Les Philippines, de Manille aux Visayas
Premiers jours à Manille
Après 16 heures de vol climatisé, nous atterrissons dans une moiteur étouffante et humide. Notre ami Thomas, installé depuis près de deux ans à Manille est venu nous chercher. Les alentours de l’aéroport sont plutôt déserts ; j’attends de voir la ville, la vraie. Je ne vais pas être déçue : très vite, nous nous retrouvons sur d’énormes artères embouteillées et quasiment dédiées aux voitures. Thomas conduit « à la philippine », c’est-à-dire de façon très empirique, comme tous les autres chauffeurs de tricycles, bus, voitures et jeepney (les minibus bigarrés, spécialités du pays). Routes larges et grises à perte de vue, klaxons, pollution, chaos dans la circulation, enfants nus au bord de la route... Première surprise : je m’attendais à une ville beaucoup plus occidentalisée.
Après une première journée de repos, nous sommes d’attaque pour visiter Manille. Regards dubitatifs de nos hôtes : apparemment, Manille ne représenterait pas de grand intérêt touristique. Mais nous voulons nous faire notre propre opinion. Le vieux Manille, fondé par les Espagnols, s’étend sur la rive sud de la rivière Pasig ; nous nous y rendons en nous promenant sur le mur de fortification, érigé en 1590. Détruit en grande partie pendant la seconde guerre mondiale, ce centre historique a été reconstruit à plusieurs reprises, à l’image de la cathédrale San Agustin, la plus ancienne de Manille, rebâtie pas moins de six fois entre le XVIe et le XIXe siècle !
Aujourd’hui, Intramuros est l’un des rares lieux à Manille où il est possible de se déplacer à pied ; c’est aussi le seul quartier où l’influence architecturale espagnole est encore visible. Sous l’impulsion d’Imelda Marcos, femme du président Marcos, le quartier avait été entièrement réhabilité afin de conserver ses richesses historiques. À quelques encablures du mur d’enceinte, Rizal Park, le parc central de la capitale, véritable havre de paix, qui porte le nom du héros national, le Dr José Rizal, qui a œuvré pour que les Philippines obtiennent l’indépendance des Espagnols.
Texte : Sonia Belli
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