Finistère : balades autour de Brest
Autour de Brest et de sa rade, les opportunités de faire de belles balades ne manquent pas. À l’ouest, on profite de panoramas spectaculaires sur la mer du côté du fort de Bertheaume et du phare du Petit Minou. À l’est, on fait le plein de culture à Landerneau et on découvre le patrimoine méconnu de la presqu’île de Plougastel-Daoulas. Plus au sud, on visite les jardins de l’abbaye de Daoulas et enfin les ruines romantiques de l’abbaye de Landévennec, à l’entrée de la péninsule de Crozon. Autant d’idées d’excursions alléchantes à faire si vous séjournez à Brest.
Préparez votre voyage avec nos partenaires- L’Ouest sauvage, du Petit Minou au fort de Bertheaume
- Art et histoire à Landerneau et à La Roche-Maurice
- Voyage dans le temps et l’ailleurs à l’abbaye de Daoulas
- L’ancienne abbaye Saint-Guénolé, à Landévennec
- Plougastel-Daoulas, entre fraises et traditions
- Les trésors cachés de la presqu’île de Plougastel
- Fiche pratique
L’Ouest sauvage, du Petit Minou au fort de Bertheaume
Pour avoir un point de vue spectaculaire sur la rade de Brest, rendez-vous au phare du Petit Minou (à Plouzané), à l’ouest de Brest (env. 14 km). Bâti en 1848 et automatisé en 1989, il est aligné avec le phare du Porzic et indique aux bateaux le chemin pour entrer dans la rade. Il ne se visite pas, mais on peut en faire le tour. De là, on a un panorama splendide sur la côte sauvage, les plages… et les surfeurs (expérimentés) qui jouent avec les vagues.
En poursuivant vers l’ouest, on rejoint le fort de Bertheaume, dressé sur son îlot solitaire, relié au continent par une passerelle. Il fut édifié en 1689 par Vauban, qui y installa une batterie de canons. Cette sentinelle stratégique permettait de surveiller la rade de Brest et prouva d’ailleurs très vite son utilité en 1694, lorsque les Anglais tentèrent vainement de débarquer à Camaret.
Au fil des siècles, on y aménagea des casernes, des magasins, une poudrière, et le fort abrita les troupes allemandes à partir de 1940, avant d’être abandonné après-guerre, et enfin racheté par la commune en 1992.
Le site se visite uniquement durant les mois d’été*. D’avril à septembre, vous pouvez cependant y accéder si vous pratiquez l’une des activités proposées dans le fort (tyrolienne, parcours en rochers, chasse au trésor). On l’aperçoit également depuis le sentier côtier, où une belle randonnée est à faire sur le GR34 (comptez 2h30 pour aller du fort au phare du Petit Minou). Enfin, si la météo est clémente, vous pouvez aussi vous poser sur le sable clair de la jolie plage de Bertheaume.
*Fort de Bertheaume : visite libre du fort et accès à l’îlot fortifié : 3 €/adulte, 1,50 €/enfant (6-11 ans), en juillet-août. Bertheaume Iroise Aventure propose des activités d’avril à septembre, sur réservation (02-98-48-26-41).
Art et histoire à Landerneau et à La Roche-Maurice
À moins d’une demi-heure de route à l’est de Brest, Landerneau est une agréable ville au riche patrimoine, installée dans la ria de l’Elorn. Son port a vu transiter les marchandises depuis l’époque gallo-romaine, et à partir du 15e siècle, la cité s’est enrichie grâce au commerce de la toile de lin. La plupart des belle bâtisses historiques que l’on peut admirer aujourd’hui datent de l’apogée de sa prospérité, entre 1660 et 1720. Le joyau de la ville est le pont de Rohan, l’un des derniers ponts habités d’Europe.
Landerneau est aussi connue pour sa vitalité artistique. La galerie de Rohan est dédiée à l’art contemporain, et le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture (FHEL), créé en 2011, propose des expositions prestigieuses, dans le couvent des Capucins (17e s.).
À 5 km à l’est de Landerneau, vous pouvez aller voir le château de Roc’h Morvan, à la Roche Maurice (accès libre). De la forteresse médiévale bâtie au 11e s. par le sieur Morvan, vicomte de Cornouaille de son état, il ne reste que les ruines du donjon carré et une partie du mur d’enceinte, juchées sur un éperon rocheux dominant le village. Mais l’ensemble reste cependant impressionnant. En montant au sommet, on a un beau panorama sur la vallée de l’Elorn. Des panneaux sur le site et à l’office du tourisme (au pied du château) retracent l’histoire des lieux.
Non loin de là, se trouve l’enclos paroissial de La Roche-Maurice, avec son calvaire à trois croix. Sur l’ossuaire (1689), l’Ankou (le messager de la mort dans les légendes bretonnes) prévient : « Je vous tue tous ». De quoi vous flanquer la chair de poule !
Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture. Jusqu’au 4 janvier 2021, on peut y voir l’expo Enki Bilal. Plein tarif : 8 €, tarif réduit : 6 €.
Voyage dans le temps et l’ailleurs à l’abbaye de Daoulas
Brest n’est qu’à une vingtaine de minutes, mais l’abbaye de Daoulas invite à la rêverie et à l’évasion. Fondée au 12e s. par des chanoines de l’ordre de saint Augustin, elle est aujourd’hui la propriété du département et abrite un centre culturel. De sa splendeur passée, subsistent un magnifique cloître roman, une fontaine et un oratoire du 16e siècle.
Créé en 1990, son jardin de plantes médicinales, d’inspiration médiévale et labellisé « Jardin remarquable » en 2012, regroupe sur deux terrasses des plantes venues du monde entier, appartenant aux pharmacopées traditionnelles, menacées, tinctoriales ou encore toxiques. Depuis 2015, un jardin d’arbres médicinaux le complète, réunissant 350 espèces originaires de toute la planète.
À ce voyage botanique sur les cinq continents, répondent les expos organisées chaque année dans les jardins de l’abbaye, dont le fil rouge est l’ouverture aux cultures du monde. Dans le cadre des Balades photographiques de Daoulas, on peut ainsi actuellement admirer les images de l’Iranien Babak Kazemi, inspirées d’un conte romantique persan du 12e siècle. L’expo temporaire (en salle) sur l’amour a été reportée à 2021 pour cause de Covid. Et une autre expo photo sur le même thème investit les rues du village.
Il est fort agréable de se promener dans les différents espaces des jardins, entre les topiaires, la prairie, les chemins buissonniers et leurs tunnels en saule, sans oublier le grand cèdre bleu du Liban, majestueux.
Abbaye de Daoulas. Ouvert jusqu’au 1er novembre. Entrée : de 1 € à 5 € (plein tarif), moins de 7 ans : gratuit. En période de Covid, seuls les visites et ateliers se déroulant en extérieur sont maintenus (réservation obligatoire). Programme des animations sur le site des Chemins du patrimoine en Finistère
L’ancienne abbaye Saint-Guénolé, à Landévennec
À 45 minutes au sud de Brest, le village de Landévennec est niché tout au fond de la rade, bénéficiant d’un microclimat si doux que les palmiers s’y épanouissent. C’est ici, dans un paisible vallon, que saint Guénolé aurait fondé un monastère à la fin du 5e siècle. Aujourd’hui, les ruines de l’ancienne abbaye se dressent toujours au-dessus de l’Aulne, offrant au regard un paysage des plus romantiques.
Les fouilles archéologiques menées depuis 1978 ont révélé son histoire mouvementée, qui nous est contée dans le musée. Devenue bénédictine à partir de 818, l’abbaye est incendiée par les Normands en 913, puis un bel ensemble roman est édifié aux 11e et 12e siècles, âge d’or du monachisme en Bretagne. Les bâtiments monastiques évolueront encore (ajout de fortifications, avènement du style gothique…), jusqu’à ce que les lieux soient abandonnés après la Révolution.
Au musée, trois maquettes reconstituent l’évolution architecturale des édifices qui se sont succédé, superposés sur le site au fil des siècles. Y sont aussi exposés des objets exhumés durant les fouilles, des fac-similés de manuscrits médiévaux, des statues de saint Guénolé et un sarcophage carolingien étonnamment bien conservé, celui d’un prince breton, sans doute.
Le musée aborde aussi l’histoire des migrations bretonnes (fin 5e - début 6e s.) et la vie de saint Guénolé. Et un espace est consacré à des expos temporaires. À l’extérieur, a été créé un jardin de simples d’inspiration médiévale.
Non loin des ruines de l’ancien monastère, la nouvelle abbaye (1958) abrite une communauté de moines bénédictins. On peut visiter l’église abbatiale et, pourquoi pas, acheter des pâtes de fruits concoctées par les moines à la boutique.
Plougastel-Daoulas, entre fraises et traditions
Installée dans la rade, entre les fleuves Elorn et Aulne, la presqu’île de Plougastel n’est qu’à une dizaine de minutes en voiture de Brest. Il a fallu attendre les années 1930 pour qu’elle soit reliée à Brest par un premier pont. Cet isolement explique sans doute pourquoi il existe ici des coutumes et des costumes uniques, que l’on découvre au Musée de la Fraise et du Patrimoine, dans le bourg de Plougastel-Daoulas.
On peut y voir des vêtements particulièrement colorés, et la reconstitution d’intérieurs bretons traditionnels et de la cérémonie de l’arbre à pommes. Le musée retrace aussi l’histoire de « l’or rouge » de Plougastel, qui débuta au 18e siècle lorsque M. Frézier, espion mordu de botanique envoyé au Chili par Louis XIV, ramena à Versailles des plants de fraises. Quelques années plus tard, la culture des fraises débuta à Keraliou, faisant la fortune de la presqu’île et remplaçant petit à petit le commerce du lin, « l’or bleu ».
Près du musée, ne pas manquer d’aller voir le calvaire, construit suite à l’épidémie de peste qui décima un tiers de la population de la presqu’île en 1598. Fleuron de l’art religieux breton, il est littéralement foisonnant, avec ses 181 personnages en pierre de Kersanton, mis en scène dans 28 tableaux.
Musée de la Fraise et du Patrimoine (12, rue Louis Nicolle). Plein tarif : 5 €, tarif réduit : 3,50 €.
Les trésors cachés de la presqu’île de Plougastel
En explorant la presqu’île, on découvre de jolis paysages et le riche patrimoine religieux de la presqu’île, qui compte huit chapelles. Parmi elles, la chapelle Saint-Guénolé a été joliment restaurée. Avec ses murs blanchis à la chaux et sa voûte étoilée, elle possède d’intéressantes statues (dont celle de Saint-Louis en costume de parlementaire breton) et un rare triptyque représentant sainte Guen, la mère de Guénolé. Elle peut se visiter tous les dimanches de 15h à 18h, de juillet à septembre. Les autres chapelles, elles, ne sont ouvertes que pendant les pardons.
Puis, direction la côte et ses petits ports tranquilles, comme celui de l’Auberlac’h, avec sa plage de galet et son bar, Le Tapecul, une institution à Plougastel.
Pour le coup d’œil, il faut enfin pousser jusqu’au belvédère de Kerdéniel (pointe de l’Armorique), qui offre un superbe panorama sur le goulet de Brest, l’île Longue et la presqu’île de Crozon. La vue sur la rade est également très belle depuis Kéraménez.
Fiche pratique
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Comité régional du tourisme de Bretagne
Comment y aller, se déplacer ?
- En train : il faut en moyenne 3h45 pour rejoindre Brest depuis Paris, 2 h 25 depuis Rennes
- En avion : l’aéroport de Brest est relié à la plupart des aéroports français.
- En voiture : de Paris, comptez au moins 6 heures de route jusqu’à Brest, 3 h 15 depuis Nantes et 2 h 40 depuis Rennes.
Sur place, le plus pratique est de se déplacer en voiture ou à vélo.
Bonnes adresses
- Les Viviers de Térénez : Rosnoën, réservations : 02 98 81 90 68. En face de l’abbaye Saint-Guénolé (Landévennec), aux portes de la presqu’île de Crozon, on déguste des fruits de mer sur des tables en bois, installés au bord de l’Aulne sur une terrasse couverte. Les huîtres, délicieuses, sont affinées ici, dans les viviers. La douzaine d’huîtres creuses N°2 : 16,50 €, assiette de coquillages : env. 12 €.
- Le Café de la Cale. Aux portes de Brest, à la cale du Relecq Kerhuon, ce petit bar installé au-dessus de la plage a une vue imprenable sur la presqu’île de Plougastel et le pont de l’Elorn. Un spot parfait pour admirer le coucher du soleil.
- Crêperie an ty Coz : Ty-Floch, pointe de l’Armorique, Plougastel. Dans une maison joliment décorée, l’endroit idéal pour déguster une crêpe aux fraises de Plougastel (entre 250 autres à la carte)
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Texte : Olivia Le Sidaner
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