Le Nantes des Nantais
Château des Ducs de Bretagne, Passage Pommeraye, Machines de l’Île, jardin des Plantes, musée d'Arts… Nantes ne manque pas d’attrait pour le touriste exigeant. Mais en sortant un peu des sentiers battus, la capitale des Pays de Loire, ville de nature et de culture, peut révéler encore d’autres trésors. L’occasion de partir à la découverte du Nantes des Nantais… que les habitants de la cité se feront un plaisir de vous faire découvrir.
Préparez votre voyage avec nos partenairesLa butte Sainte-Anne : un village nantais
Chaque année, plus de 6 000 personnes viennent vivre à Nantes. Beaucoup choisissent le quartier de Chantenay, et, plus spécifiquement, la butte Sainte-Anne, à l’ouest de la ville. Située en hauteur sur une veine du Massif armoricain, cette ancienne « commune libre » est constituée de petites maisons entourées de jardin. Une ambiance de village idéale pour flâner, mais aussi pour visiter. Car Sainte-Anne n’est pas qu’un charmant quartier résidentiel pour bobos en manque de quiétude.
À visiter notamment, le musée Jules Verne, qui vous fait entrer dans l’univers de l’écrivain visionnaire natif de Nantes. Il offre également un joli point de vue sur la Loire, l’île de Nantes et le charmant village de pêcheur de Trentemoult. Tout proche, derrière la statue de Jules Verne, le Planétarium demeure le lieu d’apprentissage et de rêverie idéal pour les astronomes en herbe.
Les amateurs de vieilles pierres pourront aller jeter un œil à l’église Sainte-Anne, édifiée au milieu du 19e siècle et remarquable par sa tour-clocher de 46 m. Ceux qui préfèrent l’art contemporain se rendront à la galerie associative du Rayon Vert. Tout est situé à moins de 100 m, autour de la rue Sainte-Anne.
Juste à côté, le square Maurice Schwob, à flanc de butte – et donc à la vue exceptionnelle –, puis le parc clos des Oblates, avec ses moutons et sa topographie vallonnée, vous donneront votre dose de nature et le mirage délicieux de vous retrouver un peu déjà à la campagne.
Balade à Trentemoult, aux portes de Nantes
Pour rejoindre Trentemoult à partir de la butte Sainte-Anne, rien de plus simple : descendez le joli escalier des « 100 marches », construit en 1849, et rendez-vous à la gare maritime toute proche. La destination finale n’est qu’à six minutes de navette fluviale ; une mini-traversée qui vous offre un point de vue inédit sur les bords de Loire et les deux imposantes grues Titan situées sur l’île de Nantes, vestige du passé industriel et portuaire de la ville ; le contraste avec Trentemoult n’en est que plus saisissant.
Anciennement village pêcheur, rattaché à la commune de Rezé, Trentemoult déploie ses maisons aux façades colorées le long de la Loire. Tous les week-ends, les Nantais font volontiers la traversée pour s’immerger dans cette ambiance d’antan, ses petites ruelles typiques et fleuries, son petit port de pêche pittoresque et même ses chats errants. Les cafés et restaurants sont nombreux pour les accueillir, profitez-en pour vous restaurer ; à pied ou en bus, vous pourrez continuer l’exploration de Rezé.
Après avoir vu le Pendule de Roman Signier, œuvre contemporaine datant de 2009, l’amateur d’architecture pourra choisir d’aller vers la Cité Radieuse, imaginée et conçue par Le Corbusier. Ou sinon, vous pourrez avoir la curiosité d’aller découvrir le site des anciens abattoirs, devenu un lieu expérimental de culture et de création qui réfléchit sur la ville de demain. Une tête de cobra géante en métal y trône à l’entrée, histoire de nous dire que Nantes prépare déjà sa mue future.
Le Lieu Unique, le canal Saint-Félix et le quartier Olivettes/Madeleine
Situé dans une partie des anciens locaux de la biscuiterie LU, le Lieu Unique fait partie désormais des centres culturels les plus célèbres de France. Labellisé « Scène nationale », le lieu sait sans cesse se renouveler, devenant ainsi un rendez-vous incontournable de la vie culturelle nantaise. Expo, concert, théâtre s’y déroulent, mais l’endroit abrite aussi une librairie, un bar, un restaurant et même un hammam ; bref, il y a toujours quelque chose à faire dans ce lieu vraiment unique.
En sortant, jetez quand même un œil – elle le mérite – à la magnifique tour LU, reconstitution fidèle de celle d’origine édifiée, dans un style Art nouveau, par l’architecte Auguste Bluysen.
Tout proche, le canal Saint-Félix, dans lequel l’Erdre se jette dans la Loire, vous offre un point de vue au ras de l’eau sur la ville. Profitez de la quiétude du port de plaisance, juste avant le centre des Congrès, avant de rejoindre le quartier des Olivettes/Madeleine. Jadis mal famé, il regroupe aujourd’hui cafés et restaurants branchés. Au 6, rue Sanlecque, le centre d’art contemporain Paradise permet à des artistes en résidence d’exposer leurs œuvres, et au public de les découvrir.
Les bords de l’Erdre : une balade bucolique aux portes de Nantes
François 1er la considérait comme « la plus belle rivière de France ». L’info date un peu, mais l’Erdre mérite assurément que l’on fasse une balade sur ses bords.
Départ de Nantes et de l’île de Versailles pour un dépaysement garanti au pays du Soleil Levant. Un joli jardin japonais, avec rocaille, cascade et végétation exotique vous y attend. Entourée d’un jardin zen, la Maison de l’Erdre, inspirée d’un pavillon de thé, propose des expositions consacrées à la rivière et au milieu aquatique.
Possibilité de louer un canoë, un bateau électrique ou tout simplement de prendre une navette, et ainsi de remonter la rivière. Des petits ports de plaisance charmants pourront devenir autant de haltes reposantes jusqu’à celui de Sucé-sur-Erdre. Mais vous pouvez aussi préférer le vélo et partir à l’aventure sur les chemins aménagés.
Rapidement, la ville laisse la place à la campagne avec, sur la rive gauche, le parc floral de la Beaujoire et sa belle collection de vivaces, de magnolias et ses 20 000 rosiers. Plus loin, le parc de Chantrerie accueille ses visiteurs autour d’un château et d’une chapelle néo-gothique du 19e siècle. Le parc est remarquable par ses allées de mélèzes centenaires.
Mais la balade sur l’Erdre n’est pas que bucolique. Bien avant vous, l’aristocratie et la bourgeoisie nantaise ont succombé au charme des lieux, faisant construire châteaux et manoirs ; « les folies de l’Erdre » on les appelle communément. La promenade au fil de l’eau se transforme ainsi en véritable journée du Patrimoine.
Sur la rive droite, le château de la Desnerie, avec sa tour jumelle fin 15e et sa chapelle privée début 17e ; le château de la Poterie, de style Louis XVI ; l’impressionnant château de la Gascherie, fin 15e siècle ; le château de la Gandonnière, construit en 1750, ou encore le château de Port Hubert, de style directoire, ancienne demeure de l’armateur et collectionneur Thomas Dobrée. La rive gauche n’est pas en reste avec le château de l’Eraudière et le château de la Couronnerie. Remonter l’Erdre, c’est aussi remonter le temps.
Doulon : à l’ombre du Grand Blottereau
Anciennement commune autonome (et rattachée à Nantes en 1908), Doulon est un peu l’équivalent de Chantenay/Sainte-Anne à l’est de la ville. Composé de petites maisons d’ouvriers, le quartier actuel garde son âme populaire et commerçante : une sorte de village d’irréductibles bâti autour de l’imposante église Notre-Dame-de-Toutes-Aides, construite de 1878 à 1895 par un élève de Viollet-le-Duc. L’édifice intègre l’ancienne chapelle du début du 16e siècle. À proximité, de style néo-classique, l’ancien Hôtel de Ville, désormais mairie annexe de Nantes, témoigne encore du passé historique de Doulon.
Mais le meilleur est à venir, le plus grand des parcs de la ville est à deux pas : le Grand Blottereau, qui n’a pas usurpé son qualificatif, s’étend sur 37 ha. Le parc a vocation pédagogique avec ses serres tropicales, l’une sèche, l’autre humide, avec des plantes parfois centenaires et une collection unique de plantes utilitaires.
Dans son ensemble, le parc regroupe les habitats, champs cultivés ou naturels, issus des cinq continents : rocaille méditerranéenne, jardin coréen, bananeraie, bayou américain ou jardin à la française devant le château du 18e siècle. Le Grand Blottereau change et se modifie au gré des saisons ; de quoi y retourner sans cesse.
Fiche pratique
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Comment y aller ?
- De Paris : les TGV partent de la gare Montparnasse et, en région parisienne, des gares aéroport Charles-de-Gaulle, Marne-la-Vallée-Chessy et Massy-TGV. TGV Atlantique direct pour Nantes (2 h).
- Lille : TGV directs avec Le Mans, Angers et Nantes.
- Lyon : TGV directs avec Angers et Nantes, plus une liaison corail de nuit.
- Marseille : TGV direct via Aix-en-Provence (6 h 15 de trajet) et un train corail de nuit (11 h).
- Strasbourg : TGV directs avec Le Mans, Angers et Nantes.
- Bordeaux : trains interrégionaux directs avec Nantes. Compter environ 4 h.
Où dormir ?
- Hôtel Saint-Yves : 154, rue du Général Buat. Chambre double à 63 € (et triple 73 €). Wifi. Situé à moins de dix minutes de l’île de Versailles, un vrai coup de cœur ! Chaque chambre est personnalisée, décorée avec un goût sûr, et même, osons le dire, un vrai talent. Le petit jardin fait le bonheur des habitués.
- Radisson Blu Hotel : 6, place Aristide Briand. Chambre double à partir de 142 €. Wifi. Tous les hôtels ne peuvent pas se vanter d’être installés dans un ancien palais de justice. À hôtel d’exception, tarif d’exception ! Mais l’on peut avoir envie de s’offrir un moment de luxe et de profiter d’un personnel au petit soin et d’une jolie chambre à la déco chic et contemporaine.
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Où manger ? Boire un thé ?
- Bloom : 18, avenue Sainte-Anne. Tél. : 09 81 64 52 32. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 18 h et le dernier dimanche du mois de 11 h à 14 h pour le brunch. Un salon de thé bio joliment décoré. Pâtisseries maison, plats du jour végétariens, mais aussi dépôt-vente de créateurs, boutique et livres d’occasion, de quoi trouver son bonheur dans une ambiance cocooning.
- La Guinguette : 20, quai Marcel Boissard, 44400 Rezé. Tél. : 02 40 75 86 96. Ouvert tous les jours jusqu’à 22 h. À Trentemoult, une brasserie chaleureuse à la belle carte terre/mer. Terrasse en bord de Loire et petits prix (formule midi à 16 €, menus à 21 et 26 €) et différents rhums arrangés pour l’amateur de sensations plus fortes.
- Le Coup du Lapin : 21, rue des Olivettes. Tél. : 09 83 78 51 17. Ouvert du mardi au samedi jusqu’à 2 h (minuit le dimanche). Pas de service à midi le week-end. Dans ce bistrot convivial, le roi, c’est le poulet (et non le lapin), fermier évidemment ; un plat unique servi avec des frites maison pour 9,5 €. Le soir, planches de charcuterie et de fromages pour 12 €. Grand choix de bières et de vins locaux. Le soir, animations fréquentes (concert, théâtre d’impro, soirée jeux…).
- Panda and Co : 46, rue des Hauts Pavés. Tél. : 02 53 45 55 75. Ouvert du lundi au samedi de 12 h à 14 h et de 19 h à 22 h. À cinq minutes à pied de l’île de Versailles, la rencontre d’un jeune maître de la cuisine chinoise et d’une ancienne étudiante des beaux-arts donne une adresse aussi jolie que délicieuse. Panda and Co, ou l’art de renouveler une cuisine ancestrale avec délicatesse.
Texte : Denis Zorgniotti
Mise en ligne :