Bretagne : escales romantiques dans le Finistère Sud
Le Finistère n’est pas avare en lieux romantiques. On peut citer immédiatement la pointe du Raz, Locronan, régulièrement auréolé comme l'« un des plus beaux villages de France », ou encore Pont-Aven, la fameuse « cité des peintres ». Autant de sites dont la renommée n’est plus à faire. Voici quatre ports, moins connus, où jeter l’ancre en amoureux, au bord de l’eau…
Préparez votre voyage avec nos partenairesSainte-Marine : un écrin romantique en Finistère
La situation est idéale, à l’embouchure de l’Odet, à l’endroit où le fleuve rejoint l’Atlantique. En face, c’est Bénodet, jolie station balnéaire que l’on rejoint avec le bac. Mais on peut rester à Sainte-Marine, adorable petit port de plaisance qui semble avoir été préservé du tumulte du monde moderne.
On pourrait y jeter l’ancre longtemps, par exemple sur le quai Jacques de Thézac (du nom de ce photographe philanthrope qui a créé les Abris du Marin), à farnienter à l’ombre d’un arbre ou à la terrasse de l’un des cafés qui bordent le lieu, sans en dénaturer la beauté.
Mais attention, il y a aussi des choses à faire. Visiter la maisonnette de l’Abri du Marin, transformée en musée, ou la petite chapelle Sainte-Marine qui date du 16e siècle. Elle mérite une visite pour ses statues en bois polychromes de sainte Barbe, saint Pierre et sainte Marine et ses vitraux des années 60, réalisés par André Bouler, un élève de Fernand Léger.
Les jolies balades sont également au rendez-vous, que ce soit sur les bords de l’Odet, ou le long du sentier côtier jusqu’à la pointe de Combrit, ouvrant grand le regard sur l’Atlantique. À proximité, construit en 1862, le fort témoigne du temps où le village surveillait le large. Après l’effort, le réconfort… sur la plage du Kermor et ses 4 km de sable fin.
Île-Tudy : le village qui défie l’océan
L’Île-Tudy n’est pas loin de Sainte-Marine ; la plage du Kermor relie les deux bourgs. Mais l’ambiance est ici toute autre. Désormais presqu’île, à l’embouchure de la rivière de Pont-l’Abbé, l’Île-Tudy s’avance fièrement sur l’eau, défiant la puissance de l’océan. Et dans ce cadre rude, l’on se met à rêver de tempête, de voyages au long cours ou plus simplement de la pêche à la sardine qui a longtemps fait la fortune du lieu.
La meilleure façon d’appréhender la cité est d’en faire le tour en longeant la grève. Pittoresques sont ses maisons de pêcheurs, son petit port, et ses ruelles, où le regard débouche sans cesse sur l’eau. Le point de vue le plus remarquable sera à chercher du côté du jardin de la Maison de la Pointe : une vue panoramique sur Loctudy, l’anse de Bénodet, la rivière de Pont-l’Abbé et même les Glénan par beau temps. L’endroit se visite et accueille même des expositions en été. Profitez-en !
À l’austérité toute bretonne, l’église en granit du 15e siècle (pour sa partie la plus ancienne), trône au milieu de la cité. Mais l’amateur de vieilles pierres pourra faire le plein d’histoire à quelques kilomètres de là ; à Pont-l’Abbé, capitale du Pays bigouden, ville d’art et culture avec ses nombreuses églises et son château des Barons du Pont qui accueille la mairie et le musée Bigouden.
Port Manec’h : un bijou de la Belle Époque
Petit port charmant, cabine donnant sur une plage caressant l’embouchure de l’Aven, jolies villas perdues au milieu des arbres, phare niché en haut d’une falaise… pour un peu, le visiteur pourrait chausser des lunettes sépia et avoir l’impression d’être revenu un siècle en arrière.
Les fameuses cabines de baigneurs datent bel et bien de la Belle Époque, période où Port Manec’h était devenu un lieu de villégiature très prisé de la bonne société. Anciennement port sardinier, la cité avait trouvé sa nouvelle vocation et n’a rien perdu depuis de son charme. Une vraie carte postale.
Entre bain de mer et balade le long d’un spectaculaire sentier côtier à bord de falaises, reliant plage et port, on essaiera de retrouver dans l’air les traces fugaces de Jean Gabin, Michèle Morgan ou Arletty qui ont jadis arpenté les lieux. « Atmosphère, atmosphère » oui, entre quiétude marine et embruns.
La balade peut se prolonger en empruntant par le GR34 (ou en voiture pour les moins courageux) le circuit des chaumières qui relie Kercanic, Névez et Kérascoët : dans des villages du 15e siècle, au milieu des hortensias, vous y découvrirez des maisons de granit à volets bleus et à toit de chaume parfaitement entretenu.
À Névez, il y a même une curiosité unique en France : des maisons faites de pierres debout de plus de 2 mètres, directement plantées dans le sol. À proximité, la magnifique plage de Tahiti, appelée ainsi en hommage à Gauguin, s’offre à vous pour vous faire une pause marine. Avant de repartir…
Doëlan et Le Pouldu, dans les pas de Gauguin
Ici, les deux phares plantent tout de suite le décor. Chacun (vert et blanc à gauche, rouge et blanc à droite) veille sur une rive de Doëlan, village lové au cœur d’un site exceptionnel, serpentant le long d’une ria étroite et profonde. La commune a su respecter la topographie et le relief vallonné du site.
Les jolies maisons blanches se sont ainsi posées gentiment, en gradins, à flanc de rochers dans un écrin de verdure. Prenez un peu de hauteur, vous découvrirez chaque fois de nouveaux points de vue sur Doëlan ; autant de raisons de tomber à nouveau sous le charme.
Au bout, ce sont les falaises et la force de l’Atlantique, mais, à Doëlan, c’est bien un sentiment de quiétude qui se dégage : protégé par une longue digue, le lieu est un havre de paix pour les bateaux de plaisance mais aussi de pêche. Il faut dire qu’ici, on aime bien respecter la tradition ; le port de pêche est toujours actif, et, sur la rive droite, en fin de journée, vous pouvez aller directement faire votre marché de poissons et de crustacés. De l’autre côté, en remontant la rivière, le Bélon, l’atmosphère devient vite champêtre. La mer semble déjà loin.
De Doëlan, vous pouvez aussi reprendre le sentier côtier. En allant vers l’est, entre sable et rochers, vous pourrez rejoindre Le Pouldu, autre port d’exception du Finistère Sud. Située à l’embouchure de la Laïta, la commune a su séduire Paul Gauguin en son temps. L’occasion est trop belle dès lors d’aller visiter la maison-musée qui reconstitue fidèlement (y compris par le mobilier) la Buvette de la plage où Gauguin et ses amis peintres ont pris pension à partir de 1889. Une vraie machine à remonter le temps.
Comme Le Pouldu bénéficie d’un certain charme suranné et de jolis points de vue, autant s’y arrêter plus longuement. Au passage, 3 plages de sable sont là pour vous accueillir. En face, c’est déjà le Morbihan avec Guidel-Plage et ses dunes.
Fiche pratique
Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos utiles dans le Routard Bretagne Sud en librairie
Consulter notre guide en ligne Bretagne
Comment y aller ?
- En voiture : l’accès se fait par la voie express Nantes-Quimper. Nantes est accessible par l’autoroute A11 depuis Paris.
- En train : TGV jusqu’à Lorient et Quimper depuis Paris-Montparnasse et Lille. Location de voiture conseillée sur place.
- En avion : HOP ! Air France dessert Quimper et Lorient depuis Paris Orly, ainsi que Nantes depuis plusieurs aéroports français.
Où dormir ?
- Villa Tri Men : 16, rue du Phare à Sainte-Marine. Chambre double à partir de 157 €. Wifi. Une grande villa construite en 1913 dans un grand parc arboré de pins maritimes avec vue sur mer. Chambres décorées avec goût offrant une vue imprenable sur Bénodet ou le port. Excellent restaurant à la cuisine créative. Une adresse exceptionnelle. Doubles à partir de 140 €. Moins cher (à partir de 88 €), l’Hôtel du Bac saura (bien) vous accueillir sur le quai Jacques de Thézac, avec ses chambres à la déco résolument maritime.
- Hôtel Moderne : 9, place de la Cale à Île-Tudy. Le nom a un côté un tantinet désuet. Et c’est effectivement le cas pour cet établissement qui fait aussi restaurant et bar-tabac. Idéalement situé sur une place bordée de café-restaurants donnant sur le port, l’hôtel bénéficie de chambres simples et confortables, certaines ayant même une double exposition sur la mer. Doubles 68-85 €.
- Manoir Dalmore : 7 corniche de Pouldon, plage de Port Manec’h (Névez). Installé dans un manoir construit en 1926, l’endroit a su préserver l’ambiance de la bonne société de l’entre-deux-guerres. Surplombant la plage de Saint-Nicolas, avec une vue dégagée sur la mer, c’est évidemment un endroit d’exception – romantique, lâchons le mot ! – avec le prix qui va avec : à partir de 100 à 130 € selon la saison pour une chambre avec vue mer. Shiatsu et sauna pour se faire cajoler.
- Hôtel-restaurant du Pouldu : 75, rue du Port, Le Pouldu. Un hôtel familial, simple et propre, qui offre l’avantage non négligeable d’offrir des chambres à petits prix de 50 à 65 €, et pour certaines, une vue sur le port. Également restaurant de poissons.
Trouvez votre hôtel dans le Finistère
Où manger ?
- La crêperie de l’Abri : 15, quai Jacques de Thézac, 29120 Sainte-Marine. Située dans une jolie maison donnant sur le port, une bonne crêperie qui bénéficie en plus d’une terrasse en hauteur pour mieux voir la mer. Ici on fait dans le classique (parfaitement maîtrisé) mais la crêperie propose aussi quelques spécialités dont la galette aux rillettes de sardine maison ou la coquille Saint-Jacques flambée au whisky. Carte env 15 €.
- La Châtaigneraie : 16, rue de la plage à Port Manec’h (Névez). Ici, on vient pour le cadre. À deux pas de la plage Saint-Nicolas, cette jolie maison bourgeoise transformée en café-restaurant semble veiller sur les vacanciers, leur offrant une pause gourmande entre deux bains de mer. Galettes, salades, moules frites et quelques plats du jour.
- Le Rive gauche : 4, quai de Kernabat à Doëlan. Ouvert toute la semaine sauf mercredi de 12 h à 14 h et de 19 h à 21 h. Ici on prône le fait maison, les produits frais et les vins bios. Il en découle une jolie carte terre-mer en perpétuelle évolution. La terrasse située au bord du quai avec vue sur les bateaux ne laisse pas indifférent. Carte à 40 €, plateau de fruits de mer pour 2 à 70 €.
- Le Café de la cale : 3, quai Jacques de Thézac à Sainte-Marine. À partir de 10 h. L’endroit préféré des plaisanciers. Mais le Café de la cale a su rester simple, offrant aussi des planches pour grignoter autour de 12 € (notamment la Bretonne avec andouille et pâté Hénaff) et de bons desserts maison. Un intérieur chaleureux et une terrasse fleurie juste au-dessus du port, magnifique point de vue sur l’embouchure de l’Odet. De quoi venir toute la journée, pour un petit déjeuner tardif, un déjeuner sur le pouce, un goûter gourmand, une pause apéro et un verre au clair de lune ; la musique distillée ici sait toujours s’adapter à l’ambiance.
Texte : Denis Zorgniotti
Mise en ligne :