Russie : Kazan et le Tatarstan
Capitale de la République du Tatarstan, à 800 km au sud-est de Moscou, Kazan, troisième métropole de la Russie, est dominée par son kremlin. Les sites classés à l’Unesco sur la Volga et la Kama, s’ouvrent au tourisme pour un rendez-vous entre l’Orient et l’Occident, un brassage de cultures et de religions qui s’enrichissent les unes et les autres…
Bienvenue au Tatarstan !
Il n’y a pas que Moscou et Saint-Pétersbourg dédiés aux touristes…. La Russie, c’est aussi vingt-deux républiques s’étendant sur les 17 millions de km2 de cet immense pays, le plus vaste de notre planète.
Le Tatarstan est une république autonome disposant d’un président à part entière. Elle est peuplée de quelque 2 millions de Tatars, de 1,5 million de Russes et d’une quinzaine d’autres ethnies. Leur langue, le Tatar, se rapproche plus du turc altaïque que du russe. Si le « r » s’est perdu à l’usage… c’est bien ici le pays des Tartares conquis par Ivan le Terrible au XVIème siècle !
Terroir historique, le Tatarstan délimite la culture occidentale de l’orient. Églises orthodoxes et mosquées s’y côtoient allégrement.
Le folklore et les traditions y sont très présents, du chapeau étroit et brodé au pain de bienvenue en céréales soufflé au miel, mais n’y cherchez surtout pas le steak tartare parisien…
Sur 68 000 km2 autour de Kazan sa capitale, la steppe plate est coupée de champs de céréales et de forêts giboyeuses qui méritent deux réserves naturelles. Elle est traversée d’immenses cours d’eau telles la Volga et la Kama, formant de véritables mers poissonneuses. La Volga s’y élargit jusqu’à 43 km de large !
N’oublions pas les innombrables, mais discrets, forages de gaz et de pétrole qui émaillent le paysage où de rares et modestes villages exploitent des oies et des porcs.
L’immensité du paysage est un mot commun en Russie. Le ciel et ses horizons en font sa beauté.
Kazan, la capitale du Tatarstan
Kazan, avec 1,3 millions d’habitants, possède un magnifique kremlin classé au patrimoine de l’Unesco.
Les fortifications blanches du XIIe siècle abritent les minarets bleus de la mosquée Khul Sharif, la cathédrale orthodoxe de l’Annonciation, la mystérieuse tour de Syuyumbike, dernière reine de Kazan, ainsi que les bâtiments présidentiels.
Le panorama s’étend sur la Volga que l’on n’hésite pas à franchir, rive gauche, pour déambuler par les maisons en bois peintes du vieux Tatar, véritable musée en plein air.
En centre-ville, la rue Baumann, piétonne, se parcourt à la recherche de restaurants et de shopping, en écoutant quelques musiciens des rues.
Les Tatars restent fidèles aux traditions. Symbolique, l’énorme toit en forme de coupe du Palais du Mariage, haut de 32 mètres, attire l’attention. Il est inspiré de la traditionnelle cocotte de cuisine tatare. Chaque couple se doit d’y signer son mariage civil : « Le foyer est un bol plein de joie », confirme le proverbe tatar.
Parmi les autres monuments incontournables, le curieux théâtre de marionnettes Ekiyat coloré de vitraux et de tourelles surréalistes, ou le Temple de Toutes les Religions réunissant l’architecture de 16 religions différentes, ne manquent pas d’étonner par leur visuel imaginaire. Les squares et les parcs adoucissent la ville et le centre, du Kremlin au Palais du Mariage, se traverse à pied.
Les sites classés de la Volga
L’île-cité de Sviyazhsk, à 60 km de Kazan, est marquée par l’histoire. Elle a vu passer Ivan le Terrible (1552) assiégeant les Tatars de Kazan, Léon Trotsky (1918) et ses bolcheviks. Devenue goulag, elle abrita par la suite un hôpital psychiatrique. Ses derniers 200 habitants ne seront reliés au continent par la route qu’en 2010…
De nos jours, restaurée, l’île de Sviyazhsk est inscrite au patrimoine de l’Unesco. Son lourd passé transparaît encore dans ses 37 sites culturels et ses chemins tracés au carré autour de magnifiques églises et de musées dont celui de la Guerre Civile.
Le site archéologique de Bolgar, à 180 km au sud-est de Kazan, est également classé à l’Unesco.
Après les horizons sans fin d’une steppe agricole, boisée de bouleaux et de pins, un pont de 13 km sur la Kama plonge sur un univers aquatique avant de rejoindre la Volga. Ces paysages évoquent les merveilleux tableaux du peintre Ivan Shishkin né à Yelabuga en 1832, à voir à la galerie Tretiakov de Moscou.
Les Bulgares de la Volga, islamisés en 922, ne doivent pas être confondus avec les chrétiens de Bulgarie… La mosquée restaurée de Bolgar voisine avec les ruines de l’église orthodoxe. La tombe du Khan marque la capitale de la Horde d’Or (XIIIe s). Près de la Mosquée blanche commémorative, des fermes tatares en rondins et le Musée du Pain offrent une restauration possible.
Le monastère de la Mère de Dieu à Raifa, à 30 kilomètres au nord-ouest de Kazan, évoque la légende de son fondateur (1613), le moine Philaret qui fit taire les grenouilles pour mieux prier…
Fiche pratique
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Office du tourisme du Tatarstan
Comment y aller ?
Vols avec correspondance depuis la France avec Aeroflot, Finnair,Air Baltic…
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Le vol Moscou-Kazan ou Prague-Kazan n’est pas très cher (à partir de 29 €, 1 h 30). En attendant la France, des low-cost directs existent déjà depuis d’autres pays.
Sinon le train de nuit (12 h) depuis Moscou est très confortable... www.trainsrusses.fr
Documentation
Pas grand-chose dans l’édition, même en anglais. À l’aéroport de Kazan, ne pas louper l’Office de Tourisme et la carte de la ville en alphabet latin. Un petit guide (en anglais), difficile à trouver, mais recommandé : « Kazan, the portrait in the impressionist style », par Sergey Sokolov, avec les environs. 8 €
Transport
Cette région pleine d’avenir s’ouvre au tourisme, avec encore quelques difficultés pour l’accueil individuel. Si le voyage organisé facilite la vie, les premières aires pour camping-car voient le jour.
À Kazan, la circulation se fait à pied, par bus ou par taxis moins chers qu’à Moscou. Demander malgré tout le tarif avant de monter.
La ligne unique du métro traverse Kazan en dix stations.
En campagne, les stations d’essence et les motels pour routiers sont rares.
Hébergement
Toutes les grandes chaînes d’hôtels (150 env) souvent accompagnées de centre commerciaux, sont présentes à Kazan.
En campagne, quelques hôtels de remise en forme et spas, complètent les hôtels urbains. Autour des rives de la Volga, en centre Tartastan, ne comptez pas trop sur les hébergements.
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Restauration
Nombreuses sont les spécialités culinaires tatars. Les salades, crêpes et soupes dont le fameux bortsch, sont toujours les bienvenus. Les saucisses, pommes de terre en purée et beignets font une base coupe-faim peu coûteuse. N’essayez pas le poisson séché et pour le caviar, préférez le rouge au noir. Les pâtisseries orientales sont délicieuses.
Texte : Anne-Marie Minvielle
