Provence : Valensole, au pays de la lavande
Au début de l’été, les champs de lavande et de lavandin en fleur embaument l’air de délicats effluves sur le plateau de Valensole. C’est le moment idéal pour découvrir cette superbe région de Provence, à l’est de la vallée de la Durance. Partant du bourg de Valensole, on traversera le pays dignois, à la découverte des villages pittoresques et des paysages colorés du parc naturel régional du Verdon, d’une beauté éblouissante. Ensuite, on peut pousser jusqu’à Digne-les-Bains, plus au nord, pour conclure cette balade estivale sur les terres ensoleillées de la petite fleur bleue.
Préparez votre voyage avec nos partenairesValensole, une carte postale provençale
La Provence éternelle, celle qu’on imagine et qui nous fait rêver, semble avoir pris ses quartiers par ici, au sud des Alpes de Haute-Provence. Bâti à flanc de colline, le joli village de Valensole déroule ses étroites ruelles typiques, bordées de maisons aux murs chaulés et aux volets colorés.
Outre l’église Saint-Blaise, installée au sommet, le bourg possède aussi une chapelle, Saint-Mayeul (17e s), qui fait partie des sites clunisiens. Sur la place principale, en face de terrasses qui ne désemplissent pas durant l’été, on découvre une fontaine datant de 1734 et un lavoir.
Chaque année, le troisième dimanche de juillet, il y a foule dans les rues de Valensole, où la fête de la lavande* attire près de 40 000 personnes ! Heureusement, tout est bien organisé, avec un service de navettes gratuites. Au programme : groupes folkloriques en costumes provençaux, chants et danses, expo, distillation traditionnelle de lavande, buvette.
On y trouve aussi un grand marché provençal où la lavande et son cousin le lavandin sont déclinés à l’infini : savons, sachets parfumés, huile essentielle, encens, lessive, macarons, miel et même saucissons, pâtés et bières, sans oublier la glace à la lavande, une expérience gustative à faire. C’est aussi l’occasion d’aller visiter la distillerie et le Musée de la lavande.
*annulée cette année en raison de la pandémie de Covid-19
Puis, direction le plateau de Valensole et ses immenses rangées de lavande et de lavandin en fleur, côtoyant les champs de blé doré et les amandiers, avec les Alpes en arrière-plan. L’une des activités favorites des touristes consiste à se prendre en photo parmi les fleurs.
Depuis une dizaine d’années, de nombreux Chinois, équipés de perches à selfies, venaient « en pèlerinage » sur le lieu de tournage de Rêves derrière un rideau de cristal, une série à l’eau de rose tournée dans la région. C’est ainsi que, en Chine, la Provence est devenue, comme Paris, un symbole du romantisme à la française et une destination phare pour les voyages de noces !
Cette année, ils ne viendront pas arpenter ce vaste plateau, entre les vallées du Verdon, de la Bléone et de la Durance, où les champs de lavande prennent au pic de la floraison des allures de vastes mers violettes, trouées ça et là d’un olivier ou de cyprès.
En toile de fond, les contreforts des Alpes, des villages perchés. Au-dessus de votre tête, le bleu clair d’un ciel sans nuages. Et, partout, le parfum envoûtant des fleurs et, dans les champs, le bourdonnement des abeilles. Attention aux piqûres !
Allemagne-en-Provence et Riez : deux villages pittoresques
À 13 km au sud de Valensole, on découvre un autre village pittoresque : Allemagne-en-Provence. À ses pieds, se dresse un château édifié entre le 13e et le 16e siècle, classé monument historique, avec ses cinq tours de défense, son donjon à créneaux et ses douves médiévales.
Privé et habité à l’année par ses propriétaires, il n’est ouvert qu’aux groupes et sur réservation, mais on peut l’admirer de l’extérieur, avant de partir explorer les petites ruelles fleuries du bourg, avec ses vieilles maisons en galets roulés aux façades ornées de vigne, sa mairie dont le campanile date du 17e siècle, son lavoir et ses fontaines. Sur la place de Verdun, il fait bon boire un café en terrasse où, même en plein été, règne un calme royal.
On trouvera un peu plus d’animation à Riez, à 9 km de là. Dans le centre, les terrasses et les commerces se succèdent tranquillement sur l’allée Louis Gardiol, à l’ombre des platanes. À côté de la cathédrale (15e–19e s), après avoir jeté un coup d’œil à la fontaine et au lavoir, on passe la porte Saint-Sols (14e s), l’une des deux entrées de la vieille ville, autrefois entourée d’un rempart.
Dans les ruelles étroites, on croise de belles maisons médiévales et de la Renaissance, comme l’Hôtel de Mazan (construit au 16e s), puis on profite d’un beau panorama en grimpant jusqu’à la tour de l’Horloge.
En sortant par la porte Aiguière, on débouche sur la bien nommée place de la Colonne, où trône une fontaine surmontée d’une colonne romaine, l’un des rares vestiges de la cité antique fondée au 1er siècle, les plus visibles étant les quatre colonnes, appartenant à un ancien temple, qui se dressent près de la rivière Colostre.
Au coeur de la Provence, de Moustiers-Sainte-Marie à Digne-les-Bains
Avant de filer vers le nord, un autre village de caractère, près du lac de Sainte-Croix et des gorges du Verdon, dégage un charme irrésistible : Moustiers-Sainte-Marie, qui attire les touristes durant les mois d’été. On comprend d’emblée les raisons de ce succès : connu pour sa faïence, le village est vraiment ravissant, avec ses maisons aux façades colorées accrochées sur la falaise calcaire, son vieux lavoir et son église du 12e siècle en pierre de tuf, dont le chœur oblique étrangement vers la droite.
La rue de la Bourgade est particulièrement photogénique, avec ses boutiques et ses galeries d’artistes. Un marché provençal s’y tient tous les vendredis matin. En levant les yeux, on distingue l’énigmatique étoile suspendue entre deux éperons rocheux et la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir que l’on atteint après avoir grimpé 262 marches bien raides.
On gagnera encore de l’altitude en se rendant ensuite au charmant village perché de Saint-Jurs, qui est le plus haut village du plateau de Valensole (925 m d’altitude). Couronné par son église, il respire la quiétude, avec ses petites ruelles fleuries de roses trémières. De là-haut, la vue sur les champs de lavande et les montagnes est magnifique.
Enfin, à 29 km au nord de Saint-Jurs, direction Digne-les-Bains, surnommée la « capitale de la lavande ». Jadis, c’était ici que les parfumeurs de Grasse venaient faire provision d’extrait de lavande. Aujourd’hui, deux grands événements mettent à l’honneur la petite fleur bleue : la Foire à la lavande*, qui existe depuis 1921, et se tient fin août ; et le Corso*, qui a lieu début août, avec au programme défilés, fanfares, distillation traditionnelle de lavande, feux d’artifice, marché provençal, grand bal et fête foraine.
Dans le centre-ville, un an après avoir ouvert sa boutique, le créateur de parfums d'ambiance et de cosmétiques Philip Nicolosi a inauguré en 2015 le Musée de la lavande, qui propose un parcours vraiment intéressant, mettant en valeur l’humain, l’histoire et la vie des familles de lavandiculteurs de la région. L’été, lors des visites, on peut assister à des démonstrations de distillation dans la cour du musée.
* annulé(e) cette année en raison de la pandémie de Covid-19
Fiche pratique
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Agence de Développement des Alpes-de-Haute-Provence
Comment y aller et se déplacer ?
- En train. Paris-Aix-en-Provence (env 3 h). Puis, location de voiture. Comptez 1 h de route pour rejoindre Valensole, 1 h 30 pour aller jusqu’à Digne-les-Bains.
Où dormir, où manger ?
- Chambres d’hôtes Château du Grand Jardin : chez Jacques et Alia Glory, 1 ch. Amiral-de-Villeneuve à Valensole. Trois chambres et deux suites dans une belle demeure Napoléon III aux portes du village. Jolie terrasse, jardin et accueil sympa. Doubles 120-160 €.
- Hôtel Villa Gaia à Digne-les-Bains. Une belle maison de famille du 18e siècle sertie dans un grand parc, où Anne-Françoise et Georges-Éric vous accueillent chaleureusement. Chambre double à partir de 84 € la nuit. Petit déj (à ne louper sous aucun prétexte) : 13 €. Le soir, on déguste une délicieuse cuisine maison et de saison à base de produits locaux et souvent bio (menu fixe, entrée-plat-dessert pour 26 €).
- La Bonne Auberge : quartier saint-Michel à Moustiers-Sainte-Marie. En contrebas du village, un hôtel de tradition aux chambres confortables. Bonne cuisine provençale côté resto. Doubles 67-92 €. Menus 22-49 €.
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Texte : Olivia Le Sidaner
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