Chypre, l'île d'Aphrodite
Un herbier divin
Avec 700 kilomètres de côtes protégées — pourvu que cela dure — et des réserves nationales, Chypre, surnommée « la perle verte de l’Orient », a gardé une nature presque intacte. Les plantes, suivant différentes versions mythologiques, se racontent dans les sous-bois. Et oui, elles ont toutes une origine issue de la mythologie grecque.
Le laurier des bois, Daphne laureola, évoque la légende de la nymphe poursuivie par Apollon et transformée par son père en laurier éternellement vert pour préserver sa vertu. Narcisse, dépérissant d’amour de sa propre image reflétée dans l’eau, fait sortir les beaux narcisses au printemps. Le mûrier blanc, arrosé du sang de Pyrame et Thisbé se suicidant à la suite d’un malentendu, donne depuis « de sombres fruits qui conviennent au deuil », dixit Ovide.
Apollon transforme le sang de son amoureux Hyacinthe, un homme cette fois, blessé au lancer de disque, en la jolie fleur de jacinthe. Du sang d’Adonis, amant d’Aphrodite et tué par le jaloux Arès, jaillit l’anémone rouge printanière, l’Adonide goutte-de-sang, Adonis annua. Coup double, car dans l’émotion, la déesse se piqua le pied avec une épine et ainsi naquit la rose rouge.
Toujours sous le signe d’Aphrodite, on retrouve le papillon orangé Argynne aphrodite, les mollusques bivalves Cyprae, la coquille Saint-Jacques ou conque de Vénus Veneria, la praire Venus verrucosa, voire même la souris maritime, Aphrodite aculeata, petit ver annelé et hérissé qui n’a plus rien à voir avec la belle…
Texte : Anne-Marie Minvielle
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