Histoire et dates-clés Pérou
Préparez votre voyage avec nos partenairesLa ville des rois
Lima est fondée en janvier 1535 par Francisco Pizarro sous le nom de Ciudad de los Reyes, en référence aux Rois mages (la date de fondation coïncide avec l’Épiphanie).
Bien que le site, brumeux, puisse sembler assez peu hospitalier, la situation au bord du río Rímac, voie de pénétration vers l’intérieur du pays, est parfaite ! Pizarro s’en accommode fort bien, d’autant qu’une vingtaine de tribus habituées à travailler dur pour les Incas, main-d’œuvre nécessaire à l’immense chantier, peuplent la région. Marqués par la rébellion de Manco Cápac II dès 1536, les débuts de la ville ne sont guère sereins, mais le développement est rapide : dès l’année suivante, Charles Quint lui offre ses propres armes ; 4 ans plus tard, Pizarro peut enfin vivre une vie de (vice-)roi dans son somptueux palais. Il a alors 70 ans.
Faite capitale du vice-royaume du Pérou et siège d’une Audience royale en 1543, puis archevêché en 1546, Lima inaugure en 1551 San Marcos, la 1re université d’Amérique du Sud. L’Inquisition y installe son siège en 1569, puis les jésuites y édifient en 1584 la 1re imprimerie du continent.
Le XVIIe siècle est marqué par un développement exponentiel : la population passe d’environ 25 000 habitants, en 1619, à plus de 80 000 en 1687.
Le port de Callao, débouché maritime unique du Pérou, voit alors transiter les cargaisons d’argent des mines andines, ainsi que les marchandises européennes et asiatiques échangées à la foire de Portobello, au Panamá.
Maisons bourgeoises et palais éclosent un peu partout en ville. Des remparts sont édifiés après l’attaque du corsaire anglais Francis Drake, qui pille et rase Callao en 1679. Les terribles tremblements de terre de 1687 puis de 1746 marquent le début du déclin de Lima et l’émergence d’autres grands ports sud-américains, comme Buenos Aires. La fin du monopole commercial aggrave encore la situation.
De l’indépendance à nos jours
Le général San Martín et ses patriotes argentins et chiliens débarquent aux portes de la cité en septembre 1820 ; quelques mois plus tard, le pays accède à l’indépendance, mais les combats entre forces royalistes (coloniales) et insurgés se poursuivent jusqu’à la fin de 1824.
Lima sort affaiblie du conflit et devra attendre les années 1850 pour retrouver son dynamisme. Grands édifices publics et infrastructures sont alors construits et les remparts démolis (1872).
La ville est occupée par les Chiliens lors de la guerre dite du Pacifique, de 1879 à 1883.
Au début du XXe siècle, Lima est rénovée : on y trace de grandes avenues, puis on y reconstruit de grands édifices historiques dans les années 1920-1940. C’est alors qu’un violent séisme jette à bas une bonne partie de la cité... Il faut donc encore reconstruire, en modernisant.
L’exode rural peuple désormais Lima à vitesse grand V : la population triple en 20 ans, atteignant 1,9 million d’habitants en 1960. En 2017, on estime la population de la ville à près de 9 millions d’habitants, ce qui en fait l'une des plus grandes villes d’Amérique latine après São Paulo et Mexico.
Par ailleurs, l’Unesco a classé le centre historique de Lima au Patrimoine mondial en 1991.