Anaconda
Auteur : Horacio Quiroga
Editeur : Métailié, collection Suites
208 Pages
Fascinant recueil de nouvelles que ce livre. Les histoires qu’il recèle se déroulent presque toutes dans la forêt tropicale. Atmosphère moite, chaleur éprouvante, moustiques et fièvres garantis. Il y a des serpents aussi, dans Anaconda, le premier récit où, à la manière de Rudyard Kipling, Horacio Quiroga dote ses animaux de sentiments humains. Il raconte que tous les reptiles venimeux d’une forêt se réunissent en congrès afin de déclarer la guerre à une bande de bipèdes venus s’installer sur leur territoire. Ceux-ci ont pour but de mettre au point un sérum antivenimeux… Curieuse histoire suivie d’autres tout aussi étranges. À vrai dire, on a le sentiment de lire des rêves couchés sur papier, nouvelle après nouvelle. Les situations sont réalistes – elles sont presque toutes basées sur des expériences vécues par l’auteur –, mais elles dérapent systématiquement dans le bizarre. Comme souvent dans la vie au fond, ce que mettront en valeur les surréalistes, contemporains de cet écrivain uruguayen (1878-1937), ainsi qu’un certain José Luis Borges. Poète plutôt moderne dans sa jeunesse, Horacio Quiroga est un lecteur passionné des nouvelles de Maupassant et de Poe. Également auteur des Contes d’amour, de folie et de mort, cet écrivain a connu un destin romanesque et tragique. On a par exemple noté que la plupart de ses proches sont morts de façon brutale. Lui-même fuira son pays après avoir tué accidentellement son meilleur ami. Il ira se réfugier au nord de l’Argentine, à San Ignacio, où il mènera plusieurs activités agricoles et industrielles. Plus tard, il se suicidera... Des peones qui recherchent compulsivement des hannetons, un jeune homme contraint à suivre un régime alimentaire draconien par amour, un dentiste qui ne supporte pas les mauvaises langues, des plantes qui redoublent de vitalité tandis que leur jardinier décline… Voici quelques intrigues dont on se gardera bien de dévoiler la chute !
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Michel Doussot
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