Barcelone secrète : 8 lieux insolites à découvrir
Vous pensez tout connaître de Barcelone ? Rassurez-vous, la métropole catalane n’a pas encore dit son dernier mot ! À Barcelone, il reste des lieux uniques, des œuvres d’art méconnues, des perles architecturales loin de la foule... Intimistes plus qu’exceptionnels, tous ces lieux évoquent une ville authentique et terriblement attachante, à (re)découvrir inlassablement. Zoom sur 8 sites hors des sentiers battus dans une Barcelone méconnue.
Préparez votre voyage avec nos partenairesUne vigie sur Barcelone signée Gaudí
La torre Bellesguard est l’œuvre la moins connue de Gaudí à Barcelone, et pour cause... La maison longtemps habitée par la famille Guilera a récemment ouvert ses portes au public. La visite mérite un détour, même si l’accès en transport public n’est pas facile.
Perchée sur les hauteurs de la ville, la tour tient son nom de sa position « Bellesguard », « belle vue » en français. Gaudí a profité des vestiges médiévaux pour construire une maison à mi-chemin entre le gothique et l’art nouveau… Une curiosité que le maître catalan reproduira au parc Güell un peu plus bas dans la ville. Il n’y a qu’à observer le viaduc que Gaudí a construit à l’extérieur du parc pour s’en rendre compte.
À l’intérieur de la tour, seuls le hall magnifique avec ses airs andalous-mauresques, le fumoir avec sa vue imprenable sur la montagne et le grenier inachevé se visitent. Une découverte encore plus privilégiée le week-end lorsqu’on est accompagné d’un guide (espagnol ou anglais).
La visite se termine sur le toit-terrasse avec la vue plongeante sur la flèche surmontée de la croix à quatre branches symbole de Gaudí. Au loin, la ville se découvre avec la Sagrada Familia en point d’orgue. Dieu que Barcelone est belle aurait pu dire le maître du modernisme !
Tour Bellesguard de Gaudi : 20 Calle Bellesguard. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 15 h. Mise à disposition d’audioguides en français.
Miró vous souhaite la bienvenue à Barcelone…
Chaque jour, ils sont nombreux à passer devant une œuvre de Miró sans même se retourner… Ce sont les voyageurs (enfin, presque tous) qui arrivent et partent du Terminal 2 (celui des low cost) de l’aéroport El Prat de Barcelone…
Pourtant, la fresque est gigantesque ! Neuf mètres sur cinq. Une mosaïque composée de 4 900 carreaux de céramiques de 35,5 x 25,5 cm. Elle a été réalisée en collaboration avec son ami d’enfance et céramiste Josep Llorens i Artigas.
En 1968, quand la ville de Barcelone commande à Miró une œuvre pour l’inauguration du nouveau Terminal de l’aéroport del Prat, l’artiste propose d’en réaliser trois… Trois œuvres intitulées « Bienvenida » qui souhaitent la bienvenue aux nouveaux visiteurs arrivés par la mer, la terre et les airs.
La première est un hymne à la joie pour tous ceux qui arrivent à Barcelone en avion. La deuxième œuvre, « Pla de l’Os », est une mosaïque au sol de 65 m2 créé en 1976, toujours avec son ami céramiste. Située sur La Rambla, face au marché de la Boqueria, elle invite tous ceux qui débarquent du port à découvrir la ville. À l’époque, elle a beaucoup déstabilisé, et les Barcelonais n’hésitaient pas à qualifier l’artiste de barbouilleur. Le nom « Pla de l’Os » rend hommage aux porteurs qui se tenaient disponibles à cet endroit.
Des trois œuvres, seule la sculpture « Dona ocell i una estrella », prévue pour le parc Cervantes non loin de la gare de Sants et qui devait accueillir les touristes venus par la terre (route et train) ne fut jamais réalisée. La municipalité de Barcelone rejeta le projet. Une maquette se trouve à la fondation Miró. C’est la ville de Chicago qui a acheté la sculpture en la baptisant « Miss Chicago ».
Le baiser de la paix ?
Pour découvrir cette mosaïque d’un genre nouveau, mieux vaut connaître l’adresse… Si elle se situe dans le populaire Barri Gotic, près de la cathédrale de Barcelone, elle se niche dans une ruelle qui ressemble à une impasse.
Surnommée « El Beso », l’œuvre intrigue par sa composition. Elle juxtapose plus de 4 000 photos imprimées sur des carreaux de ciment par l’artiste Antoni Cumella. À l’origine de cette photomosaïque de 30 m2, un projet de collaboration entre le photographe Joan Fontcuberta, le journal espagnol El Periódico et la mairie de Barcelone.
Après avoir récolté les photos envoyées par les lecteurs sur le thème de la liberté, Joan Fontcuberta a réussi le tour de force d’imager un baiser en organisant les images en fonction des couleurs.
L’œuvre rend hommage à la fête nationale catalane, la Diada. Célébrée le 11 septembre, elle commémore la résistance des Catalans en 1714 quand Barcelone fut assiégée par les troupes franco-espagnoles. Une mosaïque qui ne laisse pas indifférent.
Adresse : Plaça d’Isidre Nonell
Et la lumière fut !
C’est l’artiste de plus discret de Barcelone et le lieu le plus difficile à dénicher, car, de jour, l’œuvre est invisible !
Avec « Deuce Coop », l’artiste américain James Turrell a réussi à poser son empreinte dans un corridor blanc. Après avoir longtemps cherché un lieu, il décide en juillet 1992 d’habiller de lumière un espace d’accès public au cloître du monastère de Saint-Augustin dans le quartier du Born, dans la vieille ville.
Une œuvre tellement secrète qu’elle se découvre uniquement la nuit ou, pour les esthètes, au coucher du soleil… C’est à ce moment précis qu’elle prend toute son ampleur. L’installation lumineuse composée de néons s’intensifie doucement pour finalement faire apparaître sur les murs une couleur bleu azur ponctuée d’un point rouge sur le plafond. Le passage ainsi illuminé met en valeur les arcades du cloître du couvent de Saint Augustin situé juste en face.
Centre Civic, couvent de Saint Augustin, calle Comerç 26. Ouvert du lun au ven jusqu’à 22 h et le sam jusqu’à 21 h. Fermé le dimanche.
Ignacio de Puig : un jardin secret à Barcelone
Le jardin est tellement caché qu’il faut oser entrer dans l'hôtel Petit Palace Boqueria Garden et passer par la porte vitrée à droite de la réception pour le découvrir. C’est pourtant un jardin public avec ses bancs et sa fontaine, où il fait bon flâner à l’ombre d’un magnolia. Quelques voisins viennent lire ici pendant que des enfants jouent à cache-cache.
Le jardin est relativement petit, mais tout à fait agréable lorsqu’il s’agit de déjeuner sur le pouce après avoir acheté quelques spécialités catalanes au marché de la Boqueria, juste en face.
C’est un havre de paix enchâssé entre deux hôtels comme il en existe à Barcelone. Aujourd’hui la municipalité de Barcelone essaie d’entretenir ces oasis vertes au cœur des quartiers touristiques et incite les habitants à prendre possession de terrains vagues pour insuffler des notes de verdure et de convivialité dans la ville. N’hésitez pas à entrer dans ces nouveaux jardins populaires !
Calle Boqueria, 10, ouvert tous les jours de 10 h à 19 h.
La fondation Enric Miralles
Face à nous, le Pasage de la Paz, dont le nom est inscrit dans la pierre et qui fait penser aux passages couverts parisiens. À droite la fondation Enric Miralles se remarque à peine, et pourtant il faut oser pousser la porte.
En pénétrant dans le patio de ce bel immeuble néo-classique, on découvre en montant quelques marches l’univers d’Enric Miralles, un architecte de renommée internationale né à Barcelone. C’est lui qui a imaginé le marché Santa Caterina avec sa voile de céramiques colorées proche du Palau de la Música, ainsi que le très beau bâtiment Gaz natural dans le quartier de la Barceloneta. Chaque semestre une nouvelle exposition gratuite montre les talents d’un architecte disparu.
Même si ce n’est pas très grand, le lieu a toutes les caractéristiques d’un appartement classique avec ses carreaux de ciment colorés au sol et ses voûtes catalanes en briques au plafond. Pour les amateurs d’architecture, il est possible de visiter le studio d’architecture au premier étage à condition de réserver par mail.
Fundacio Enric Miralles. Passatge de la Pau 10 bis. Visites libres du lun au ven de 10 h à 14 h et 16 h à 19 h. Demande de visite du studio en écrivant à info@mirallestagliabue.com
Un musée des Géants à Barcelone
Non seulement ce musée n'apparaît pas dans les guides touristiques, mais il est assez difficile de se renseigner sur son site internet si on ne comprend pas le catalan ! Il est situé dans l’un des quartiers les plus touristiques de la ville, à côté du marché Santa Caterina.
Ce lieu unique et gratuit fait référence à la culture catalane. Dès 1902, la ville de Barcelone organisa le premier concours de géants, nains et monstres typiques en carton-pâte. Au cours des régimes politiques successifs, les géants vont adopter des visages païens pour ressembler finalement à des figures populaires du quartier souvent membres de corporations.
Ils sont fabriqués par des associations de quartier appelées aussi « les colles ». Aujourd’hui, les défilés rythment les rues de Barcelone lors des fêtes des saints patrons et les Géants tournent à la manière d’une sardane (danse folklorique) endiablée.
Admirez les géants de Saint Roch à l’entrée… ils ouvrent le bal d’une série de personnages et d’animaux fantastiques truculents.
Casa dels Entremesos, Plaça de la Beates, 2. Ouvert du mar au sam 10 h-13 h et 16 h-19 h. Dim et jours fériés 11 h-14 h.
Sur les pavés, la mer
Que serait Barcelone sans ses pavés en ciment en forme de fleurs qui tapissent la ville depuis 1906 ? On les appelle « les panots ».
À l’origine, la mairie de Barcelone lança un concours pour uniformiser les trottoirs de la ville et recouvrir les 10 000 m2 de nouvelles voies piétonnes du quartier Eixample imaginées par l’urbaniste catalan Cerda pour agrandir la ville.
Compte tenu des coulées de boue et des averses à répétition que subissait Barcelone, les pavés ont été conçus pour être antidérapants ! Cinq motifs ont été retenus et chacun a la particularité, avec ses rainures plus ou moins profondes, de retenir l’eau pour éviter de glisser.
Le plus célèbre étant la fleur quadrilobe inspirée par les bas-reliefs de la Casa Amatller construite par Puig i Cadafalch et dont les pétales font l’effet d’une petite gouttière. Le motif le plus artistique est celui de Paseo de Gràcia créé par Gaudí.
Il suffit de regarder ses pieds pour voir apparaître un tableau marin. En prenant un peu de recul et en identifiant sept pavés hexagonaux contigus, on découvre une véritable œuvre d’art. Une composition dessinée d’algues, d’anémones de mer et d’étoiles à découvrir en baissant les yeux… Un clin d’œil au décor de la façade de la Casa Batló, construite elle aussi par Gaudí et dont les balcons plongent sur le Paseo de Gràcia.
Pour en savoir plus
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Texte : Barbara Divry
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