Buenos Aires, nos coups de cœur
Que voir, que faire à Buenos Aires en Argentine ?
Cap sur les antipodes ! Ville d’immigration, d’aventures personnelles et de destins parfois fabuleux, Buenos Aires s’est façonnée au XIXe s et au début du suivant au gré des accostages. Le tango et son argot y sont nés dans les bas-fonds du port, tandis que poussaient, un peu plus loin, de délicieux cafés Belle Époque et des hôtels particuliers dignes des grands boulevards parisiens.
Aujourd’hui 4e agglomération des Amériques par la taille (avec 17,5 millions d’habitants), Buenos Aires est une ville qui se visite, mais surtout une ville qui se vit, se respire, d’un quartier à l’autre, entre escales intemporelles et ferveurs bien actuelles.
Voici nos coups de cœur à Buenos Aires pour en vivre le meilleur.
- Buenos Aires monumentale, autour de la Plaza de Mayo
- La Confitería Ideal et les cafés historiques du Centro
- Recoleta, la Paris de la América
- Sur les traces d’Evita
- Palermo : Buenos Aires chic et branché
- San Telmo, le charme du vieux Buenos Aires
- La Boca : Buenos Aires populaire, entre tango et foot
- Le tango à l’heure de la milonga
- Fiche pratique
Buenos Aires monumentale, autour de la Plaza de Mayo
À partir de 1880, l’argent coule à flot. La Patagonie est conquise (au prix de quelques génocides oubliés), le mouton et le chemin de fer triomphent, les produits agricoles s’exportent et l’Argentine intègre le Top10 des pays les plus riches du monde. Buenos Aires se doit de refléter cette opulence.
La nouvelle poste centrale surgie de terre plaza de Mayo, à l’épicentre de la ville, fait désormais de l’ombre au Palais du gouvernement voisin — une masure, vraiment… Le président Roca, revenu de ses conquêtes patagonnes auréolé de gloire, a le sang qui bout. Et voilà que la Casa Rosada prend forme, pour affirmer son pouvoir. Son successeur, Peña, est plus gourmand : il s’adjuge aussi la poste !
Au début du XXe s, l’Argentine est riche. Et on ne compte plus quand il s’agit de bâtir le Congrès (1906). Un édifice géant aux airs de Capitole américain, chapeauté d’un grandiloquent quadrige, pour héberger la Chambre des Députés et le Sénat. Deux en un. Coupole hissée à 80 m, lustre en bronze de 2 tonnes, verrières XXL à répétition, marbres et baccarat et oriflammes, rien ne manque pour affirmer la grandeur de la nation.
Deux ans plus tard, le Teatro Colón (1908) est inauguré au son des trompettes d’Aïda, sous les vivats d’une grande bourgeoisie aussi m’as-tu-vu que mélomane. L’important prend place à l’entracte, au Salón de Oro, aux faux airs de Galerie des glaces : on y discute — en français, exclusivement — des unions à conclure pour rapprocher les fortunes. Aujourd’hui, le Teatro Colon est toujours debout sur l’Avenida 9 de Julio : c’est l’avenue la plus large du monde (140 m) qui s’étend sur pas moins de 4 km !
La relève de la garde, devant la Casa Rosada, a lieu tous les jours, toutes les 2h, de 11h à 17. Le drapeau est hissé à 8h et amené à 19h.
La Confitería Ideal et les cafés historiques du Centro
Pour prendre le pouls de Buenos Aires, il faut pousser la porte de l’un ou l’autre des 92 bares notables recensés à Buenos Aires. Des bars, oui, mais aussi beaucoup de cafés historiques baignant dans leur jus et leurs velours, servant leurs gâteaux à étages entre sols dallés de noir et blanc, photos sépia, cuivres et laitons, bois ciré et vieilles étagères.
À la Confitería Ideal, inaugurée en 1912 et rouverte fin 2022 après 6 ans de travaux, Alejandro Regne, drapé de son impeccable veste crème, règne en maître sur une salle Belle Époque du plus bel effet. Sous un puits de lumière ovale coiffé d’une invraisemblable verrière à la Tiffany’s, boiseries, stucs dorés et miroirs légèrement piqués font la cour à un peloton de colonnes aux chapiteaux à fleurs de lys (répliqués sur les tasses) !
Petits-fils d’immigrants venus d’Aix-en-Provence, Alejandro perpétue la tradition de ces cafetiers français venus abreuver Buenos Ayres au XIXe s. Un de ses grands concurrents, Tortoni (aussi beau mais envahi) n’a-t-il pas été ouvert dès 1858 par un basque ?
Moins flamboyant, le Gato Negro, sur l’avenue Corrientes, semble à peine émerger du siècle passé. Sur ses rayonnages patinés, thés et épices restent d’actualité. De quoi parfumer la pause, en tentant une caresse au chat de la maison — noir, bien sûr.
Recoleta, la Paris de la América
A la fin du XIXe s, la bonne société locale se replie sur les estancias de Palermo et Recoleta, dont le nom vient du couvent des récollets qui se trouvait sur place.
À partir de 1910, les plus aisés se payent une tranche d’Europe au Palais de Glace : une vraie patinoire, longue de 21 m, bientôt reconvertie en salon de danse. Deux ans plus tard, le Palais Ortiz-Basualdo surgit au bout de l’avenida Alvear dans un style Louis XV (l’ambassade de France s’y est depuis installée). À chacun son architecte français, alors.
Recoleta est sans conteste le plus « parisien » des quartiers de Buenos Aires, un bout d’Europe à l’autre bout du monde. La Place Pellegrini joue les Ville Lumière avec ses immeubles en pierre de taille aux toits d’ardoise enchâssés de chiens assis. L’ambassade du Brésil y occupe le Palais Pereda de Léonard Louis Martin, pastiche du Palais Jacquemart-André parisien, cachant à l’arrière un escalier en fer à cheval inspiré de celui du château de Fontainebleau !
Au-delà, la nonciature du Vatican, ex-Palais Anchorena, doit ses lignes Second Empire à un certain Eduardo (Édouard) Le Monnier. Son voisin, le Manoir Maguire, détonne : victorien en diable. Lézardé et endormi sous ses arbres, c’est le dernier palacio encore habité à titre privé… Le Club Francés, célèbre pour sa salle d’armes, est à deux pas. Anatole France, Clémenceau, Mermoz, Saint-Exupéry sont tous passés par là.
Recoleta, c’est aussi un ancien couvent, une modeste basilique aux autels dorés d’une belle unité et un cimetière. LE cimetière, où tous ceux qui ont compté un jour dans la vie du pays poursuivent leur entre-soi. Pas de tombes, mais des tombeaux et des mausolées en pierre de taille, pleins de verve et d’ego. Fleurissent ici bustes bien campés, Vierges triomphantes, pleureuses, palmes et allégories.
Enfin, Recoleta possède l’un des plus beaux musées de Buenos Aires : le Museo nacional de Bellas Artes, qui abrite une riche collection de peinture impressionniste. Danseuses de Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Gauguin, Manet et Monet et même un surprenant Van Gogh… le goût français s’imposait jusque-là.
Un petit creux ? Dans le quartier, El Sanjuanino (Posadas 1515) confectionne certaines des meilleures empanadas (chaussons salés) de la ville. Banco !
Sur les traces d’Evita
De la multitude de sépulcres du cimetière de La Recoleta, le plus connu n’est pas le plus beau. C’est dans un caveau noir et massif, sans fioritures que repose l’ « impératrice » que n’eut jamais l’Argentine : María Eva Duarte de Perón.
Incroyable destin que celui de cette jeune femme d’origine modeste, devenue comédienne et actrice d’un certain renom, mariée par amour, un an avant qu’il n’accède au pouvoir, au colonel Juan Domingo Perón : 3 fois président élu de l’Argentine, populiste populaire et défenseur de la justice sociale, accessoirement protecteur des nazis en fuite, dont on débat toujours avec virulence des mérites et des limites.
Calle Lafinur, le Museo Evita — penchant vers l’hagiographie — revient sur le parcours de la défenseure des descamisados (les déshérités) à force de vieux films et photos. Le droit de vote des femmes ? Evita. L’égalité en droit des deux sexes ? Evita. La création des colonies de vacances ? Evita. Quelques robes exposées (Dior notamment) semblent brouiller le message. Les funérailles de la madone des pauvres, décédée à 33 ans d’un cancer fulgurant, en 1952, durèrent 2 semaines et réunirent 2 millions d’Argentins.
Le Museo Evita abrite un agréable café-restaurant avec terrasse sur cour arborée. Une pause bienvenue avant de poursuivre vers le Jardín Botánico.
Palermo : Buenos Aires chic et branché
A l’ouest de Recoleta, Palermo est l’autre quartier chic de Buenos Aires, avec sa foultitude de sous-quartiers enveloppés d’une verdure apaisante (comme le grand bois Bosques de Palermo), mais aussi l’un des QG de la vie nocturne locale, avec nombre de bars et restos branchés.
Palermo Soho ou Palermo Hollywood ? Côté Soho, tout commence souvent dans la courette du glacier Rapanui : chocolat et dulce de leche à l’honneur. Shopping design. Puis steak et verre de vin chez Don Julio. L’endroit pour tester la fameuse viande argentine : tendre, très tendre, oui, mais tout de même pas facile à couper à la petite cuillère !
Tatouages et jupes (très) courtes butinent de boliche en boliche (bar musical). Ici aussi, la mode des speakeasys, ces bars clandestins inventés au temps de la Prohibition, fait des ravages. Au Harrison. Au Uptown, planqué derrière une porte de métro new-yorkais. Au Victoria Brown, derrière un garage, entre horloge-squelette et luminaires-bidons.
Si les décors détonnent, les cocktails ne tiennent pas toujours la route. Au Boticario, ce serait plutôt le contraire : une salle presque discrète inspirée des pharmacies d’antan et des mixologues précis qui, pour une fois, savent jouer la carte du minimalisme (les Argentins adorent le trop !).
De l’autre côté de la voie ferrée, voici Palermo Hollywood, autre zone bobo-chic, tandis qu’un peu plus au nord, jouxtant la Recoleta, Palermo Chico, résidentiel et huppé, abrite le musée d’Art latino-américain MALBA et de nombreuses ambassades.
Face au succès, la griffe Palermo vaut aujourd’hui son pesant d’or. À tel titre que certains agents immobiliers redessinent la géographie… Une partie du quartier de Chacarita, site du plus grand cimetière de la ville, est ainsi devenu Palermo Dead !
San Telmo, le charme du vieux Buenos Aires
Premier quartier de la bourgeoisie, étendu juste au sud du Centro, San Telmo joue l’effet de contraste avec la Buenos Aires monumentale. Il a conservé de son âge d’or des rues en majorité pavées et une poignée de demeures jadis fastueuses, débitées ultérieurement en conventillos (appartements) pour immigrants et en casas chorizos, étroites comme des saucisses…
Très touristique, le coin ne manque pas de charme, avec sa halle de marché en grande partie colonisée par les vendeurs de street food et sa plaza Dorrego plantée d’arbres, où se massent les musiciens de rue.
Le dimanche, le pavé y est peu à peu reconquis par les brocanteurs. Cinquante ans et plus qu’on y secoue les puces des greniers. Plus au sud, la calle Defensa accueille plutôt les bijoux de pacotille vendus par des routards au long cours, les stands de céramiques, de matés et de bombillas, les vendeurs de maní (cacahuètes), de maillots de foot et les T-shirts à l’effigie de Mafalda, Evita et Maradona.
Retour plaza Dorrego. Chaque dimanche, le ton est au tango, la place étant transformée en milonga en plein air, alors que le marché aux puces a investi le quartier. Ici, tout le monde a sa place.
Pour avoir un aperçu de l’art argentin et latino-américain des années 1960 à nos jours, visiter le Museo de Arte moderno de Buenos Aires MAMBA.
La Boca : Buenos Aires populaire, entre tango et foot
L’Argentine populaire qu’Evita chérissait, c’est à La Boca qu’elle vibre encore. Au sud de la ville, dans ce recoin de port niché à l’embouchure du río Matanza Riachuelo (classé encore récemment parmi les plus pollués au monde), débarquèrent au tournant du XXe s des immigrants par dizaines de milliers.
Grandi dans le quartier, Benito Quinquela Martín, passé maître dans l’art de représenter les reflets sur l’eau, a peint cette vie de misère à grandes touches de couleurs. C’est lui, aussi, qui initia le mouvement : lassé des tôles ondulées lugubres des baraquements de fortune, il invita les riverains à sortir leurs fonds de pots de peinture pour chasser la misère d’un grand coup de frais. Ainsi naquit le Caminito, ce « petit chemin » devenu rue, peinturluré de la tête aux pieds, où se pressent aujourd’hui les visiteurs du monde entier.
À quelques rues de là, les clameurs débordent de La Bombonera. Cette « bonbonnière », au nom hérité de la gourmandise invétérée de son architecte, forme le cœur véritable du quartier, battant à l’unisson des tambours les jours de match. Club du jeune Maradona, Boca Juniors est bien plus qu’un stade : un empilement de tribunes surchargées, un théâtre des passions enrubanné de banderoles bleues et or, vibrant à l’appel de ses supporters.
Vivre un match de foot à La Bombonera reste une expérience du séjour à Buenos Aires. N’oubliez pas d’avaler au passage un choripán, le hotdog local au chorizo. On peut acheter son billet de match de foot à l’avance sur Internet.
Le tango à l’heure de la milonga
La Boca n’est pas que foot. Elle est aussi tango. C’est ici, dans les bas-fonds de ce bas-fond, que la danse nationale argentine est née à l’aube du XXe s, de la solitude des hommes (surnuméraires) et du désir de trouver compagne — dans les bordels, notamment.
Une danse mobilisant l’ensemble du corps au lieu des seuls pieds ? La bonne société commença par regimber, avant de virer à 180° : parti à Paris, le tango y fit souche, y fit mode. Ainsi avalisé, il revint en force, porté par quelques ténors — au 1er titre desquels Carlos Gardel, un Franco-Argentin, peut-être Toulousain, peut-être prénommé Charles.
Comme toutes les modes, le tango passa, pour mieux resurgir dans les années 1990. Et le voilà porté à nouveau aux nues, décrété identité, patrimonialisé par l’Unesco. Dans les milongas, les salons de danse, plus nombreux que jamais (140 au dernier compte !), on évite de se faire marcher sur les pieds (comme à l’incontournable et lépreuse Catedral) pour se perdre dans le labyrinthe des codes et des pas des salles les plus formelles.
Toute l’Argentine est là : stricte et chaotique en même temps, inscrite dans un ego démesuré, fougueuse mais nostalgique.
Programme et liste des salles sur hoy-milonga.com. Autre solution : assister à l’un des spectacles de tango les plus authentiques de la ville.
De toutes les milongas, les plus sympathiques sont peut-être celles qui se tiennent à l’air libre. Au parc de Las Heras le vendredi soir, aux glorietas (kiosques) de Versalles et Belgrano le week-end, ou même chaque soir plaza del Congreso.
Fiche pratique
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Consulter nos guides en ligne Buenos Aires et Argentine.
Comment y aller ?
Air France est la seule compagnie aérienne à desservir Buenos Aires en vol direct depuis Paris. On peut aussi rejoindre la capitale argentine via Madrid avec Aerolíneas Argentinas (qui n’est pas très douée avec les bagages…) ou Air Europa, souvent un peu moins chère.
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Quand y aller ?
Hémisphère sud oblige, les saisons sont inversées. Juillet et août marquent ainsi le plein hiver, avec des températures oscillant le plus souvent entre 5 et 15°C et une humidité élevée. L’été (janvier-février) est chaud, voire très chaud : 17-28°C en moyenne, avec des pointes à 35°C et un excellent ensoleillement (n’oubliez pas la crème solaire !). En fait, la saison la plus agréable est le printemps (octobre-novembre).
Où dormir ?
On trouve des hébergements à tous les prix. Si la pandémie a vu disparaître un certain nombre d’auberges de jeunesse/hostels, il en reste pas mal ! Certains sont un peu vieillots, d’autres au contraire pimpants et très bien équipés, avec AC, bons matelas, prise et lampe individuelles pour chaque lit, voire rideaux pour plus d’intimité. Outre les dortoirs, presque tous proposent aussi des chambres privées, dont les tarifs ne sont pas très différents de ceux des hôtels de confort comparable. L’ambiance varie également beaucoup : façon pension de famille, tendance festive et routards du monde entier, ou établissements plus normés et internationaux au côté un peu « industriel ».
Les hôtels de catégorie intermédiaire n’étant généralement guère remarquables, mieux vaut privilégier un B&B (pas si nombreux), une location d’appartement (à partir de 250 US$ la semaine) ou une adresse un peu chic dans l’un des quartiers les plus agréables pour résider — San Telmo et Palermo. Beaucoup de ces derniers occupent des édifices du XIXe s ou du tournant du siècle, certains avec piscinette.
En dehors de certains hostels très bon marché, les hébergements communiquent en général leurs tarifs en US$ — tarifs qui doivent être convertis en pesos le jour du paiement au taux officiel (et pas au taux blue !). Évitez de prépayer une chambre sur une plate-forme internationale : vous seriez alors débité au taux officiel. Mieux vaut la réserver et payer sur place en pesos, après avoir changé vos euros sur le marché parallèle.
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À l’heure de la merienda
À l’Ateneo (à Recoleta), décrété plus belle librairie du monde par quantité de publications, les Porteños viennent respirer à pleins poumons l’odeur des vieux livres et le parfum de grandeur du théâtre où elle s’est installée. Le Grand Splendid. Une petite (grande !) merveille de 1919, avec plafonds peints, café, tartes et sandwichs servis sur la scène encadrée de lourds rideaux cramoisis, et baignoires transformées en salons de lecture.
À quelques rues de là, aux marges du Centro, le Circulo Italiano, fondé en 1873 lorsque commencèrent à débarquer en masse ceux qui ont donné à l’Argentine son accent chuintant, occupe un hôtel particulier à la française particulièrement impressionnant. La chaîne locale Croque Madame s’y est appropriée un jardin clos veillé par un platane centenaire. Un cadre délicieux pour savourer, à l’heure de la merienda (le goûter, quoi !), un inoubliable cheesecake au citron vert.
Liens utiles
Le site officiel du tourisme argentin
Le site officiel du tourisme à Buenos Aires
Tous les bares notables de la ville, ces bars et cafés historiques envoûtants
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Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :