Le Japon n’existe pas
Auteur : Alberto Torres-Blandina
Editeur : Métailié
159 Pages
Un bien joli roman, qui se lit d’une traite en attendant son vol par exemple. Voici l’histoire de Salvador Fuensanta, un balayeur d’aéroport, veuf, qui n’a jamais pris l’avion, mais qui, à l’occasion, se faufile dans les files d’attente pour raconter une histoire, souvent une histoire d’amour, mais aussi pour écouter celles des autres. Salvador, c’est la mémoire de l’aéroport !
Il vous conte avec gourmandise les travers des pays que vous allez fréquenter, les histoires saugrenues de ses collègues, comme celui, poète à ses heures, qui invente un faux suicide pour être enfin reconnu par ses pairs. Ou bien la ténébreuse et romantique histoire de Roberto et Rosalia, deux autres collègues, que l’amour, hélas, sépare. Salvador, lui, en pince pour Juana, la vendeuse de journaux, même s’il n’a jamais pensé à remplacer sa femme décédée.
On apprend enfin LA vérité sur le Japon, qui ne serait qu’une pure invention des Chinois, avec celle des sushis créés par un cuisinier… portugais. Terriblement romanesque, le court roman de Torres-Blandina est un vrai livre de route, où l’on se promène en Turquie, en Inde, ou encore au Texas, au gré des vols et des rencontres.
C’est diablement divertissant et écrit très simplement. Comme si l’on écoutait la voix d’un voisin d’aéroport, qui nous conterait mille et une histoires. Il y a de l’Italo Calvino dans cet univers original. D’ailleurs l’auteur ne cite t-il pas Les Villes invisibles, du maître italien comme « livre fondamental du voyageur » ? Alors en route pour un bien beau voyage vers l’imaginaire !
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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