5 week-ends autour de Bordeaux
Tous les regards sont rivés sur les beautés de Bordeaux, la perle incontestée de l’Aquitaine. Et pourtant, à une poignée de kilomètres de son pont de pierre, la Gironde regorge d’autres bijoux. Loin du tumulte bordelais, des bourgades et autres lieux-dits attendent leurs visiteurs de pied ferme. On vous emmène sur les routes de Gironde entre ciel et mer, terre et vignes, pour des week-ends hauts en couleur.
Préparez votre voyage avec nos partenairesLa mer : Soulac-sur-Mer, le bout du Médoc Atlantique
Les gens du coin l’évoquent en l’appelant « la mer » et pourtant c’est bien l’océan Atlantique qui chahute le bout du bout : la pointe du Médoc. Alors que les vacanciers se bousculent sur les rives du célèbre Bassin, le Médoc déploie ses plages interminables (et parfois désertes) sur quelque 124 km.
Posée à 95 km et un peu moins de 2 h en voiture Bordeaux, Soulac-sur-Mer a vu le jour avec la construction de la voie ferrée Bordeaux-Le Verdon en 1874. Depuis, la région propose pléthore d’activités, à commencer par la visite de la petite station balnéaire. Avec ses villas début 20e, Soulac pourrait voler la vedette à sa consœur arcachonnaise. Mais elle préfère cultiver sa discrétion et réserve ses charmes à ceux qui choisiront de traverser le Médoc pour aller lui rendre visite.
Entre deux balades ou bains de soleil, offrez-vous une escapade en bateau jusqu’au splendide phare de Cordouan (candidat au patrimoine mondial de l’Unesco) ou une balade en vélo sur la Vélodyssée ou les 400 km de pistes cyclables médocaines.
Y aller depuis Bordeaux :
- En voiture : prévoyez 1 h 40 de route en empruntant la D1215 (toujours tout droit ou presque !).
- En train : plusieurs trains rejoignent quotidiennement Soulac-sur-Mer au départ de la gare Bordeaux Saint-Jean. Comptez 1 h 45 de trajet.
La terre : La Réole et Saint-Macaire évidemment
Elle se nomme l’Entre-deux-Mers, mais c’est bien sur la terre ferme que la région vous emmène au vent. Deux solutions pour partir à la découverte de ses petits villages : le train couplé au vélo ou la voiture, plus rapide évidemment pour rallier un point à un autre. Parmi la myriade de villages qui compose la région, il en est deux qui se démarquent de leurs petits camarades : Saint-Macaire et La Réole.
Cité médiévale, Saint-Macaire semble ne pas avoir bougé une oreille depuis des siècles. C’est ce que l’on pense en traversant le Mercadiou, l’ancienne place centrale entourée de maisons à arcades qui ont traversé le temps sans prendre trop de rides. Au détour de votre virée, vous croiserez la route de l’église Saint-Sauveur, le porche du prieuré, le lavoir ou les façades d’époque telle que la Maison de Tardes.
Ne manquez pas la vue sympathique – celle des cartes postales – sur le village en bas des escaliers. Le bourg de 2 000 habitants sait également faire la fête comme il se doit. Rendez-vous en juillet pour le marché de producteurs locaux et en août pour les grandes fêtes médiévales.
À quelque 17 km de là, La Réole a opté pour le statut de ville d’art et d’histoire. Il faut parfois donner du sien pour venir à bout des montées et des descentes des ruelles, mais le yoyo en vaut la peine. Au menu du jour : un prieuré du 18e siècle avec ferronneries classées, un château du 13e siècle (Quat’Sos), un hôtel de ville du 12e siècle édifié à la demande de Richard Cœur de Lion, des vestiges de remparts, des maisons anciennes à colombages et pour finir, un bond dans le temps avec le pont métallique du Rouergue, inauguré en 1935.
Y aller :
- En voiture : il faut 1 h 06 pour rejoindre La Réole de Bordeaux via la D671, 57 min pour accéder à Saint Macaire via la D10 ou la D1113.
- En train : pour La Réole, prendre un TER direct (entre 36 et 46 min de trajet) à destination de La Réole. Pour Saint-Macaire, il faudra s’arrêter à Langon et faire le reste à vélo, à pied ou en taxi.
L'air : la campagne bordelaise en apesanteur
Nul besoin de s’éloigner du centre-ville bordelais pour s’offrir un bol d’air campagnard. Un trajet en tram et de bons mollets suffisent pour prendre la poudre d’escampette sur 19 km pour le week-end.
Si vous avez plus de temps (2 semaines), vous pourrez vivre le Sentier des Terres Communes au grand complet. Imaginée par Yvan Detraz, directeur de l’association Bruit du frigo, la « balade » propose 300 km de randonnée à travers la pampa bordelaise. Une marche géante répartie en 15 boucles jointives qui correspondent chacune à une journée de marche. Si vous n’avez « que » 9 jours, partez sur les chemins du circuit de 170 km qui effectue un tour complet de la ville.
Ceux qui n’ont qu’un week-end de libre pourront tester la boucle n°13 qui offre le cadre le plus spectaculaire des quinze parcours. À travers une végétation dense, les premiers kilomètres de crapahutage récompensent les marcheurs avec une vue splendide sur la Cité du Vin et le pont Chaban-Delmas.
Puis, la partie nord du coteau et du plateau rive droite expose ses charmes bucoliques (parcs de l’Ermitage, Panoramis et Séguinaud) et pittoresques dans le Vieux Lormont et le bourg de Bassens. Le reste de la balade alterne vie au 21e siècle, avec les cités Carriet et Génicart, et Histoire avec les châteaux du Prince Noir et Beauval. La journée s’achèvera la tête dans les étoiles dans le refuge périurbain « la Nuit américaine » posté dans les hauteurs de la Belle Endormie (qui n’a jamais aussi bien porté son nom).
Y aller :
En tram : Tram A direction Floirac Dravemont ou la Gardette, arrêt à la Buttinière.
L'eau : le Sud Gironde, le long du canal de la Garonne
Le Sud Gironde, c’est aussi l’eau, l’air et la vie le long de la Garonne et de son canal appelé jadis « canal latéral de la Garonne ». Changement de décor aux alentours du bourg de Castets-en-Dorthe, posé à une douzaine de kilomètres de La Réole. Bien que les vieilles pierres du coin ne manquent pas d’intérêt – notamment celles du château du Hamel –, on vient ici plus pour prendre un cours de botanique qu’une leçon d’histoire.
Aménagée sur le chemin de halage du canal de Garonne qui rejoint le canal du Midi à Toulouse, la voie verte porte très bien son nom. On vous laisse imaginer les promenades au bord de l’eau à l’ombre des platanes centenaires avec pour seule bande originale le chant des oiseaux, le clapotis de l’eau et parfois quelques notes de musique émanant d’une buvette. Les voitures ont été chassées au profit des chemins pour piétons situés sur l'une ou l'autre des deux rives selon les tronçons.
Long de 193 km de Toulouse à Castets-en-Dorthe, le canal possède 53 écluses dont trois à Castets et moult ponts pour passer d’un côté à un autre en deux temps trois mouvements de jambes. Avec le passage des écluses, la navigation des bateaux et la vue sur les péniches parfois très anciennes, le parcours est un plaisir pour les yeux qui ne savent pas où donner de la tête.
Y aller :
- En voiture : comme pour Saint Macaire, prendre la D1113 et conduire pendant 1 h 05 environ.
- En train : un train (44 min de trajet) à destination de Caudrot puis 5 min de taxi (3,6 km) ou à pied.
La vigne : le mythique village de Saint-Émilion
On ne présente plus le plus célèbre village viticole de Gironde, et même de France et de Navarre. Chaque année, les visiteurs du monde entier se croisent dans ses rues pavées qui serpentent dans la combe calcaire depuis le 8e siècle. En y posant son paquetage, le moine Émilion ignorait que l’endroit deviendrait le repaire des (nombreux) amateurs de la dive bouteille…
On connaît Saint-Émilion principalement pour son vin et ses châteaux, soit 800 propriétés dispersées sur 7 846 hectares correspondant à l'actuelle aire des appellations Saint-Émilion et Saint-Émilion grand cru. Qui eut cru que cette commune de moins de 2 000 habitants deviendrait le repaire de quelques-uns des meilleurs vins de la planète ?
Installé à 35 km au nord-est de Bordeaux, Saint-Émilion c’est également une bourgade de charme où l’on adore se perdre dans des rues bordées de maisons de tuiles romanes, visiter des lieux d’attractions tels que l’ermitage et le Château du Roy ou se rafraîchir dans des souterrains qu’il fait bon visiter l’été. Les galeries et autres catacombes sont un véritable bonheur quand le thermomètre est sur le point d’exploser.
On vous conseille néanmoins de choisir une période hors saison pour crapahuter dans le dédale de ruelles à votre guise, sans prendre le risque de télescoper votre voisin. Autre recommandation : réserver bien en amont pour décrocher l’adresse de vos rêves.
Y aller :
- En voiture : au départ de Bordeaux, vous mettrez environ 40 min pour vous rendre à Saint-Émilion en prenant la N89.
- En train : 30 min de TER direct au départ de Bordeaux et à destination de la gare de Saint-Émilion puis une petite marche pour rejoindre le centre-ville. Des bus de la compagnie Transgironde desservent également la destination.
Fiche pratique
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Bonnes adresses
- Le Lys des Sables : 5C rue du Révérend Père Brottier, 33780 Soulac-sur-Mer. Tél. : 06 52 87 92 10. Posté face à la mer, l’établissement est un savoureux mélange d’hôtel et de maison d'hôtes, le tout dans une bâtisse de style soulacais typique de la fin du 19e.
- La Parenthèse : 22, rue Lagrave, 33190 La Réole. Tél. : 06 85 72 98 29.
Quatre chambres d’hôtes chaleureuses installées dans une grande et ancienne bâtisse de la fin du 19e. Entièrement rénovée, elle propose également des repas organisés dans le cadre de séjours œnologiques.
- Le Pampaillet : 5, rue de l’Église, 33490 Saint-Macaire. Tél. : 05 56 62 33 75. Un restaurant-cave à l’accueil tout aussi charmant que la déco rustique. Dégustations et assiettes à partager dans la bonne humeur. Tlj sauf dim-lun. Entrées à partir de 6 € ; plats 13-14 €.
- Refuge périurbain « La Nuit Américaine » : pas d’eau ni d’électricité dans cet hébergement-œuvre d’art, mais une nuit magique et gratuite que vous ne serez pas prêt d’oublier (fermé pendant la crise sanitaire du COVID-19).
- Château du Palanquey : 2, lieu-dit Palanquey, 33350 Sainte-Colombe. Tél. : 05 47 84 99 83. Quitte à dormir à Saint-Émilion, autant s’offrir la vie de château ! Rendez-vous au Château du Palanquey & Spa qui vous déroule le tapis rouge. Entouré de ses 12 hectares de vignes, l’établissement se complète d’une table d’hôtes.
- Chai Pascal : 37, rue Guadet, 33330 Saint-Émilion. Tél. : 05 57 24 52 45. Bar à vins dans une agréable salle lumineuse en surplomb de la rue. Carte succincte avec plat du jour, pièce du boucher, plateaux de charcuteries, fromages et rillettes pour accompagner votre vin. Carte env 25 €.
Texte : Solène Duclos
Mise en ligne :