Indonésie : Java, l'île kaléidoscope
Yogjakarta, capitale des arts
Dès notre arrivée à Java, nous nous sentons enveloppés par l’atmosphère lourde et équatoriale, baignée du parfum si particulier des kretek, les cigarettes locales, aromatisées aux clous de girofle, dont l’odeur ne nous quittera plus jusqu’à notre départ. Nous fuyons la tentaculaire Jakarta, polluée et agressive, pour mettre le cap sur Yogjakarta, le cœur spirituel de l’île. Première destination touristique de Java, elle est connue comme fleuron des arts et des traditions, refuge des créatifs et des passionnés.
Son magnifique palais des sultans, le Kraton, est le centre politique et culturel de la ville, incarnant la persistance des coutumes javanaises à travers l’Histoire. Il trône au cœur d’une véritable cité fortifiée, une vraie ville dans la ville, qui possède ses propres écoles, ses commerces, ses boutiques de batiks… Pour compléter notre visite, nous faisons ensuite un saut au musée Sono-Budoyo, dont les collections offrent un aperçu intéressant des multiples aspects de la vie traditionnelle indonésienne. Bien qu’un petit peu excentré, le musée Affandi, consacré à l’artiste javanais du même nom, mérite à tout prix le détour ! Les toiles de ce peintre expressionniste, au trait vif et douloureux, évoquent quelque peu celles de Van Gogh grâce à leur intensité fougueuse.
La dynamique et séduisante Yogjakarta n’est pas seulement une ville de musées. C’est aussi une ville moderne, au rythme trépidant et chaotique. Le long des arcades de Jl.Malioboro, l’artère principale, boutiques d’artisanat, warungs (stands de nourriture de rue) et échoppes diverses se succèdent ainsi dans un brouhaha d’images, d’odeurs, de couleurs et de sourires.
Devant les galeries commerciales, les scooters déferlent à une vitesse effarante, zigzaguant entre les beçak (cyclopousses), les commerçants et les musiciens de rue. Le soir, routards et jeunes Indonésiens se retrouvent dans les nombreux bars et restos du quartier de Sosrowijayan. On peut notamment y goûter à la spécialité locale, le serpent, cuisiné à la javanaise!
Texte : Marina Skalova
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