime, reconnu par l’une et l’autre des parties. Car, avant le conflit, les populations concernées étaient exclusivement nomades, sans état civil pour la plupart, issues de parcours ancestraux qui ne tenaient pas comptes des frontières.
Mais ne nous leurrons pas, le fond du problème, ici, ce sont les atouts que ce territoire est supposé recéler. Le sous-sol contiendrait d’énormes richesses en phosphate, la côte, très poissonneuse est une véritable manne, sans parler du gisement éolien particulièrement prometteur en énergies nouvelles. Et quand bien même la question de la présence d’hydrocarbures reste encore contestée, les experts ont estimé que les réserves en gaz de schiste du Sahara occidental seraient considérables...
Du coup, le Maroc va tenter de s’imposer territorialement. À partir de mai 2005, le gouvernement marocain décide d’investir de grosses sommes dans la modernisation de la région (routes, écoles, services publics...), tant et si bien qu’aujourd’hui on est mieux éduqué au Sahara occidental que dans beaucoup de régions du pays. Cela a d’ailleurs amené de nombreux Marocains à venir s’installer dans le Sud, où l’État les incite à investir. En 2007, le Maroc présente un plan d’autonomie des territoires à l’ONU. En face, toute voix sahraouie réclamant l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU, est sévèrement réprimée. C’est le cas en 2010, lorsque 15 000 Sahraouis protestent à Gdeim Izik, près de Laâyoune, pour dénoncer leurs conditions de vie et les discriminations dont ils sont victimes. La dispersion des manifestants par les autorités marocaines a donné lieu à des affrontements provoquant la mort de 11 policiers et gendarmes et de 2 civils. 25 Sahraouis sont arrêtés et condamnés d’abord en 2013 par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité, puis en 2017 par un tribunal civil. Fin 2020, la Cour de cassation a confirmé les peines à l’encontre des militants.
Sur le terrain, la tension a continué à s’exacerber. L’accord de cessez-le-feu est violé en 2016 (par les 2 parties selon l’ONU) à Guerguerat, proche d’une zone tampon contrôlée par la Minurso, alors que le Maroc construit une route vers la Mauritanie. Les Sahraouis considèrent cette avancée comme contraire à l’accord de 1991, tout comme les objectifs de développement de la région annoncés par le royaume. Le cessez-le feu est rompu en 2020, lorsque le blocage de la fameuse route par le Front Polisario est levé par l’armée marocaine et que des tirs sont échangés.
En attendant, la dispute de ce territoire est une véritable gabegie pour le Maroc. Les experts internationaux s’accordent à dire que ce conflit larvé coûterait, par manque d’échange commerciaux, de l’ordre de 2,5 points de PIB annuel au Maroc comme à l’Algérie, ce qui est énorme ! Et que, par projection, si l’Algérie et le Maroc avaient trouvé dès le début un terrain d’entente sur le sujet, leur PIB aurait triplé pour la première et aurait été multiplié par 2,5 pour le second !
La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël ne change pour l’instant rien sur place. Et l’ONU maintient sa position.
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