L'Éthiopie, sur la route historique d'Abyssinie
Gondar, l'impériale
Quand il monte sur le trône de Negus en 1632, le roi Fasiladas fait face à une période d’insurrection : la population, profondément orthodoxe, s’oppose à ses prédécesseurs qui se sont convertis au catholicisme pour des raisons stratégiques. Fasiladas s’impose comme le souverain de l’union, celui qui ramènera la religion. Il bâtit dans cet esprit sa nouvelle capitale : Gondar.
Aujourd’hui 4e agglomération du pays, Gondar séduit par son atmosphère tranquille de ville à la campagne. Ses façades jaunes et sa piazza ont des airs d’Italie, un héritage de l’occupation mussolinienne de 1936 à 1941.
Gondar est célèbre pour le Fasil Ghebi, cité impériale construite par les rois de la dynastie gondarienne, et en particulier Fasilidas, qui bâtit un gigantesque château au style unique.
L’architecture si particulière de la ville fortifiée traduit les influences que subissait l’Éthiopie à l’époque de sa construction : portugaise, mais également arabe, parfois même indienne, révélant une époque de grands échanges entre le pays et le monde.
A Fasil Ghebi aussi, les Italiens ont laissé leur marque. Un bâtiment restauré par les fascistes signe le manque de respect du patrimoine local des « restaurateurs-destructeurs » mussoliniens. Egalement très visibles, les destructions infligées aux châteaux en 1941, alors que les Italiens s’y cachaient pour échapper aux bombes des Anglais, alliés d’Hailé Sélassié.
Ville de religion et d’espoir, Gondar est aussi un lieu de fête. Les bains royaux de Fasiladas, accueillent la fête de Timkat, qui célèbre en janvier le baptême du Christ. Les jeunes plongent alors ensemble dans le grand bassin, situé au pied d’une petite résidence d’été.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Evélia Mayenga