Nice verte
Quand on pense à Nice, on imagine surtout sa vieille ville pittoresque et la promenade des Anglais ouverte sur la baie des Anges. Mais la cité cultive aussi son côté vert, en plein essor. Partons à la découverte de la Nice verte…
Préparez votre voyage avec nos partenairesNice, entre parcs, jardins, vignobles et oliviers
Tout a commencé au 19e siècle, quand l’aristocratie européenne qui venait passer l’hiver à Nice, séduite par la douceur du climat de la Côte d’Azur et la situation privilégiée de la ville, entre mer et collines, commença à planter des espèces exotiques venues du monde entier. Après, furent créés les premiers jardins publics.
Aujourd’hui, avec quelque 300 hectares de parcs et jardins, la cité se veut « ville verte de la Méditerranée », et poursuit sa politique de végétalisation. L’ouverture de la ligne 2 du tramway, en juin dernier, a permis le réaménagement des anciens couloirs de bus, qui seront bientôt remplacés par des pistes cyclables et une promenade arborée.
Ce que beaucoup ignorent, c’est que Nice est aussi une commune agricole, où l’on produit du vin, de l’huile d’olive ou encore des fruits et des légumes, avec le souci de mettre en valeur le local et le bio. Tout un terroir à découvrir, et de belles rencontres à faire avec des producteurs passionnés.
Le Paillon, poumon vert de Nice
Inaugurée en 2013, la promenade du Paillon s’étend sur 12 hectares au cœur de la cité, et relie le Vieux-Nice à la ville du 19e siècle. Son allée principale suit le tracé du fleuve côtier (le Paillon) qui était à ciel ouvert jusqu’en 1893, avant d’être recouvert.
On y retrouve la végétation méditerranéenne (pins parasols, cyprès de Provence, oliviers, vignes, caroubiers, figuiers…), mais aussi des arbres, des arbustes et des plantes du monde entier, chaque continent ayant son espace dédié. Un vrai voyage botanique.
À voir également : un jardin d’acclimatation et le Conservatoire de l’œillet, une fleur emblématique de Nice, qui était autrefois cultivée sur les collines alentour et exportée aux quatre coins de l’Europe.
Les enfants, eux, s’amusent dans les espaces de jeux, mais aussi sur le grand miroir d’eau (2 800 m2), doté de 128 jets d’eau.
De l’autre côté de la place Massena, dans le jardin Albert Ier, on reste dans l’ambiance aquatique sur le plateau des brumes (1 500 m2) et ses 960 brumisateurs. Rafraîchissant quand le soleil tape !
Horaires d’ouverture : de 7 h à 23 h du 1er avril au 30 septembre, et de 7 h à 21 h du 1er octobre au 31 mars.
Le dernier moulin à huile d’olive de Nice
Dans le quartier de la Madeleine, se trouve le seul moulin à huile d’olive traditionnel encore en activité à Nice : celui de l’entreprise Nicolas Alziari, dont l’histoire remonte à 1868 et qui a été rachetée par la famille Piot dans les années 1990.
Aujourd’hui, les jumeaux David et Vincent sont aux manettes, perpétuant la tradition et maintenant en activité le vieux moulin, qui est l’un des derniers au monde à employer la méthode ancestrale dite « génoise ».
On peut le voir en activité pendant la saison de fabrication (grosso modo, de novembre à mars), durant laquelle les producteurs y apportent leurs olives. En dehors de cette période, le moulin se visite aussi, à la demande. Vous apprendrez notamment que rien ne se perd dans l’olive, les noyaux servant à chauffer le moulin et la peau étant utilisée comme fertilisant.
Alziari cultive 70 hectares d’oliviers en bio, dont la principale variété est la cailletier, endémique et la seule à posséder les deux AOP « olive de Nice » et « huile d’olive de Nice ».
Si aujourd’hui, 10 % de l’huile produite possède le précieux label bio, l’année prochaine, les 30 % seront atteints. Parmi les différentes cuvées, l’huile d’olive de Nice est la plus douce.
Précisons que, en plus du moulin artisanal, Alziari utilise aussi un autre moulin plus moderne, et que l’on peut retrouver leurs produits dans la boutique du centre-ville, en face de la mairie.
Nicolas Alziari, 318 bd de la Madeleine
Nice en panoramas
Plusieurs grands espaces verts ont été judicieusement installés sur les collines dominant Nice, offrant aux promeneurs de spectaculaires panoramas sur la cité et la mer.
Depuis le parc de la Colline du château, on a ainsi une vue imprenable sur la baie des Anges, la vieille ville et le port. Étendu sur 19,3 hectares, c’est un lieu de promenade particulièrement agréable lorsqu’il fait chaud, avec ses sous-bois et sa cascade. On peut y voir des mosaïques du 20e siècle, en guise de rappel historique : c’est en effet ici que les Grecs établirent leur comptoir, fondant ainsi Nice. Le château qui fut édifié au Moyen Âge, lui, n’existe plus.
On a aussi une belle vue sur l’est de la ville et le fort du mont Alban depuis le jardin du monastère de Cimiez, très joli avec ses pergolas recouvertes de rosiers (en saison), l’ancien potager et verger des moines, son puits et ses parterres de fleurs. L’été, des concerts sont donnés dans le cloître à l’occasion du festival Nice Classique Live.
Si vous allez faire un tour au cimetière, vous pourrez y voir les tombes de Raoul Dufy et de Matisse. En face du monastère, le jardin des Arènes de Cimiez, avec son oliveraie et ses pelouses ouvertes au public, est un endroit parfait pour pique-niquer aux beaux jours.
Changement d’ambiance au parc Estienne d’Orves, parc naturel départemental de 15 hectares installé sur la colline Saint-Philippe, dont le sommet est planté de plus de 500 oliviers. De là-haut, on a aussi un panorama sur la ville.
Sortie familiale au parc Phoenix
Près de la promenade des Anglais et de l’aéroport, le parc Phoenix, labellisé « Jardin remarquable » et « Famille plus », regroupe plus de 2 500 espèces de plantes sur 7 hectares. On y admire notamment une belle collection de palmiers : 52 espèces, dont le Phoenix Canariensis, la plus plantée sur la commune, qui a donné son nom au parc. Mais aussi des sauges, des azalées, des rhododendrons, des camélias et de nombreuses plantes méditerranéennes : cistes, chênes verts, chênes lièges, myrte, arbousier, caroubier…
Dans la serre (700 m2), qui est l’une des plus grandes d’Europe, six climats tropicaux et subtropicaux sont reconstitués. On peut notamment y voir la fougère arborescente de Tasmanie, l’arbre du voyageur, le frangipanier ou encore la vanille. Près de la serre, la rocaille des succulentes décline tout en ensemble de cactées, aloès, agaves et euphorbes.
Côté faune, on découvre 75 espèces d’animaux, dont des wallabies, un insectarium ou encore des ouistitis, particulièrement appréciés des enfants. Ajoutons enfin que tout un travail de conservation et de protection des espèces est mené ici, avec des collaborations internationales. Une sortie sympa à faire en famille.
Parc Phoenix. Plein tarif : 5 € (gratuit pour les moins de 12 ans).
Bellet : le fameux vin de Nice
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la commune de Nice possède un vignoble ! Sur les collines de l’ouest de la ville, sept domaines produisent environ 160 000 bouteilles chaque année du fameux vin de Bellet, qui possède une AOC depuis 1941. Un vin rare, tant les parcelles sont réduites et compliquées à cultiver, en raison du terrain pentu.
Au Domaine de la Source (7 ha), des cépages rares sont cultivés en biodynamie : rolle (blanc), braquet (rosé), folle noire et grenache (rouge). Et les vins du domaine sont labellisés bio depuis 2007. À la tête de l’affaire familiale, on retrouve une sœur et un frère : Carine, gérante, et Éric, viticulteur passionné.
Ici, les vendanges (jusqu’à fin septembre, début octobre), se font entièrement à la main. En fonction du climat de l’année, le domaine produit quelque 20 000 bouteilles par an. « On n’a pas le temps de boire du mauvais vin », affirme Éric avec raison, ajoutant que « pour faire du bon vin, il faut être bien. » Ce à quoi on a envie d’ajouter : « In vino veritas ».
Domaine de la Source. 303, chemin de Saquier. Saint Roman de Bellet, tél. : 04 93 29 81 60. L’été, deux visites ont lieu tous les après-midi (12 €/pers., dégustation incluse).
Le potager de Saquier, bio et bon !
Non loin du Domaine de la Source, deux autres passionnés ont créé le Potager de Saquier. Voilà plus de 25 ans que Pierre et Anne Magnani ont choisi l’agriculture biologique et valorisent la diversité.
Ils cultivent ainsi chaque année cinq sortes de cédrats, une quinzaine de variété de courges ou encore 80 à 100 variétés de tomates, « anciennes, du terroir, et qui poussent dans la terre », précise Pierre, qui ajoute : « Ici, on fait une vraie agriculture pour nourrir les gens. »
Le couple se fournit chez Kokopelli pour les semences, et fait appel à des woofers, une aide précieuse pour le travail agricole. Anne et Pierre organisent aussi des soirées festives et musicales, avec dîner paysan, qui se déroulent sous la grande serre (non chauffée) où poussent des bananiers et des maracujas. Ceux qui veulent découvrir la ferme peuvent aussi séjourner dans le gîte. L’occasion pour les hôtes de passer une journée en immersion à la ferme.
Pour déguster les bons fruits et légumes du potager de Saquier, autre option : les acheter au marché du Cours Saleya dans le Vieux-Nice. Ou les commander à l’Amap (paniers sur réservation, minimum la veille). Le but d’Anne et Éric ? « Redynamiser l’agriculture locale et remettre l’humain au centre. » Un joli projet.
Le Potager de Saquier. 151 chemin de Saquier. Gîte (60 €/2 pers.), appartenant au réseau « Bienvenue à la ferme ». Supplément immersion en maraîchage (15 €, repas paysan inclus). Tél. : 06 70 56 20 35.
Nice se met aussi à la bière…
« La culture de la bière a été tardive, ici », explique Olivier Cautain, à la tête de la Brasserie artisanale de Nice. C’est le foot qui a changé la donne : il y a eu rupture des stocks de bière pendant l’Euro 2016 ! »
Précurseur, c’est en 2015 qu’il a ouvert dans le quartier de Libération la première brasserie artisanale de la ville. Ses bières, dont les bouteilles arborent un design sobre et épuré, sont en cours de certification bio. Elles sont déjà fabriquées à partir de céréales bio françaises.
La blonde Zytha est élaborée à base de pois chiche bio du Var, et la blanche Blùna contient des écorces d’orange bigarade. Olivier crée aussi des bières saisonnières, par exemple à base de courge ou de cougourdon à l’automne. « Le but est de travailler avec des produits qui viennent de chez nous et soient emblématiques de la région. »
Signalons enfin que les cuves ont été conçues sur mesure par des artisans locaux, que les chopes en vente dans la boutique sont fabriquées par une potière niçoise, que les bières sont consignées, et que des personnes handicapées sont employées pour étiqueter les bouteilles.
La visite de la brasserie (où vous êtes initiés au processus de fabrication) est gratuite et se conclut par une petite dégustation.
La Brasserie artisanale de Nice. 14 avenue Villermont.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Fiche pratique
Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le Routard Côte d’Azur et le Routard Nice en librairie.
Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Nice
Office de tourisme métropolitain Nice Côte d'Azur
Office du tourisme de la Côte d’Azur
Comment y aller, se déplacer ?
- Paris-Nice : 1 h 25 en avion depuis Orly et CDG. En train, comptez env 6 h en TGV. Liaisons aériennes et ferroviaires avec de nombreuses villes françaises.
Sur place, le tram est très pratique pour visiter la ville, et en plus, il est vraiment bon marché : 1,50 € le trajet, carte de 10 trajets : 10 €, voyages illimités pendant 7 jours pour 15 €.
Où dormir, où manger ?
- Villa Saint Hubert : 6 rue Michel-Ange. Station du tramway : Borriglione. Un charmant hôtel deux étoiles, dans un quartier calme, avec un agréable jardin sur l’avant, où l’on peut prendre le petit déjeuner (7 €). Climatisation. Chambre pour 2 pers. à partir de 65 € en basse saison.
- Acchiardo : 38 rue Droite. Tél. : 04 93 85 51 16. Tenu par la même famille depuis 1927, ce resto de la vieille ville sert une délicieuse cuisine niçoise : on recommande, entre autres, la copieuse assiette niçoise (19,80 €), mais aussi les petits farcis niçois maison (14 €), les filets de rouget à la tapenade (18,50 €), accompagnés de merda dé can (gnocchis verts). Accueil et ambiance au top, ce qui ne gâche rien.
- Le Canon : 23 rue Meyerbeer. Ici, les produits locaux et de saison sont à l’honneur. Aucun menu, mais une ardoise qui s’adapte en fonction des livraisons des fournisseurs. Parmi eux, le pêcheur local Steve Molinari, qui livre ses poissons tous les jours. Les saveurs, elles, sont méditerranéennes, et tout est fait maison, sauf le pain. Plats : env. 17 €. Côté cave, des vins nature. Une très bonne adresse. Réservation recommandée.
- Peixes : 4 rue de l’Opéra. Tél. : 04 93 85 96 15. En terrasse ou dans la salle décorée de carreaux de faïence bleu et blanc, on déguste de délicats ceviches, carpaccios, tatakis ou tartares de poissons (13-15 €), aux saveurs originales. Également des huîtres et des plats chauds (ex. : turbot, purée de brocolis, palourdes, noisettes et zeste de citron confit, 21 €). Une belle adresse pour les amoureux des produits de la mer.
- Kiosque Tintin : place du Général-de-Gaulle. L’un des meilleurs endroits de Nice pour manger un traditionnel pan bagnat (tomate, céleri, oignon, radis, thon, œuf). Env. 5 €.
Où boire un verre ?
Au rooftop Monsigny (17 avenue Malaussena). Au 7e étage de l’hôtel Monsigny, au coucher du soleil, on boit l’apéritif en musique, en profitant d’une vue à 360° sur la ville. Délicieux cocktails classiques ou créatifs (12-15 €), mais aussi mocktails (9 €) et smoothies (8 €). Et pour grignoter, des tapas et des bowls.
Faire son marché
Au Cours Saleya. Le grand marché méditerranéen de la vieille ville, où l’on fait provision de fruits, de légumes et de produits locaux provenant de la commune ou de l'arrière-pays niçois. Du mardi au dimanche, de 6 h à 13 h 30.
Et aussi…
L’atelier des parfums, chez Molinard : 20, rue Saint-François-de-Paule.
Dans le centre-ville de Nice, on peut confectionner son propre parfum chez Molinard. On vous explique ce que sont les notes de tête, de cœur et de fond. Vous choisissez ensuite 4 essences de chaque catégorie, et on vous propose plusieurs combinaisons pour créer une fragrance unique. À la fin, vous repartez avec votre diplôme d’initiation, un flacon de 50 ml et la composition de votre parfum (possibilité d’en recommander). Tarif : 69 €.
Voyages - France, 384 pages, 35 €
Texte : Olivia Le Sidaner
Mise en ligne :