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Réchauffement climatique : une prise de conscience progressive
La première observation de l’effet de serre date de… 1827 ! Et ses premières analyses, de 1895. Le phénomène n’est donc pas nouveau. On ne peut pas en dire autant de la prise de conscience collective de l’éventuelle dangerosité des gaz à effet de serre pour notre environnement. La vague verte des écologistes et les préoccupations environnementales remontent à quelques décennies seulement. La première conférence mondiale sur le climat, organisée en 1979, a décrété le lancement par les Nations Unies d’un programme mondial de recherche sur l’environnement. La deuxième, en 1989, a lancé l’idée d’une convention internationale sur les changements climatiques… Ce n’est que l’année suivante qu’un fonds pour l’environnement mondial a été créé pour aider les pays en développement à s’attaquer aux problèmes comme le réchauffement climatique. En marge des grandes conférences internationales sur le climat, il en existe beaucoup d’autres qui portent sur des problèmes comme la pollution des océans, la désertification, l’appauvrissement de la couche d’ozone ou l’extinction de certaines espèces végétales et animales. Les principaux accords internationaux
sur le changement climatique En 1992, la première convention contre les changements
climatiques est signée à Rio de Janeiro dans le cadre du Sommet de la
Terre. L’objectif, entré en vigueur en 1994, est clair : stabiliser les
concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui
ne menace pas le système climatique. Plusieurs pays développés, les pays
en transition et ceux de l’Union européenne s’engagent à ramener pour
l’an 2000 leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990… Quelque
185 pays ont ratifié cette convention. En 1997, le protocole de Kyoto vient renforcer
les décisions prises à la conférence de Rio cinq années plus tôt, les
mesures accusant déjà un retard par rapport à l’horizon 2000. Ce protocole
touche virtuellement tous les secteurs de l’économie. Il est considéré
comme l’accord qui va le plus loin en matière d’environnement et de développement
durable. Cette fois-ci, ce sont des décisions juridiques internationales
qui contraignent les pays développés signataires à réduire leurs émissions
de gaz d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990. Le protocole de Kyoto
fixe un objectif national pour chacun d’entre eux, calculé sur la base
de la moyenne des émissions entre 2008 et 2012. Les six principaux gaz
à effet de serre sont dans le collimateur. En mars 2002, le protocole de Kyoto est ratifié
par l’Union européenne au nom de tous ses États membres. Le Sommet du développement durable, qui s’est déroulé
à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002, devait voir la mise en
œuvre des objectifs fixés à Rio dix ans plus tôt. Il a été l’occasion
d’un bilan sur le nombre de pays qui se sont engagés à respecter les vues
du protocole de Kyoto. Celui-ci a été ratifié par 90 pays qui représentaient
à eux seuls 37,1 % des émissions de gaz à effet de serre enregistrées
en 1990 dans les pays développés. En février 2005, le protocole de Kyoto entre en
vigueur. Ratifié par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions
de CO2 des pays industriels, le protocole est devenu légalement contraignant.
À partir de cette date, 30 pays industrialisés doivent atteindre les objectifs
de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. En janvier 2007, la Commission européenne a présenté
un plan d’action afin de réduire les émissions de gaz d’ici 2050. Le but
est d’instaurer une vraie politique énergétique : développement des biocarburants,
utilisation des technologies de l’hydrogène dans les transports, capture
et stockage géologique du CO2 obligatoire dans les nouvelles installations
des centrales électriques. Que des bonnes nouvelles, mais seulement en
apparence, car les moyens financiers, fiscaux et techniques manquent toujours. Un mois plus tard, ce sont les plus grands experts au monde (GIEC) qui se retrouvent à Paris, pour établir un rapport alarmant. Au même moment s’ouvre à Paris une conférence pour une gouvernance écologique mondiale. Trois objectifs sont visés : faire prendre conscience de l’urgence de la situation environnementale, déterminer des actions prioritaires, et, surtout, faire avancer l’idée de créer l’ONUE (Organisation des nations unies pour l’environnement). Cette structure devrait gérer les problématiques du climat, de la sécheresse, de la biodiversité ou de l’impact des pesticides sur l’environnement. Vingt-quatre pays se sont ralliés à cette proposition, mais d’autres, comme les États-Unis, la Chine, la Russie ou la Grande-Bretagne s’y opposent… Pour le moment, ce n’est donc pas gagné. Un Groupe des amis de l’ONUE ’est cependant été créé pour soutenir l’environnement au niveau international. La première réunion du Groupe aura lieu au Maroc au printemps 2008. Par ailleurs, la mise en place d’une « taxe carbone » est en projet au niveau européen. Les pays qui ne se soumettraient pas à certaines obligations environnementales se verraient contraints de payer une taxe supplémentaire. Certains proposent de taxer de droits de douane supplémentaires les importations des pays qui ne respectent pas Kyoto. Le Prix Nobel de la paix attribué en 2007 conjointement à Al Gore et au Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) pour leurs actions contre le réchauffement climatique. Mai 2007 : en France, création du super-ministère de l’écologie et du développement et de l’aménagement durable. 16 juillet 2007 : ouverture du Grenelle de l’environnement. Après quatre mois de débat, le Grenelle environnement a rendu ses conclusions le 25 octobre 2007. Un « grand plan national » d’investissement durable sera lancé sur 4 ans pour développer l’énergie, les « moteurs du futur », la biodiversité et la santé environnementale. Internet : www.ecologie.gouv.fr/developpement-durable/ et www.legrenelle-environnement.fr 3 au 14 décembre 2007 : Ouverture de la 13e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Bali en Indonésie. L’occasion de rallier les délégués de près de 190 pays, dont les plus gros pays émetteurs de gaz à effet de serre dans la préparation de l'après Kyoto, pour un accord global dès fin 2009. Le nouveau premier ministre australien a signé le décret en vue de la ratification du protocole de Kyoto, faisant des Etats-Unis le seul pays développé à ne pas l’avoir ratifié et le premier pollueur de la planète. L'objectif immédiat de cette conférence est de lancer des négociations sur un accord qui succèdera au protocole de Kyoto et de définir un calendrier pour les pourparlers. Selon l'ONU, un accord doit être trouvé d'ici 2009 pour que le système soit en place à temps à l'expiration du protocole, en 2012.
Le sommet de Johannesburg aura vu la Chine, le Canada et la Russie promettre de ratifier le protocole le plus rapidement possible. Une petite victoire lorsqu’on sait que la Russie représentait à l’époque 17,4 % des émissions. Son adhésion a donc permis aux pays membres de représenter 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, c'est-à-dire d’atteindre le plafond fixé par Kyoto pour que le protocole puisse entrer en vigueur juridiquement.
Les ralliements du Canada, de la Chine et de la Russie ont rendu un peu plus marginale la position des États-Unis qui n’ont pas voulu ratifier le protocole. Ils émettent pourtant 25 % des gaz à effet de serre de la planète, remportant ainsi la palme du pays le plus polluant du monde. Un document du UNFCCC (convention climat des Nations Unies) datant de 2002 affirme que les pays de l’Europe occidentale ont un taux d'émission par habitant plutôt inférieur à celui de pays comme l’Australie, le Canada ou les États-Unis.
Le Fonds d’adaptation du protocole, établi en 2001, s’apprête à aider les pays en voie de développement à faire face aux effets négatifs des changements climatiques.
La Chine dépassera les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis en 2009 selon l'AIE et l'OCDE. Le gouvernement chinois a annoncé la semaine dernière qu'il participera aux négociations sur un cadre de limitation du réchauffement planétaire après 2012, l'année où prend fin le protocole de Kyoto. Ces négociations internationales devraient être entamées l'année prochaine.
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