Cambo-les-Bains, l’escale bien-être du Pays basque
À une demi-heure de la côte basque, Cambo-les-Bains promet une grande bouffée d’air frais. La nature y est omniprésente. Partout, des jardins luxuriants. Tout autour, des monts verdoyants. Et au milieu, la Nive, aux jolies plages sauvages. Cette ville à la campagne, réputée depuis les Romains pour le bienfait de ses eaux, est la seule station thermale du Pays basque. Mais pas besoin d’être curiste pour apprécier Cambo-les-Bains. Il y a tant à faire, sur un tout petit périmètre : découverte de belles maisons typiques, randonnées, balade dans les jardins des thermes, visite de la célèbre villa Arnaga ou encore dégustation de chocolat et de gâteau basque, originaire d’ici !
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En bordure de Nive, le Bas-Cambo constitue le tout premier quartier de Cambo-les-Bains. On peut donc y admirer de très anciennes maisons basques des XVII-XVIIIe siècles, en bois et torchis, de style typiquement labourdin. Aux beaux jours, le Bas-Cambo est un écrin de fraicheur. La Nive regorge de petites plages secrètes, où venir bronzer et se baigner.
Le Haut-Cambo montre un tout autre visage, avec de vastes demeures, au style radicalement différent. Elles ont été construites plus tard par des aristocrates (anglais, espagnols…), venus pour les eaux thermales. L’église Saint-Laurent, elle, est bien typique du Pays basque. Édifiée au XVIIe, elle renferme trois niveaux de « tribunes » en bois sculpté. Ces balcons permettaient d’accueillir beaucoup de monde (et permettent toujours : l’église est pleine à craquer, le dimanche).
Le parvis de l’église offre également un magnifique panorama sur les environs, de même que toute la rue des Terrasses, qui porte sacrément bien son nom. On s’attable volontiers à l’une des petites terrasses « avec vue », comme celle du Syrano, où l’on mange simple et bien (tartes salées, gâteaux, jus…). Un peu plus loin, sans la vue mais au cœur du bourg, l’hôtel-café du Trinquet offre lui aussi une jolie terrasse, où il fait bon boire un verre, à toute heure de la journée. Une institution, puisqu’il est là depuis 1910 !
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Petit conseil pour la route : pour une belle vue sur le Haut-Cambo (l’église, la rue des Terrasses…), rendez-vous sur la route de Celhaya.
Cambo-les-Bains, ville thermale et climatique
Cambo-les-Bains est la seule station thermale du Pays basque. Attirant quelque 16 000 curistes par an, les thermes ont vu le jour en 1761 et sont, depuis les années 70, propriété de la Chaîne Thermale du Soleil. Ils sont alimentés par les eaux de la source Honorine, sulfurée, sulfatée, calcique, magnésienne, mais également riche en oligoéléments (zinc, cuivre). Ses vertus, nombreuses, étaient déjà connues des Romains. Et puisqu’elle émerge à 22°C, elle peut directement être utilisée pour les soins des voies respiratoires, l’une de ses deux spécialités, avec la rhumatologie.
Curiste ou non, tout le monde a intérêt à venir découvrir les thermes de Cambo-les-Bains. D’abord, pour leurs jardins luxuriants, en bordure de Nive. Accessibles à tous gratuitement, ils réservent sur 12 hectares une balade magnifique, au milieu d’une végétation exotique.
Le bâtiment de style art déco, remanié au début du XXe siècle, se fond dans le décor, complété par une piscine et une jolie pagode au bord de la Nive (elle abrite le restaurant). On peut également se faire plaisir dans l’espace SPA, aux 20 rituels de beauté et de détente (massages, soins d’hydrothérapie…). Autant d’options pour découvrir l’intérieur des thermes et leur fontaine art déco, en mosaïque bleue et dorée. Il est également possible de le visiter sans réserver aucun soin, en prenant rendez-vous.
En plus d’être une ville thermale, Cambo-les-Bains est une ville climatique, de par sa situation géographique, entre montagnes et océan. Il y règne un microclimat, ensoleillé et doux, avec un air très pur. Bref, vous l’aurez compris, à Cambo-les-Bains, on respire bien !
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L’esplanade du professeur Grancher offre aussi un beau point de vue. Mais au fait, qui est ce monsieur ? Pas n’importe qui : un grand médecin parisien. Des soucis de santé l’ont amené ici, sur les conseils de Camboards. Et là : coup de cœur pour la ville ! Il est venu s’y installer. Il fit ensuite venir l’un de ses patients et, là encore, pas n’importe lequel : l’écrivain Edmond Rostand ! Lui aussi tombe amoureux de Cambo-les-Bains. Et lui aussi s’installe : il fait alors construire l’incroyable Villa Arnagua, une visite incontournable, à Cambo-les-Bains…
La villa Arnaga d’Edmond Rostand : le « petit Versailles » de Cambo-les-Bains
En 1900, sur les conseils du professeur Grancher, l’écrivain Edmond Rostand vient se soigner à Cambo. Le coup de foudre pour ce petit coin de paradis dans le Sud-Ouest de la France est immédiat. En 1901, il est élu à l’Académie française. A Paris, sa notoriété est grandissante. Cyrano de Bergerac, un vrai succès.
Avec les droits d’auteur, il se fait construire en 1903, en seulement trois ans, une fastueuse demeure basque, la villa Arnaga, où il réside pendant 12 ans entre 1906 et 1918. Rostand a participé lui-même à la conception de la villa, aux côtés de son talentueux architecte, Joseph-Albert Tournaire.
Face à elle, un grand jardin régulier (style à la française), terminé par une grande pergola. Il est également très agréable de se promener dans l’autre jardin de la propriété, celui-là irrégulier, dit à l’anglaise. Le tout est classé « Jardin Remarquable ».
Bien sûr, l’intérieur se visite. On découvre pas moins de 19 pièces, aux décors somptueux (trompe-l’œil, tissus précieux, laques de Chine, fresques…) et aux équipements modernes (électricité, eau chaude et même hydrothérapie !). Elles retracent la vie et l’oeuvre de l’écrivain.
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La Villa Arnaga propose un jeu de piste en famille (1h30) et, l’été, des soirées théâtrales « les estivales d’Arnaga ». L’occasion de (re)découvrir Cyrano de Bergerac !
Balades et randos aux portes de Cambo
Pour une virée en pleine nature à deux pas du centre-ville, rendez-vous au sommet de la colline de la Bergerie. Ce site naturel d’exception, mêlant prairies, boisements et points de vue, fait partie des deux « espaces naturels sensibles » du Pays basque. Un sentier tout facile et accessible librement toute l’année mène au sommet en un petit quart d’heure. Il est interdit de s’y rendre véhiculé.
Là-haut, attention les yeux : vue fantastique sur les environs et le joli village d’Itxassou. On devine même, à l’arrière, la gorge du Pas de Rolland. Une originale table d’orientation, tout en bois sculpté, permet de repérer les monts qui nous font face, à la manière d’une bataille navale. On aperçoit très bien le Mondarrain, qui est d’ailleurs l’autre site classé « espace naturel sensible » du Pays basque. La colline de la Bergerie possède même un parcours Terra Aventura.
La colline se trouve d’ailleurs sur l’axe du GR8, qui relie Saint-Brévin-les-Pins à Sare. Sur les sentiers, on croise toujours des animaux. Des brebis, évidemment, mais également des pottoks (prononcer « pottioks »), ces adorables mini-chevaux, « employés » pour entretenir la montagne basque. Sans pastoralisme, elle n’aurait pas du tout la même allure : ajoncs et bruyères auraient vite fait de recouvrir tous les monts ! C’est lui, qui sauvegarde la montagne basque.
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L’été, par beau temps, on crapahute volontiers à la fraîche en fin de journée, pour admirer le coucher de soleil depuis les hauteurs. Par exemple, non loin de Cambo-les-Bains, au sommet du mont Ursuya. Une expérience magique ! Encore plus autour d’un bon pique-nique, avec des produits locaux : pâté basque, fromage de brebis Ossau-Irraty, confiture de cerise d’Itxassou… Et puis on redescend, le sac et l’esprit légers, à la frontale… Cela fait d’ailleurs l’objet d’une sortie accompagnée, proposée par l’office du tourisme. Avec un guide, la rando prend une tout autre dimension : découverte de petites plantes carnivores, anecdotes sur la contrebande d’autrefois en montagne…
Gourmandises camboardes : gâteau basque et chocolat Puyodebat
Le fameux gâteau basque – pour rappel, une pâte sablée croustillante renfermant crème ou confiture de cerises - est originaire de Cambo-les-Bains ! Une certaine Marianne Hirigoyen y avait ouvert sa pâtisserie en 1832, où elle vendait son « Bixkotxa » (gâteau, en basque). Elle faisait également les marchés, où elle se faisait surnommer « la basquaise aux gâteaux ». De fil en aiguille, le « gâteau de Cambo » a commencé à se vendre un peu partout. Dans les années 40, avec l’essor du tourisme balnéaire, le phénomène s’amplifie.
Aujourd’hui, à Cambo, on peut faire confiance à la boulangerie-pâtisserie Bonneau, rue des Terrasses. Elle est en effet labellisée par l’association « Eguzkia », qui rassemble une vingtaine d’artisans, garantissant un gâteau basque de qualité, artisanal et traditionnel. Chaque année en octobre, l’association et la ville font la fête au gâteau basque : au programme, entre autres, ateliers, rencontre avec des pâtissiers et dégustation de produits locaux.
L’autre tradition gourmande, à Cambo-les-Bains, et plus généralement dans l’ensemble du Pays basque, c’est le chocolat. On est pourtant loin, très loin des cultures de cacaotiers, nous direz-vous… Vrai. Alors pour comprendre le lien entre Pays Basque et chocolat, rendez-vous à la chocolaterie Puyodebat. Elle abrite un petit musée très bien pensé. Gratuit, en plus !
Le cacao a été rapporté en Europe au XVIe siècle par le conquistador espagnol Hernan Cortes, revenu d’Amérique centrale. Ce sont les Juifs portugais chassés d’Espagne qui ont apporté, avec eux, les fèves de cacao et le processus de transformation.
Au XVIIe s, le commerce est devenu tellement florissant qu’on a interdit aux Juifs de fabriquer du chocolat. Les Basques ont alors pris le monopole. Le cacao transitait depuis le port marchand de Bayonne, puis remontait la Nive, avant d’être récupéré par des muletiers, pour être acheminé jusqu’aux fabriques, à l’intérieur du pays, dont Cambo-les-Bains, où se trouvait la plus grosse : la Maison Fagalde. Aujourd’hui, c’est la chocolaterie Puyodebat qui a repris le flambeau.
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Le musée, qui rassemble une belle collection d’objets à travers les époques et les pays (photos, affiches, moules anciens, pierres à chocolat, boites et porte-clefs vintage…), nous éclaire sur l’histoire et la fabrication du chocolat. La visite se termine par une dégustation de grands crus, aux saveurs très différentes d’un pays à l’autre, et de créations de la maison. Le laboratoire de fabrication est visible à travers une baie vitrée, située en fin de parcours, juste avant de rejoindre la boutique… Le plus dur reste à venir : choisir !
Fiche pratique
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Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Pays basque et Béarn
Comité départemental de tourisme Béarn Pyrénées-Pays basque
Office de tourisme de Cambo-les-Bains
Comment y aller ?
- En avion : vol Paris-Biarritz avec Air France (env. 1h15) qui relie l’aéroport à d’autres villes françaises. Depuis l’aéroport, bus 4 et 14 (via Bayonne) Réservez votre billet d’avion
- En train : TGV direct Paris Montparnasse – Biarritz en 4h04. Depuis la gare de Biarritz, bus 46 et 14 jusqu’à Cambo.
- En voiture : Cambo les Bains est accessible depuis les autoroutes A63 sortie 5 (en venant de Bordeaux) et A64, sortie 3 (en venant de Toulouse).
Carnet d’adresses
- Résidence Ker Enia , 9 rue de la Bergerie. Cette bâtisse authentique propose 16 chaleureux appartements (entre 25m2 et 45m2), tout confort (cuisine, terrasse) et décorés avec goût. On s’y sent de suite bien ! Également un espace détente avec piscine, chauffée. Le tout à deux pas de la Colline de la Bergerie ! Doubles à partir de 60-80 €.
- Salon Cyrano 17 boulevard des Terrasses. Dans son salon de thé & déjeuner, l’adorable Cathy ne propose que des bonnes choses : tartes salées, gâteaux, jus de fruits locaux (kiwi, pomme…). La promesse d’un bon déjeuner sans chichi. Ses brunchs, généreux, sont également à tomber. Sur la table, entre autres : salade de fruits fraichement préparée, brioche et confiture maison, viennoiseries de la boulangerie du coin…Aux beaux jours, la terrasse ombragée avec vue est un bonheur.
- Restaurant Etxe Tipia, 4 rue Chiquito de Cambo. Le jeune chef Brice Pascassio travaille ici les produits locaux et de saison : porc basque de la Maison Oteiza, truite, merlu… avec une carte qui change très régulièrement. Prix : entrées 9-12 euros, plats 15-25 euros, desserts 7-10 euros.
- Ferme Antxondoa, Départementale 918 à Itxassou. Pour un bon pique-nique paysan, on peut faire confiance à cette ferme, située dans le village d’Itxassou. Jambon sec, jus de pomme, fromage de brebis Ossau-Iraty… et gros coup de cœur pour la confiture de cerises. Tout est du coin - de la ferme ou des environs - et vraiment excellent.
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Texte : Aurélie Michel
Mise en ligne :