Campine - Sous le ciel de Bruegel
Le Beiaard de Turnhout
C'est à Turnhout que nous choisissons de nous baser pour pouvoir rayonner alentour. Cette petite ville flamande se trouve à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Anvers. Une charmante petite ville nordique, dont la gaieté des carillons nous rappelle que nous sommes proches de la frontière néerlandaise. Autour de la Grand-place , les étroites maisons de brique rouge se collent les unes aux autres, comme pour se tenir chaud. Quand nous débarquons, il est déjà presque minuit. Nous ne voulons pas nous coucher sans avoir goûté une bière locale. Sur la place, quelques cafés montrent encore un peu d'animation. Nous nous décidons pour le Beiaard (carillonneur en néerlandais), juste en face de l'église. C'est un des derniers " bruin cafés " de la région. Les cafés bruns - bruin en néerlandais - sont ces vieux cafés qui tirent leur nom de la couleur marron que la fumée des nombreux clients a laissé sur leurs murs. L'hiver, on pourrait passer des après-midi entiers dans ces doux refuges aux tables recouvertes de tapis, aux murs sertis de tableaux, dans le confort d'un univers à la Rembrandt. Parce que la Campine, c'est aussi le berceau des peintres flamands. Sa lumière extraordinaire les a inspirés. Bruegel, Jérôme Bosch, Van Gogh, Van Dijck… pour ne citer qu'eux, sont originaires de la contrée. Richard commande une Leffe. Nous le suivons. C'est presque l'heure de la fermeture, mais nous sommes accueillis avec beaucoup de sympathie. Celui que l'on prenait pour le patron n'est en fait qu'un client. Il propose de nous prendre en photo, mais mon appareil s'éteint inopinément à plusieurs reprises. Cela dégénère vite en une franche rigolade. Ils sont comme ça les Flamands. On ne se connaît pas, on ne se raconte pas notre vie, mais on plaisante comme si l'on était les meilleurs amis du monde. Joyeuse ambiance dans le café. Devant le Beiaard, trône un véritable " tas " de vélos. On dirait que les engins ont été abandonnés à la hâte, comme si un événement important avait provoqué une précipitation telle que personne n'ait pris le temps de ranger sa bécane. Mais non : ici c'est normal. Chacun possède sa bicyclette. Chacun s'en sert, et le soir, on se gare n'importe comment, un peu comme les automobilistes à Paris dans les quartiers noctambules.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Sylvie Lasserre
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