Belfort : une ville et un Territoire à (re)découvrir

Le Territoire de Belfort : plus de 100 ans d'histoire

C’est l’un des départements les plus jeunes de France ! Le Territoire de Belfort a soufflé en 2022 ses 100 bougies.

Petit rappel historique : en 1871, la France perd la guerre contre les Prussiens. Les Belfortains, quant à eux, résistent, assiégés mais déterminés à ne pas se laisser envahir par les assaillants d’Outre-Rhin. Menés par le colonel Denfert-Rochereau, la ville et les Belfortains tiennent cent jours.

À la fin de la guerre, avec le traité de Francfort, l’Alsace et la Moselle deviennent allemandes, mais le territoire de Belfort reste attaché à la France sous le nom d’« arrondissement subsistant du Haut-Rhin ».

Après la Première Guerre mondiale et le retour de l’Alsace dans le giron français, le Territoire de Belfort garde un statut indépendant et devient, le 11 mars 1922, le 90^ème département français. Aujourd’hui, il représente 609 km2, 101 communes, 141 852 habitants soit 233 habitants au km2 et 19 forts qui rappellent haut et… fort son Histoire.

Belfort, côté citadelle et lion

Qu’elle est belle cette citadelle, qu’on l’observe de près ou de loin, d’en bas ou d’en haut ! C’est sans doute elle et son collègue le Lion qui sont les sites les plus célèbres de Belfort. En témoigne leur élection comme « Monument préféré des Français » en 2020. Œuvre magistrale de Vauban et de Haxo, l’édifice a fait office de camp retranché pendant la fameuse guerre de 1870. 

Il faudra d’abord mettre ses mollets à contribution pour gravir le chemin qui mène aux portes de la citadelle de Belfort. Le tunnel pavé et la porte pont-levis vous embarquent ensuite jusqu’à la cour d’honneur. Puis on découvre le Grand Souterrain (fossé médiéval recouvert par Vauban en 1749), le musée d’Histoire ou la vue à 360° de la terrasse panoramique. Lors des beaux jours, l’opération « Un été sous les murailles » offre un programme alléchant composé de concerts, visites théâtralisées, danse, cinéma en plein air, pique-nique et autres évènements ludiques.

Impossible de visiter la citadelle sans aller saluer le fameux Lion de Belfort  qui veille depuis 1880 sur la ville ! Avec ses 22 mètres de long et ses 11 mètres de haut, façonné comme un animal « harcelé, acculé, terrible encore dans sa fureur », selon son créateur, il montre qui est le patron. Emblème du Territoire, il est l’oeuvre d’un certain Bartholdi. Oui, le père de la statue de la Liberté !

Belfort en couleurs

Si vous pensiez atterrir dans une ville de garnison grise, vous allez certainement être surpris. Avec ses quelque 50 000 habitants et ses maisons pimpantes aux façades pastel, Belfort offre un cadre de vie à la fois séduisant et serein. Un verre sur la place d’Armes en face de la cathédrale Saint-Christophe vous fera prendre la mesure de la beauté des lieux.

Si les remparts en grès rose ont quelque peu perdu leur splendeur d’antan (quelques siècles sont passés par là), les immeubles de la vieille ville ont tout donné pour égayer le quotidien de la population. Jaune, violet, bleu, vert… Belfort voit indéniablement la vie en couleurs !

L'histoire à Belfort demeure vivante, dans chacune de ses vieilles pierres mais aussi dans ses établissements culturels. Trois musées et un espace d’exposition temporaire se chargent de la transmettre. Il y a d’abord l’incontournable musée d’Histoire situé dans l’ancienne caserne de la Citadelle. Ouvert en 1872, il retrace l'histoire de Belfort et de sa région, de la préhistoire jusqu'au XXe siècle, grâce à des centaines d'objets : sculptures, peintures, costumes, armes...

Autre visite majeure : le musée des Beaux-Arts. Installé dans la Tour 41, il se compose d’un parcours circulaire et chronologique dans lequel une ribambelle d’œuvres du Moyen Âge aux débuts de l’art moderne ont pris place. Poursuivez par le musée d’Art Moderne - Donation Maurice Jardot, situé à une dizaine de minutes à pied. Collectionnées pendant 40 ans par ce collaborateur du marchand d'art allemand Daniel-Henry Kahnweiler, les beautés de Georges Braque, Fernand Léger, Pablo Picasso, Marc Chagall et bien d’autres habillent l'ancienne demeure du poète belfortain Léon Deubel.

Enfin, la Tour 46 exhibe des thématiques variées telles que « Imagination souveraine », « Histoire de l’art reproductible » ou la petite dernière « Charles Belle » en partenariat avec de grands musées (inter)nationaux.

Actuellement en travaux, e musée d'Art moderne réouvrira en septembre 2025 et certaines oeuvres sont visibles dans la Tour 41. La partie Beaux-Arts est fermée pour le moment.

Côté Vosges : la nature aux portes de la ville

De Belfort, quelques kilomètres suffisent pour se mettre au vert… ou au blanc, selon la saison, en remontant vers le Ballon d’Alsace (1247 m) situé à une trentaine de km au nord de la ville. On le rejoint par la D 465 qui serpente superbement à travers les forêts de sapins, d’épicéas et de hêtres.

Moto, accrobranche, parapente, sports de glisse… Les courbes du Ballon d’Alsace, où se rejoignent deux régions et quatre départements, permettent de s’essayer à des activités qui décoiffent. Labellisée « route historique du Tour de France » comme seulement sept autres cols de routes françaises, la Montée du Ballon d’Alsace permet en outre de se mettre en jambe en suivant les traces des coureurs de la course mythique.

Traversé par les GR 5 et GR 59, point de départ du GR 7, le Ballon d’Alsace est également un paradis pour les amateurs de randonnées... mais vous pouvez aussi choisir de ne rien faire dans ce décor spectaculaire. Classé Natura 2000, il révèle un panorama à couper le souffle sur les crêtes vosgiennes, les vallées et même les Alpes.

Le lac de Malsaucy, tout de bleu vêtu

On troque le vert pour le bleu avec ce site vedette du Territoire : le lac de Malsaucy. Plus de 100 000 personnes se pressent sur ses berges chaque année. Un succès dû à sa beauté et au large panel d’activités proposées, à commencer par les 6 000 m2 de plage en été. L’aire de jeux et la base nautique feront le bonheur des touristes en culottes courtes ou longues lors des beaux jours.

À la fin de l’été, le rythme se ralentit et les visiteurs se font un peu plus rares. S’il n’est plus l’heure de se jeter à l’eau (sauf pour les plus téméraires !) les sentiers accueillent toute l’année les marcheurs et les cyclistes, l’observatoire offre un repère pour les amoureux de volatiles, tandis que l’étang de la Véronne se met à la disposition des pêcheurs. C’est également ici que vous trouverez la Maison départementale de l’Environnement, lieu d’expositions et d’animations gratuites, de mars à novembre.