Que faire, où sortir Marseille

Créé en 2012, le parc national des Calanques comprend un cœur terrestre de 8 500 ha répartis sur les communes de Marseille, Cassis et La Ciotat, ainsi qu’un cœur marin de 43 500 ha. À cela s’ajoutent des « aires d’adhésion » d’une superficie de 100 000 ha.

Soutenue depuis un demi-siècle par les amoureux des Calanques, la création du parc national s’avère un outil indispensable pour protéger et gérer un territoire naturel fragile situé aux portes de la 2e ville de France. Les 1res années du parc ont notamment permis de mettre un terme au rejet des boues rouges, restaurer la très riche flore littorale et amorcer la reconstitution des populations de poissons.
Certes, les Marseillais, pour qui les calanques constituaient une balade dominicale juste à côté de chez eux, ont dû changer leurs habitudes, car on ne visite plus les calanques comme on le faisait autrefois. Mais quoi de plus normal pour pouvoir continuer de bien vivre ensemble dans ce petit paradis. En bref, ce milieu naturel en bordure de ville ne doit pas être vécu avec le rythme de la ville, c’est avant tout une bouffée d’air qui contraste avec la ville.

Des falaises blanches surplombant la mer Méditerranée, vêtues d’une flore bien spécifique (plus de 1 500 espèces végétales !), au pied desquelles se blottissent d’anciens cabanons de pêcheurs... Vous serez immanquablement conquis par la beauté de ce décor naturel, qui servit d’écrin à plusieurs longs-métrages de renom, comme le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot, L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, ou encore Borsalino de Jacques Deray, non sans avoir précédemment enflammé les palettes de Braque, Derain, Dufy ou du pointilliste Signac.

Cela dit, les calanques ne doivent pas être considérées comme une simple carte postale. C’est un parc national comme un autre, qu’il convient de respecter, et, pour cela, il faut préparer sa venue. Pour les découvrir, il faut enfiler ses chaussures de rando ou s’offrir une excursion en bateau.

Ne dites jamais à un Marseillais que vous allez visiter les calanques de Cassis, malheureux, il se vexerait ! Même si certaines sont, il est vrai, géographiquement plus proches de Cassis, les calanques restent très majoritairement sur la commune de Marseille. Une exception quand même pour celles de Port-Miou (Cassis), Figuerolles et du Mugel (La Ciotat).

Précisons quand même que le parc accueille 3 millions de visiteurs par an, un chiffre en constante augmentation. La surfréquentation du territoire constitue aujourd’hui le grand défi du parc national, qui envisage même de passer dans un avenir proche à un système de réservation pour visiter les calanques... Alors, préparez-vous à voir du monde et à partager l’espace. Sinon, évitez absolument les week-ends de printemps et la saison estivale. En saison, l’astuce est de faire cette excursion en décalé, alors... levez-vous à l’aube ou allez-y en fin de journée, vous nous remercierez ! Pour ne pas vous perdre, partez équipé d’une bonne carte IGN, d’un topoguide ou après avoir sauvegardé la carte du coin sur votre smartphone. Le plus sage étant de télécharger au préalable l’appli officielle du parc national « Mes Calanques », gratuite.

Le massif des Calanques n’est, pour l’essentiel, accessible qu’à pied ou en bateau.

Pour traverser tout le massif, suivre le GR 98-51 (balisage rouge et blanc ; 28 km, soit 11-12h pour un bon randonneur). Le sentier démarre à la Madrague de Montredon (bus n° 19) et file jusqu’à Cassis. Les bons marcheurs peuvent faire l’excursion dans la journée.

De nombreux autres sentiers balisés sillonnent le massif. Si vous comptez principalement faire trempette, pour rejoindre les criques isolées il faut crapahuter, parfois longtemps, sans être assuré de profiter seul du lieu à l’arrivée.

Gare aux bouchons ! En saison (entendez les week-ends de beau temps et la période estivale), l’accès au parc national en voiture est fortement déconseillé. De Marseille, la route des Goudes qui mène jusqu’à la calanque de Callelongue (au départ des randos) est COMPLÈTEMENT SATURÉE, parfois dès la Pointe Rouge, et on ne parle même pas du retour, pire encore !
Quant aux routes d’accès aux calanques de Sormiou et Morgiou, elles sont tout simplement FERMÉES ENTRE PÂQUES ET LA TOUSSAINT. Il faut alors se garer au parking et enfiler ses chaussures de rando !

De Marseille, les 1res calanques, de Saména à Callelongue, sont desservies par les bus n° 19 (depuis le Métro Rond-Point-du-Prado) puis n° 20. Pour les calanques de Morgiou et Sormiou, bus nos B1, 21, 22, 23 et 24 (depuis le M. : Rond-Point-du-Prado).

De Marseille : plusieurs départs par jour depuis le quai de la Fraternité – anciennement quai des Belges. Afin de réguler la fréquentation, les bateaux qui assurent le transport maritime de passagers naviguant dans la zone de « cœur marin » du parc national des Calanques doivent arborer sur leur coque et leur mât un autocollant et un drapeau colorés. Même chose pour les loueurs de navires à moteur. Un signe distinctif permet d’identifier les embarcations naviguant en toute légalité

Attention, mis à part les ports du Frioul et des Goudes, le débarquement dans les calanques par des bateaux de promenade est interdit. Le mouillage y est quant à lui fortement réglementé (se renseigner).

• Croisières Marseille Calanques. Compter 28-32 € ; réduc ; forfait familles.
  En partenariat avec Icard Maritime, 2 circuits de visite des calanques : le grand (« Intégrale des Calanques » : 3h15) jusqu’à Port-Miou et le petit (« Essentiel des Calanques » : 2h15) jusqu’à Sugiton. En juillet et août, « baignade dans les calanques » (à 38 €).

De Cassis :

• avec le GIE des Bateliers Cassidens, directement sur le port. Prix : 19-33 €.
  4 croisières au choix, 3, 5, 8 ou 9 calanques. Comptez de 45 mn à 2h. Plusieurs départs par jour, tous les jours (sous réserve des conditions météo et d’un nombre minimum de passagers). Possibilité de croisière combinée à une baignade sous la plus haute falaise maritime de France (juin-sept, sur résa le matin même, compter : 30 €).

De La Ciotat :

• avec Les Amis des Calanques, sur le port. Environ 2-3 départs par jour d'avril à juin et septembre-octobre, et 7-9 départs par jour 10h-18h30 en juillet-août. Compter 18-34 € selon circuit.
  Sur un catamaran à vision sous-marine ou un semi-rigide. Balades de 45 mn à 2h30 dans les calanques de La Ciotat et celles de Cassis à Marseille.

En plongeant dans l’azur méditerranéen, les hautes falaises brutes des calanques se transforment en tombants colonisés par une vie luxuriante très sauvage. Ces fonds sont parmi les plus spectaculaires de la Méditerranée française, surtout quand l’eau – très limpide – est investie en profondeur par les intenses rayons du soleil. Une escorte de dauphins viendra peut-être compléter l’envoûtement...

- Castel Viel (niveau I) : juste au pied de la falaise. Gorgones et corail rouge éclatant enflamment littéralement ce tombant somptueux qui dégringole jusqu’à 40 m de profondeur (courte plate-forme à 17 m). Les loups, mérous, sars, girelles paons et castagnoles, aux couleurs et reflets chatoyants, viennent enrichir cet énorme bouquet. À « deux brassées de palmes », les surplombs d’une fameuse grotte à corail (12 à 24 m) sont fascinants.

- La pointe Cacau : accessible aux plongeurs débutants. Au pied d’une falaise qui chute dans le bleu méditerranéen, une cascade d’éboulis rocheux suivis d’un magnifique tombant (43 m max) fleuri de gorgones et corail rouge. Devant vos yeux éblouis, les langoustes, mérous, girelles paons, loups, anthias, castagnoles, et même parfois un poisson-lune ou un saint-pierre, déclenchent un véritable incendie de couleurs. Présence de 3 beaux canons de bateau.

- Le phare de la Cassidaigne (à partir de 6 m ; niveau I) : vaste plateau rocheux entouré de tombants permet plusieurs plongées magnifiques. Eaux limpides où se déploie une vie particulièrement sauvage. Spot exposé.

- L'Eissadon (17 m ; niveau I minimum) : proximité de la pointe de l’Îlot. Ambiance surréaliste dans cette faille entrecoupée de tunnels que vous visiterez un à un. À explorer l’après-midi, quand le soleil donne à la roche des couleurs bien vives. Jeunes mérous en pagaille.

• Plus d'infos sur la plongée en Provence

Au fait, sans parano aucune, se souvenir que Marseille n’est pas une ville riche. Pas la peine d’exhiber votre smartphone dernière version.

- La Joliette : c’est le nouveau Marseille, moderne et branché. La mode y est aux rooftops.

- La Plaine : quartier qui s'étend entre le cours Julien et la place Jean-Jaurès. C'est la zone mixte de la planète Mars(eille). Rockers alternos et rappeurs, motards et intellos, étudiants et zonards cohabitent pacifiquement.

- Le bord de mer, de la Corniche à la Pointe-Rouge, s'adresse surtout (et surtout l'été) à ceux qui préfèrent des ambiances plus « Côte d'Azur », et le parc balnéaire Escale Borély attirant une clientèle plus friquée qui aime ce qui brille.

- Autour du Vieux-Port, la place Thiars et le quai de Rive-Neuve font dans le mélange des genres, jeunes et moins jeunes, Marseillais et touristes. Bars, boîtes de nuit, restos, clubs plus ou moins privés, il y en a pour tous les goûts, bien que la grande époque soit un peu passée...

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