Les Philippines, de Manille aux Visayas
Anilao, sanctuaire sous-marin
Après cinq jours éreintants dans la moiteur de Manille, nous décidons, comme beaucoup de Manillais, de passer le week-end à Anilao, à 150 kilomètres au sud de la capitale, dans la province des Batangas. Pour nous y rendre, 4 heures de route nous attendent ; le plus simple est d’emprunter un jeepney, ces jeeps transformées en bus où une vingtaine de personnes peuvent s’entasser pour voyager à des prix très modiques. La route passe par de petits villages où l’influence espagnole est perceptible. Dans chaque village ou presque, un terrain de basket. Cette fois, c’est l’influence américaine qui se fait sentir. En questionnant mon voisin de jeepney, j’apprends que le basket est le sport préféré des Philippins qui considèrent la NBA comme leur équipe nationale.
Après quelques heures d’un joyeux entassement, nous arrivons à Anilao, dans un hôtel paradisiaque construit sur la plage. Malgré les moustiques qui m’apprécient particulièrement ce soir-là, je m’endors instantanément. Demain, la journée commence tôt : à 9 h, premier plongeon en mer.
La journée de plongée, au sanctuaire de Twin Rocks, se poursuit paisiblement, entre poissons grillés et plongées. Les fonds sous-marins sont réellement magnifiques, surprenants, enivrants ; étoiles de mer, concombres de mer, serpents, poissons multicolores... Notre petit groupe termine la journée des étoiles plein les yeux, jusqu’à ce qu’un pêcheur nous ramène sur terre : les coraux visibles à Anilao font partie des 2 % qui ont survécu depuis les années 80.
Sur le banc des accusés : la pêche à la dynamite et le réchauffement climatique. Les autorités philippines songent d’ailleurs à interdire l’accès au site d’Anilao. Le gouvernement philippin fait également payer une taxe d’entrée dans les principaux sanctuaires marins. Une mesure positive mais aux effets limités : selon les estimations les plus pessimistes, la totalité des coraux des Philippines risquent de disparaître d’ici à 20 ans si rien n’est entrepris à l’échelle mondiale contre le réchauffement climatique.
Texte : Sonia Belli
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