Île d’Yeu : 5 raisons d’y aller
À 17 km et 45 minutes de bateau du littoral, Yeu, l’île la plus éloignée de la côte atlantique française, fait figure de bout du monde vendéen. Avec sa nature préservée, ses longues plages de sable et ses falaises battues par le vent et les vagues, Yeu offre de superbes paysages à admirer lors de mémorables balades à vélo ou à pied. Au fil des promenades, on croise des villages tranquilles, des dolmens, des phares, un château en ruines digne d’un conte fantastique et de petits ports de pêche à l’abri du tumulte de l’océan. Découvrez 5 bonnes raisons de prendre le bateau pour l’île d’Yeu…
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- Se sentir loin du monde au large de la Vendée
- Humer l’air du large en parcourant l’île d’Yeu à vélo ou à pied
- Explorer la diversité étonnante des paysages de l’île d’Yeu
- Voyager dans le temps en découvrant le patrimoine et les villages de l’île d’Yeu
- Se prélasser sur de belles plages de sable
- Fiche pratique
Se sentir loin du monde au large de la Vendée
De longues plages de sable et des criques secrètes, des falaises déchirées par les embruns et des récifs battus par les vagues, une lande rase et des forêts de chênes ou de résineux, des chemins de terre (et de traverse) solitaires débouchant sur des hameaux isolés ou les ruines d’un château médiéval, sous l’immensité du ciel qui fait écho à celle de l’océan…
Sans pont la reliant au continent, avec un port vivant au rythme des arrivées et des départs des ferries, Yeu est une sorte de bout du monde à seulement 17 km du littoral vendéen. Cette île, entre océan et lande, saisit d’emblée le visiteur par son atmosphère romantique et nonchalante, la beauté de sa nature sauvage et de ses petites maisons dont les murs blancs et les volets colorés lui donnent parfois des airs de Grèce.
Car l’île d’Yeu, c’est une authentique invitation au voyage, le dépaysement assuré. Les plages infinies de sa côte nord évoquent ses consœurs de l’Atlantique, tandis que le littoral déchiqueté de la côte sud lui donne des airs de Bretagne, d’Écosse et d’Irlande. Aux journées ensoleillées, baignées d’une lumière quasi méditerranéenne, succèdent des cieux menaçants comme sortis d’un tableau de Constable. Une belle diversité pour un caillou d’à peine 24 km2 !
Humer l’air du large en parcourant l’île d’Yeu à vélo ou à pied
Laissez votre voiture au parking sur le continent ! C’est à vélo et/ou à pied qu’il faut arpenter l’île d’Yeu particulièrement adaptée à la pratique de la petite reine. Le relief est très peu vallonné, les loueurs de vélo nombreux à Port-Joinville et les distances sont courtes. De Port-Joinville, quelques coups de pédale permettent de se retrouver très rapidement au cœur de petits paradis naturels. En outre, de nombreux chemins sont interdits aux voitures en été. Les itinéraires ne sont pas balisés mais une signalétique indique les principales directions.
Le tour de l’île à vélo (28 km) est un must : en 4 h 30 environ, il permet de découvrir toute la diversité des paysages du littoral et de s’arrêter sur les principaux sites que sont la pointe du But et du Châtelet, le vieux château, le port de la Meule, la pointe des Corbeaux et les plages de la côte dunaire. Autre itinéraire recommandable : d’un port à l’autre (14 km) fait traverser l’intérieur de l’île entre Port-Joinville et le port de la Meule, via le village tranquille de Saint-Sauveur.
Les sentiers de randonnée, quant à eux, permettent de longer au plus près les plages ou les paysages tourmentés de la côte sauvage. L’île d’Yeu compte 72 km de sentiers de randonnée, dont le GR80, sentier côtier de 27 km qui fait le tour de l’île (7 h de marche). On trouve également de courtes randos de 7 à 10 km (les « sentes ») à faire en 2-3 h de marche. De quoi humer l’air du large en mode slow !
Explorer la diversité étonnante des paysages de l’île d’Yeu
C’est l’un des principaux atouts de l’île d’Yeu. Préservée, avec un tiers de son territoire classé en zone naturelle protégée, elle concentre une formidable diversité de paysages et plus de 750 sortes de plantes sur un tout petit territoire, prisé par près de 300 espèces d’oiseaux.
Yeu est une sorte d’« île Janus » avec deux visages distincts. Face nord (et à l’est de Port-Joinville), la côte dunaire déploie 8 km de plages de sable fin bordées de dunes et de pinèdes rappelant le littoral atlantique.
Face sud, la côte sauvage évoque un bout d’Écosse ou d’Irlande échoué au large de la Vendée avec un littoral découpé alternant falaises spectaculaires, landes rases, criques de sable et caps tournés vers le large : les récifs rocheux de la pointe du But, battue par la houle de l’océan, l’impressionnante pointe du Châtelet surmontée d’une immense croix et la pointe des Corbeaux coiffée de son phare.
Au centre de la côte sauvage, les ruines du vieux château (14e s), perchées sur la falaise au-dessus de la mer, accentuent le romantisme et le mystère des lieux. Est-on en Écosse, dans L’île noire de Tintin ? En tout cas, la vue sur la côte et l’océan est sublime.
Non loin du château, le port de La Meule, niché au creux d’une anfractuosité naturelle, fait figure d’abri côtier avec ses pittoresques cabanes de pêcheurs. Un bar permet de s’y désaltérer et de se restaurer. Dominant le port, la petite chapelle de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle protège les pêcheurs depuis le Moyen Âge.
Séparé du port à l’intérieur des terres, le village de La Meule respire la sérénité avec des belles maisons blanches typiques. Un prélude à la découverte du cœur de l’île, où bocage et forêts de chêne font écho à la nature vendéenne. En douceur, cette fois.
Voyager dans le temps en découvrant le patrimoine et les villages de l’île d’Yeu
L’île d’Yeu ne se résume pas à ses magnifiques paysages naturels. Peuplée depuis la Préhistoire, elle possède un patrimoine qui mérite d’être exploré, au-delà des incontournables phares des îles de l’Atlantique.
Petit port de pêche toujours en activité (2 000 habitants), sa « capitale » Port-Joinville séduit avec des demeures typiques et ses ruelles tortueuses. Jolie balade à faire pour admirer le phare des mariés, la place de la Pylaie, le monument de la Norvège, l’église Notre-Dame du Port, les anciennes usines… en faisant des haltes dans les nombreux commerces, bars, restos et terrasses sympas face à la mer.
Sur les hauteurs de Port-Joinville, au cœur d’une forêt de chênes verts, le fort de Pierre-Levée, ancienne prison édifiée au 19e s, est entré dans l’histoire comme le lieu de détention du maréchal Pétain de 1945 à sa mort. L’homme de Vichy repose d’ailleurs dans le cimetière local.
À une dizaine de minutes de Port-Joinville, deux monuments funéraires préhistoriques encore debout attirent l’attention : le dolmen des Petits Fradets et surtout le dolmen de la Planche à Puare, qui, avec ses trois chambres funéraires, est le témoignage le plus éloquent de la Préhistoire à Yeu. L’île compte une centaine de sites préhistoriques, la plupart des pierres à cupules.
Au centre de l’île, le petit bourg de Saint-Sauveur a tout l’air d’un village de campagne à quelques encablures de la mer. Son église romane, ses ruelles flanquées de basses maisons blanches fleuries aux volets colorés et son petit marché méritent le détour dans cette ancienne capitale de l’île.
Enfin, en retrait de la côte sauvage, le village de La Meule séduit également avec ses belles demeures typiques, son petit port lové dans une calanque et sa chapelle blanche perchée sur la falaise. À quelques minutes, les ruines sublimes du vieux château (14e) dressées sur un éperon rocheux au-dessus de la mer témoignent des assauts répétés qu’a subis l’île d’Yeu au fil des siècles et pendant la guerre de Cent Ans.
Se prélasser sur de belles plages de sable
Avec une trentaine de plages, l’île d’Yeu s’affirme comme une destination balnéaire de choix avec de nombreuses activités nautiques possibles : voile, pêche en mer, kayak, plongée, kite surf, char à voile, paddle…
Les plages les plus étendues se trouvent le long de la côte dunaire (nord-est de l’île). Les longues plages sablonneuses entre le Marais salé et Ker Châlon sont particulièrement adaptées à la baignade et aux familles.
Elles sont prolongées par les belles plages de la côte est qui rappellent le littoral vendéen : plage des Sapins, plage du Marais Salé, plage des Conches... Avec leurs petits cabanons blancs et les forêts de pins maritimes qui les bordent, elles sont des plus agréables les jours de soleil.
Au sud de l’île, l’ambiance de la côte sauvage est nettement moins balnéaire et les plages font penser à celles d’Irlande. C’est le royaume des criques isolées et photogéniques comme la discrète plage des Soux, l’anse des Fontaines ou les magnifiques plages des Vieilles au sable doré et des Sabias, bordée par des cabanons blancs.
Fiche pratique
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Office de tourisme de l’île d’Yeu
Comment y aller ?
Voiture (parkings) ou bus (navette gare de Nantes-Fromentine) avec correspondance TGV à Nantes. Parking à Fromentine.
En bateau au départ de Fromentine/La Barre-de-Monts : Compagnie Yeu Continent (toute l’année) et Compagnie Vendéenne (avril-novembre) de 2 à 8 liaisons par jour. Compter 40 € A/R et 45 min de traversée
Également liaison au départ de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (avr-sept, 1 h, 40,7 € A/R) et Barbâtre-Pointe de la Fosse à Noirmoutier (juil-août, 45 min à 1 h, 40,7 € A/R) avec Compagnie Vendéenne
Bonnes adresses
- Hôtel des Voyageurs : 10, quai Carnot, à Port-Joinville. Congés : de mi-janv à mi-fév. Doubles 59-140 € selon taille et saison. Fondé en 1860 et tenu par la même famille depuis 4 générations, c’est l’hôtel le plus ancien de l’île, immanquable sur le port avec ses jolis volets bleus et sa terrasse de café. Chambres confortables, à la fois simples, coquettes et agréables, plus calmes sur l’arrière. Au dernier étage, deux grandes chambres avec des terrasses privatives offrant une vue imprenable sur le port ou les toits de Port-Joinville.
- Camping municipal Île d’Yeu : 60, rue Saint-Étienne, Ker-Châlon. De mi-fév à mi-nov. Le seul camping de l’île situé dans les pins, à l’extrémité de la plage de Ker-Châlon, avec accès direct à la plage. Snack et aire de jeux pour les enfants. 135 emplacements et différents types d’hébergements (chalet, tente aménagée...) Compter à partir de 13-15 € l’emplacement pour 2.
- La Cabane sur le Port : place de la Norvège à Port-Joinvillle. Burgers, moules-frites et copieux plats du jour à déguster dans une salle chaleureuse ou une terrasse donnant sur le quai de Port-Joinville. Tél. : 02 28 11 22 43.
- La Brasserie L’Ogienne : 1, rue du Général de Gaulle. Derrière le port, en face de l’office de tourisme et à deux pas de l’hôtel des Voyageurs, une table chaleureuse et sans chichi qui sert une cuisine de marché, d’inspiration marine (mais pas uniquement), à la fois généreuse et savoureuse. Compter 25-30 €.
- La Plancha du Pêcheur : place de la Norvège, à Port-Joinville. Formule déj 12,50 € (avec verre de vin) ; compter autour de 25 €. Filets de sardines ou de maquereaux, fish & chips, thon grillé... les amateurs de la mer seront comblés.
Location de vélo : Ker Cycles, 6 bis rue de la Chaume, Port-Joinville, à deux pas de la gare maritime. Tél. : 02 51 59 64 70.
Texte : Jean-Philippe Damiani
Mise en ligne :