Visiter Manille, Voyage Philippines
Activités à faire, lieux à voir - Tourisme Manille, Luzon
Sans pousser dans les recoins du Grand Manille, le centre de la municipalité regroupe des quartiers qui sont autant de villes en soi : Ermita et Malate, au cœur populaire de la baie ; l'historique et patrimoniale Intramuros ; l'hyperactive Binondo et ses environs, Chinatown métis et la moderne Makati, (5 km au sud), plantée de gratte-ciel et de centres commerciaux.
Gigantesque et chaotique, la mégapole philippine a mauvaise réputation. Le quotidien de Manille et de ses habitants ne se résume pourtant pas aux troubles politiques et drames environnementaux, ni à la misère sociale régulièrement à la une des médias.
Manille réjouit surtout par sa richesse humaine, surprend par la qualité de ses musées et divertit par sa vie nocturne, loin de se résumer à la fréquentation de quelques lieux interlopes.
la tentaculaire capitale des Philippines, creuset de multiples influences, mérite le détour. Car Manille est une métropole à nulle autre pareille.
Il suffit d'y préparer un peu ses sorties, de respecter certaines règles quant aux distances, heures et pauses nécessaires, de faire confiance aux Manillais, qui font de leur mieux pour aider leurs hôtes… et d’utiliser notre mode d’emploi pour explorer l’étourdissante Manille…
FORMALITÉS
- passeport
- visa
DÉCALAGE HORAIRE
DURÉE DE VOL DIRECT
- Papiers :
- passeport valable au moins 6 mois après la date de retour ;
- billet de retour ou de continuation (impératif) ;
- pour un séjour de plus de 30 jours, 2 possibilités :
- demander un visa avant le départ ;
- ou prolonger sur place de 29 jours l'exemption de visa.
- Vaccins conseillés :
- vaccins universels (DTCP, ROR chez l'enfant), tuberculose ;
- selon les conditions de voyage : hépatites A et B, typhoïde ;
- pour des séjours en zone rurale : rage et encéphalite japonaise ;
- traitement antipaludique.
- Meilleure saison : entre décembre et février.
- Durée de vol direct : pas de vol direct. Compter en moyenne 17h45 de vol avec escale pour Manille.
- Décalage horaire : + 6h l’été, + 7h l’hiver.
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Que faire à Manille ?
Cité fortifiée de 4,5 km de périmètre, Intramuros (« dans les murs ») fut la capitale politique, religieuse et économique des Espagnols en Asie. Après le bombardement américain de mars 1945, Intramuros devient une zone de terrains vagues et d'entrepôts, avant la reconstruction du quartier dans les années 80.
Quartier le plus visité de Manille pour ses monuments (fortifications, résidences, églises), musées et restos, Intramuros n'est pas pour autant 100 % touristique. D'anciens palais logent des administrations, et les enfants du quartier y ont leurs écoles.
Du sud – où un golf (!) exploite les pelouses des remblais –, on franchit les grilles pour s'engager sur General Luna, l'axe principal. Bientôt sur la droite, une majestueuse demeure héberge une belle boutique d'artisanat, un antiquaire et une librairie.
Plus vieille église du pays (1589), l'église San Agustin est inscrite à l'Unesco avec quelques consœurs, pour son style « baroque des tremblements de terre » adapté à ce péril et ses décorations réalisées par des artisans sino-philippins, dont un remarquable retable. Dans l’élégant cloître attenant, son musée met en scène l'art religieux de l’époque espagnole.
Voisine d’une élégante demeure à encorbellement pistache, des passages aux murs de tuf volcanique avec restos et boutiques abritent la Casa Manila, reflet de la vie des élites au milieu du 19e s. Entrés par le zaguan, patio pavé des pierres de ballast des jonques chinoises, on passe à l'entresuelo. Là clients et gérants patientaient devant l'oficina (bureau) où le patron et ses clercs géraient les affaires, et les chambres annexes servaient aux siestes, de 14 à 17 h. À l'étage, tout en bois massif : l'antesala, antichambre pour les proches, lea sala, où s’enchaînaient réceptions et bals, l'oratorio où l’on priait, la cuarto principal, chambre du maître et des invités importants, la comedor, salle de dîner, et les insolites letrina, toilettes à deux sièges pour poursuivre les conversations !
À l'extrémité nord du quartier, le Fort Santiago accueille un modeste musée dédié à José Rizal, héros national emprisonné ici en 1896.
Présents dans l’archipel dès le 9e s, les marchands chinois y établissent un troc : soie, poterie, buffles et matériel agraire contre nids d'hirondelle, carapaces de tortue, cire d'abeille, poussière d'or, perles, etc.
Si la Manille précoloniale compte déjà des habitants chinois, l'immigration massive démarre avec l'arrivée des Espagnols en 1571. Pour chaque conquistador, 20 Chinois débarquent…
En 1594, Binondo, en face d'Intramuros, est réservé aux Chinois convertis au christianisme. Quant aux non-convertis, ils sont cantonnés dans des zones closes, les parian, où ils seront victimes de plusieurs pogroms (environ 25 000 morts entre le 17e et 19e s) perpétrés par les Espagnols. Le dernier parian disparaît à la fin du 19e s.
À l'inverse des Anglais et Hollandais, les Espagnols encouragent les mariages mixtes avec les convertis. Un nombre croissant de mestizos (métis de sang chinois, malais et espagnols) profite des portes qui s'ouvrent pour prospérer. Ils construisent notamment la plupart des bâtiments en pierre et impriment l'essentiel des documents du pays.
Au 18e s apparaissent les ilustrados, classe de mestizo éduquée et riche à l'origine de la majorité actuelle de l'élite politique et économique du pays. Parallèlement, les classes moyennes mestizo s’investissent fortement dans la révolution nationale.
Ainsi, ceux que les Espagnols appelaient sangley (du mandarin Chang lai « venant souvent ») sont devenus tsinoy (sino-philippins), puis Philippins tout court...
Pour en savoir plus, visiter dans Intramuros l'intéressant Bahay Tsinoy, musée des Chinois dans la vie philippine.
Produit de la tolérance des Tagalogs, du pragmatisme chinois et des désirs du gouvernement et des missionnaires, le Chinatown de Manille est intégré au reste de la ville. Les diasporas se sont métissées depuis des générations avec les Espagnols et les autochtones.
De nos jours, la Manille d'influence chinoise s'étend de l'ouest, au niveau de San Nicolas, à l'est vers l'église Santa Cruz, et le quartier voisin de Quiapo (grands marchés fourmillants de vie, basilique du Nazaréen Noir). Mais Binondo demeure son centre nerveux. Créé en 1594, il revendique le titre de plus vieux Chinatown du monde.
Dans le prolongement du grand pont enjambant la Pasig depuis Intramuros, l'arche de l'amitié sino-philippine surplombe l'axe principal nord-sud du quartier.
500 m plus loin, la basilique de San Lorenzo est consacrée au premier saint du pays, un Chinois d'origine né à Binondo. On remarque l'étonnant clocher octogonal d'origine (fin 16e s) et les témoignages de l'inspiration chinoise des premiers artisans.
Immeubles d'avant-guerre ayant échappé aux bombes, blocs compartimentés des années 70, tours modernes se frayant un chemin vers le ciel... Binondo déploie des perspectives étonnantes, striées de câbles électriques.
Boutiques et restos colonisent l'espace. De petits marchés s'égrènent dans les allées, au ras du pavé. Un oratoire réunit christianisme, bouddhisme et anciens cultes chinois – remarquons au passage que les déesses Guanyin et Ma Zu se sont réincarnées sans heurts dans la Vierge Marie...
Parallèle à la rivière, la rue Escolta est plus proche de son passé d'anciens Champs-Élysées de Manille que de Chinatown.
Réaménagée, la promenade en bord de mer de Roxas à Malate offre par temps clair un beau panorama sur la baie de Manille, jalonnée par des navires et les cratères de deux anciens volcans.
Du sud au nord, Malate et Ermita font l'objet de chambardements encore indécis. Au sud, la place Remedia illustre les contrastes de la ville. Bordée d'une poignée de villas rappelant un passé plus huppé, elle est investie par les enfants du quartier. Mi-abandonnée, une tour contemple avec empathie la mini-favela de brique de ciment de son quart sud-est.
Petits marchands et cantines se coulent dans les failles des rues de Malate, en partie quartier chaud pour les Asiatiques. Apprécié pour sa clim', le centre commercial Robinson et ses environs comptent de nombreux restos aux cuisines cosmopolites.
Dominée par la statue du fier héros Lapu Lapu, une fontaine (sons et lumières) trône dans la moitié est du parc Rizal, poumon vert de la capitale soumis à rude épreuve.
À Binondo, l'avenue Escolta hérita à son âge d'or (début 20e s) du surnom de Champs-Élysées de Manille. Exagéré vu sa taille. N'empêche : une projection de cinéma y eut lieu en 1896, un an après celle des Frères Lumière à Paris, modes et affaires s'y lançaient, la bourse de Manille y siégeait, etc.
Au 413, dans un élégant immeuble Art déco de 1928, le petit musée FUB renvoie autant vers le passé (objets de l'ancien proprio, photos) que le futur d'Escolta, à travers des expos illustrant sa renaissance.
Dans les années 80, la rue sombre complètement, jusqu'à la création d'une association qui attire un célèbre architecte et des artistes. En juin 2016, ces derniers initient le lieu de rencontre et d’expression Hub: Make lab. Stands de créateurs-bidouilleurs, happenings, bar et café font dorénavant le buzz.
2e plus grande ville du pays après sa voisine Quezon City, Manille forme avec celle-ci et 15 autres villes la région Metro Manila (Grand Manille). Ajoutons les travailleurs et les visiteurs des zones périphériques, et la conurbation dépasse les 22 millions d'habitants.
Présentant la plus forte densité mondiale d'habitants au km2, cet espace est le théâtre d'une lutte d'influence entre le centre, ultra congestionné, et la périphérie où peuvent se développer de nouvelles urbanisations – sans que les problèmes récurrents d'infrastructure n'y soient forcément réglés.
5 km au sud-est du centre, Makati est la métropole moderne du Grand Manille la plus connue. Dans la même direction, 5 km plus loin, se développe Fort Bonifacio Global City. 10 km à l'est d'Intramuros, voici la nouvelle Eastwood.
Hérissée de tours de verre et d'acier, Makati est truffée de centres commerciaux parmi les plus grands du monde. Les Philippins vouent un véritable culte à ces espaces, à l'abri des rigueurs du climat et du trafic. Mais ce n'est pas le seul attrait du quartier...
Après avoir visité le recommandé musée Ayala, une promenade suivie d’un verre au Green Belt (enseignes à la mode, atrium paysagé, étonnante chapelle ouverte) n'est pas désagréable. Non loin, les 5 shopping malls Glorietta et SM Makati déploient leurs tentacules.
Bien moins standardisé à 2 km au nord, le lacis de ruelles entre Burgos et Polaris, aux bars animés avec concerts et restos en tout genre, ne se résume plus au quartier rouge d’antan.
En rejoignant l’aéroport depuis Malate par la nouvelle voie rapide, on observe, songeur, le curieux parc d'attraction City of Dream dédié aux personnages de Shrek et Madagascar.