Un des chemins qui mènent à Rome
La Via Domitia
© Michel Monticelli/CRT Languedoc-Roussillon
C’est au général Cneus Domitius Ahenobarbus que l’on doit cette route, l’une des plus importantes que les Romains ont tracé dans leur empire. La voie Domitia, ou domitienne, reliait les Alpes aux Pyrénées en traversant toute la province narbonnaise, soit le sud de la France actuelle.
Les travaux ont commencé à partir de 118 av. J.-C. Cet axe est d’abord d’usage militaire, puis commercial ; un service des Postes l’utilisera également dès 27 av. J-C. Sa conception était finalement très proche de ce que l’on connaît de nos jours. Bornée, rythmée par des stations service, euh des relais, et des auberges, elle était empruntée par des voyageurs circulant à pied, à cheval, à bord de voitures ou de chariots. Cela dit, qu’on ne s’imagine pas qu’elle était entièrement pavée ou dallée comme on pourrait le croire en voyant quelques tronçons qui ont résisté à l’usure du temps. Seules les villes disposaient de cet équipement. Dans les campagnes, la voie était couverte de terre battue ou de gravier.
Grâce à la documentation qui est parvenue jusqu’à nous et aux nombreuses traces encore visibles, on connaît à peu près parfaitement le tracé de la via Domitia. Si le cœur vous en dit, chaussez vos sandales, enfilez votre toge de voyage et engagez-vous pour un voyage dans le passé, au temps de nos ancêtres les Gallo-Romains.
Le trajet
Entre parenthèses, nous vous indiquons quelques vestiges de la voie encore visibles ; ils sont souvent en bon état. Venant de Suse, la via Domitia franchissait le col de Montgenèvre et descendait vers Briançon. Suivant le cours de la Durance, elle passait ensuite par Embrun, Gap et Sisteron d’où on pouvait bifurquer pour aller à Fréjus et Nice.
Après Ganagobie (pont de 10 m de haut), elle atteignait Saint-Michel-l’Observatoire (gué sur le Reculon), Céreste (relais), Apt (à proximité : pont Julien au-dessus du Cavalon, haut de 11 m). Après Cavaillon, on arrivait à Saint-Rémy-de-Provence (vestiges nombreux autour d’un tronçon pavé) et passait le Rhône à Tarascon. De l’autre côté, c’était Beaucaire (plusieurs bornes militaires), puis Nîmes (porte d’Auguste), Montpellier, Saint-Thibéry (pont sur l’Hérault), Béziers, Narbonne, Fitou et Ruscino, près de Perpignan. Les voyageurs avaient alors le choix entre un passage par la côte, via Collioure ou par l’intérieur des terres via Cluses, avant d’atteindre le col du Perthus et le col de Pannissars (tronçon taillé dans la roche). Ensuite, la via Domitia devenait Augusta.
Liens
Consultez nos fiches Alpes et Provence.
Site sur le voie domitienne.
Livre
La Via Domitia - Des Pyrénées aux Alpes, de Pierre-Albert Clément, Éditions Ouest-France, 2008.
Tout ce qu’il y a à voir le long de la route.
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