Italie : les Pouilles, au pays des trulli
Avec leur toit conique, les curieux trulli en pierre sèche sont l’un des symboles de la région des Pouilles. La vallée d’Itria, où ils se concentrent, est d’ailleurs devenue l’une des destinations les plus touristiques d’Italie du Sud, surtout en été. Outre les trulli, cette région, à mi-chemin entre Bari et Brindisi, donne à voir de superbes villages perchés au cœur d’une campagne verdoyante où prospèrent les oliveraies, les vignobles et les vergers. Le tout, à quelques kilomètres seulement des plages de l’Adriatique et d’adorables ports de pêche comme Monopoli ou Polignano a Mare, et sous le soleil exactement…
Les trulli d’Alberobello
De drôles d’édifices ronds en pierre sèche, chaulés et coiffés d’un toit en forme de chapeau pointu, sont devenus la carte postale, voire le symbole, des Pouilles. Les trulli – c’est leur nom – sont des bâtisses typiques de cette région du sud de l’Italie, et plus particulièrement de la vallée d’Itria, située dans l’arrière-pays entre Bari et Brindisi.
Ces huttes de pierre ont été construites sans mortier à partir du 16e s selon une technique qui remonte à la préhistoire. Semblables à d’autres constructions traditionnelles du bassin méditerranéen (comme les bories dans le Luberon), les trulli étaient utilisés comme des abris temporaires, des entrepôts ou des habitations par les agriculteurs de la région. Leurs toits sont souvent décorés de marques mythologiques ou religieuses en cendre blanche et d’un pinacle porte-bonheur, censé éloigner le mauvais sort.
Servant aujourd’hui d'entrepôts, d'habitations, voire transformés en chambres d’hôtes, les trulli sont disséminés dans la vallée d’Itria, mais se concentrent dans la bourgade d’Alberobello où l’on en compte plus de 1 500… d’où son classement au patrimoine mondial de l’Unesco !
Ne vous attendez pas à déambuler en solitaire dans la zona monumentale dei trulli, regroupant deux quartiers à flanc de colline sur lesquels ont poussé ces curieuses maisons-champignons. Alberobello, surtout l’été, est l’une des destinations de prédilection des cars de touristes et, d’ailleurs, nombre de trulli ont été transformés en échoppes de souvenirs un peu kitsch.
Arrivez tôt pour profiter du site et préférez le quartier plus tranquille d’Aia Picola, à droite de la rue qui grimpe vers l’église Sant’Antonio, elle-même coiffée d’un toit conique ! Pour en savoir plus, le museo del Territorio, aménagé dans une quinzaine de trulli reliés entre eux, fait le point sur les traditions locales et cet habitat unique au monde.
Vallée d’Itria : les villes perchées des Pouilles
Si Alberobello présente la plus forte concentration de trulli, on peut en voir également dans la région environnante, en étant un peu plus au calme. La vallée d’Itria est, en effet, parsemée de trulli, notamment le long de la route SS 172 entre Alberobello et Martina Franca. Recouverte d’oliviers, de vignes et d’arbres fruitiers, cette riante vallée, digne d’un pays de cocagne, est également ponctuée de belles petites villes perchées, qui méritent largement le détour.
Martina Franca, juchée sur le mont San Martino qui lui a donné son nom, est l’une d’entre elles. Loin d’être muséifiée, elle se révèle vivante et attachante. Son centro storico, dominé par l’imposant palais ducal du 17e s, regorge de palais, d’églises et de monuments baroques. Un festival de façades blanches richement décorées, de balcons en fer forgé, de frontons sculptés, dont l’apothéose n’est autre que la basilique San Martino flanquée de son campanile gothique.
À quelques kilomètres de là, la ville blanche fortifiée de Cisternino, d’où l’on aperçoit Martina Franca, fait penser, avec ses ruelles étroites bordées de maisons chaulées, à une médina. Mais l’église San Nicola, de style roman, et les palais Renaissance de la ville nous ramènent en Italie. Faites une halte au square Garibaldi, face à la villa communale, pour contempler un très beau panorama sur la vallée d’Itria.
Autre village perché à ne pas manquer au cœur de la région des trulli, Locorotondo possède également son lot de palazzi et d’églises, dont la chiesa della Madonna Greca (15e s) qui abrite un polyptyque sculpté représentant une Vierge à l’Enfant. À l’orée de la vallée d’Itria, l’itinéraire se conclut en beauté avec Ostuni. Surnommée la « ville blanche », elle évoque un magnifique vaisseau de craie échoué au sommet d’une colline surgissant d’une marée d’oliviers.
Tour à tour byzantine, angevine et aragonaise, Ostuni a hérité nombre de vestiges défensifs, mais aussi de tortueuses ruelles bordées de blanches demeures et d’une cathédrale du 15e s, qui compte parmi les plus belles des Pouilles. Magnifique panorama sur la plaine et la côte Adriatique depuis la ville.
En redescendant vers la mer, Fasano, avec ses belles demeures bourgeoises, sa piazza centrale, son pavé lustré et ses rues à arcades, mérite le détour. L’une de ces cités de charme méconnues, dont l’Italie a le secret.
Polignano a Mare et Monopoli, au bord de l’Adriatique
Profitez de votre séjour dans la vallée des trulli pour aller piquer une tête dans l’Adriatique. Dans les Pouilles, en effet, la mer et les plages ne sont jamais bien loin.
Tout près de la vallée d’Itria et à 35 km de Bari, Polignano a Mare, ville aux origines grecques, est également l’une des plus belles cartes postales des Pouilles. Difficile de ne pas succomber, en effet, à ses maisons blanches perchées sur des falaises aux soubassements rongés par les vagues de l'Adriatique...
Après avoir pris votre photo souvenir, faites une balade dans les ruelles du centro storico gardées par une arche de pierre monumentale pour admirer l’adorable piazza V. Emanuele II, son palais à l’horloge et la chiesa Matrice, une église du 13e s. Plusieurs balcons du centro storico offrent de magnifiques échappées sur le bleu de la mer, tandis qu’au pied de la falaise, la gravina (le ravin) forme une petite calanque de galets où l’on peut se baigner !
À 10 km à l’est de Polignano, Monopoli possède une superbe vieille ville où l’on ne manquera pas l’église romane Santa Maria Amalfitana. Le petit port, avec ses barques bleues, ses maisons blanches aux volets verts et son palais vénitien, compose un tableau des plus exquis. Le château, construit stratégiquement face à l’Adriatique, offre un large panorama marin.
Enfin, après les visites, direction la plage, autour de Savelletri par exemple, un petit village de pêcheurs plutôt calme. Autour du port et face à la plage, des restos invitent à déguster du poisson et des fruits de mer fraîchement pêchés. Tout au long de la côte, des kilomètres de plages aménagées (lido) ou non invitent à poser sa serviette.
La grande plage de sable de Torre Canne, à 7 km de là, jouit d’une atmosphère familiale. Plus loin, en direction de Brindisi, Torre Guaceto et Guna Beach invitent également à poser sa serviette face à la grande bleue.
Fiche pratique
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Attention : il est conseillé de s'informer des recommandations de voyage et documents requis en raison de l'épidémie de Covid-19 sur cette page de l'office du tourisme italien et de l'office de tourisme de Pouilles, région où un enregistrement en ligne est demandé avant l'arrivée.
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Office national du tourisme italien
Office de tourisme des Pouilles
Comment y aller ?
Vols directs vers Bari avec Air France depuis Paris CDG ou Ryanair depuis Paris-Beauvais. Vols avec correspondance à Milan ou Rome avec Alitalia vers Bari ou Brindisi depuis plusieurs aéroports français (Paris-CDG, Orly, Marseille, Toulouse, Nice…). Trouvez votre billet d’avion.
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Quand y aller ?
Le printemps (mai-juin) et l’automne (septembre-octobre) sont les meilleures saisons pour visiter les Pouilles, les températures étant plus douces et la fréquentation touristique moindre.
Où dormir ?
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Texte : Jean-Philippe Damiani