Les six premières étapes des Cent Jours

La route Napoléon


© Stephan Corporon / CDT Isère

« My God, mein Gott… Ça y est, on s’en est enfin débarrassé ! » se sont à peu près dit les alliés britanniques, germaniques et russes en 1814, une fois qu’ils eurent envoyé Napoléon Ier sur l’île d’Elbe, désormais son seul empire, situé entre Corse et Toscane. Tu parles ! Un an plus tard, l’ex-petit caporal revenait en France. Le 1er mars 1815 à 15 h, il pose le pied sur le sable de Golfe-Juan en compagnie d’environ 1 200 hommes. Son objectif est simple : remonter le plus vite possible à Paris pour s’asseoir de nouveau sur le trône.

Problème : les grandes villes de la région sont a priori fidèles au roi Louis XVIII. Il va falloir les éviter en empruntant des chemins de montagne. Ce périple est entré dans l’histoire comme le « vol de l’Aigle ». Une bonne partie de sa route (324 km) sera constituée de sentiers muletiers. Ils sont à présent goudronnés et forment la « route Napoléon », créée en 1932 entre Vallauris-Golfe Juan et Grenoble par des élus cherchant à valoriser leur patrimoine touristique. Elle suit pour une bonne part le tracé de la RN85 ; celle-ci est actuellement déclassée sur quelques portions, notamment en D6085 (Alpes-Maritimes), D4085 (Alpes-de-Haute-Provence), D1085 (Isère).

Le trajet

Tout au long du parcours, le général Cambronne ouvre la route, suivi de près par Napoléon. Depuis Golfe-Juan, celui-ci arrive dans la nuit du 1er au 2 mars à Cannes. Le matin suivant, il contourne Grasse par le Jeu-de-Ballon, fait halte sur le terre-plein de La Foux et atteint Séranon. Le 3 mars, la troupe file sur Castellane, poursuit par le col des Lèques et arrive à Barrême. Le lendemain, passé le col de Corobin, l’empereur joint Malijai où il bivouaque dans les jardins du château Noguier. Il reprend la route le 5 mars en suivant la Durance, parvient à Sisteron, puis entre dans Gap. Le 6 mars, laissant le col Bayard derrière lui, il constate à Saint-Bonnet que sa popularité est restée importante.

Après une nuit passée à Corps, il dépasse La Mure et arrive à Laffrey (Isère) où un bataillon envoyé par le pouvoir royal entend arrêter sa progression. C’est là que se déroule un événement légendaire. Napoléon fait face aux soldats et leur lance : « Soldats du 5e Régiment reconnaissez-moi. S’il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son Empereur, il peut le faire. Me voici ! ». Personne n’ose et tout le monde se rallie à son bicorne. Une statue de l'empereur à cheval commémore aujourd'hui la scène.

Rebelote sur le plateau de Brié-et-Angonnes où un régiment est également retourné. La voie est libre pour parvenir jusqu’à Grenoble. Là, les habitants obligent les autorités à ouvrir la porte de Bonne à Napoléon. De ce fait, le chemin du palais des Tuileries est libre, il arrivera à Paris le 20 mars. Ce sera le début de la période des Cent Jours.

Liens

Consultez nos fiches Alpes et Côte d’Azur.

Action nationale des élus de la route Napoléon : www.route-napoleon.com.

Reconstitution chaque année en mars du débarquement à Golfe-Juan : www.vallauris-golfe-juan.com.

Livres

Route Napoléon, collectif, Éditions Gallimard, collection Encyclopédies du voyage, 2001.

<< page précédente

Les idées week-ends, les derniers reportages

Bons plans voyage

AVION + HÔTEL
Barcelone, vacances Jusqu'à -70%
SÉJOUR
Mexique, vacances Jusqu'à -70%
SÉJOUR
Maldives, vacances Jusqu'à -70%