Les plus belles gares de France
Le voyage commence dès l’arrivée à la gare. Et, pour certaines d’entre elles, on a même l’impression de visiter un monument du patrimoine, voire une attraction touristique. De Marseille à Limoges et de Metz à La Rochelle, partons découvrir 10 des plus belles gares de France. En voiture !
- Gare Saint-Charles à Marseille (Bouches-du-Rhône)
- Gare des Bénédictins à Limoges (Haute-Vienne)
- Gare de Lyon (Paris)
- Gare de Tours (Indre-et-Loire)
- Gare de Metz-Ville (Moselle)
- Gare de La Rochelle (Charente-Maritime)
- Gare d’Abbeville (Somme)
- Gare de Strasbourg (Bas-Rhin)
- Gare de Colmar (Haut-Rhin)
- Gare de Rouen-Rive Droite (Seine-Maritime)
- Pour en savoir plus
Gare Saint-Charles à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Les élégants bâtiments de la gare Saint-Charles à Marseille forment un U, autour d’une grande verrière. Si la première gare a été inaugurée en 1848 et conçue par Gustave Desplaces (l’architecte à l’origine des Docks de la Joliette), la version actuelle, signée Joseph Antoine Bouvard, remonte à 1896. On y accède par un immense escalier de 104 marches, construit bien plus tard, dans les années 1920. Véritable musée à ciel ouvert, il est orné de nombreuses statues coloniales (rappelant la vocation commerciale de Marseille…) et autres statues en bronze représentant la Provence (Henri Raybaud). Paris-Lyon-Marseille fut la première ligne à être mise en fonction ; de nos jours, elle relie la cité phocéenne à la capitale en 3 heures seulement !
Gare des Bénédictins à Limoges (Haute-Vienne)
Construite en 1929 sur les terres d'un ancien couvent bénédictin, la gare des Bénédictins fait depuis la fierté des Limougeauds. Et il y a de quoi être fier, face à ce majestueux édifice blanc, tout en élégance ! Sautent aux yeux, de très loin, sa majestueuse coupole (31 m) et son superbe campanile, à 61 m au-dessus du sol, avec sa grande horloge. Des touches de cuivre viennent parfaire ce bel ensemble. À l’intérieur, la magie continue : le grand hall arbore de magnifiques sculptures (Henri Varenne) ainsi que des vitraux Art déco (Francis Chigot). Une pure merveille de jour comme de nuit – la gare est tout illuminée – qui a été classée Monument historique en 1975.
Gare de Lyon (Paris)
Magnifique, la gare de Lyon fait partie des monuments Belle Époque de la capitale. Sa construction, signée Marius Toudoire, a débuté en 1900, année de la fameuse Exposition universelle. Sa tour de 67 m de hauteur arbore une horloge de 6,4 m de diamètre à quatre cadrans et à chiffres romains. Une merveille ! À ne pas manquer : la grande fresque peinte en 1900 par Jean-Baptiste Olive, représentant des villes desservies par la ligne Paris-Menton. La gare de Lyon abrite également un restaurant construit à la même époque, bien connu : le Train Bleu. Moulures dorées, fresques au plafond, lustres clinquants, fauteuils club… l’intérieur en met littéralement plein la vue !
Gare de Tours (Indre-et-Loire)
Construite de 1896 à 1898, classée Monument historique en 1984, la gare de Tours en impose. Son plus bel atout ? Sa façade en pierre, aux deux grandes verrières, qui lui confèrent des airs d’Orsay, l’élégante gare parisienne devenue musée… On ne croit pas si bien dire : elle a été réalisée par le même architecte, le Tourangeau Victor Laloux – à Tours, il est aussi à l’origine de l’Hôtel de Ville et de la fameuse Basilique Saint-Martin. Quatre statues – allégories de Bordeaux, Toulouse, Limoges et Nantes – viennent orner la façade. L’intérieur, tout aussi majestueux, s’articule autour de deux grandes halles. En attendant son train, on jette un œil aux dix-huit tableaux en céramique, représentant des lieux touristiques (Luchon, Belle-Île…) et restaurés en 2016. Sur l’esplanade, il faut aussi jeter un œil à la touche contemporaine des lieux : un grand claustra polychrome, recouvert de LED, signé Buren.
Gare de Metz-Ville (Moselle)
On ne peut qu’être subjugué face à cette grande gare de style néo-roman rhénan. Quelle prestance ! Inaugurée en 1908, elle a été commandée lors de la première annexion allemande par Guillaume II, pour le transport des marchandises et des personnes. Une raison stratégique, également : déplacer, en un minimum de temps, le plus de soldats possible. Imaginée par l’architecte allemand Jürgen Kröger, la gare de Metz s’étend sur 300 m, abritant bien des pièces : hall d’accueil, galeries, appartements impériaux… Les vitraux de la façade sont remarquables. Classée Monument historique en 1975, elle a été élue « plus belle gare de France » par trois fois au concours organisé par SNCF Gares et Connexions.
Gare de La Rochelle (Charente-Maritime)
Édifiée de 1910 à 1922 – la Première Guerre mondiale est passée par là…–, il s’agit de la dernière grande gare monumentale des chemins de fer de la France. À l’époque, le projet, colossal, paraissait surprenant, pour une ville de quelque 30 000 habitants… Mais quel résultat ! Imaginée par l’architecte Pierre Esquié, elle arbore un grand campanile de 45 m de haut. Poissons, crustacés, coquilles… la décoration de la façade s’inspire de l’océan, tout près. L’intérieur est tout aussi élégant : le hall abrite de belles mosaïques et, au-dessus des quais, une grande verrière laisse passer la lumière.
Gare d’Abbeville (Somme)
Faite de brique rouge et de bois, coiffée d’un clocheton, la gare d’Abbeville semble tout droit sortie d’un conte, tant elle est adorable. Inaugurée en 1862, elle a survécu aux deux guerres : une chance ! Son style est raccord avec l’architecture balnéaire en vogue à cette époque. Élégante, toute en finesse, elle rappelle notamment les villas de Mers-les-Bains. Elle a été inscrite aux Monuments historiques en 1984.
Gare de Strasbourg (Bas-Rhin)
À la vue de cette gigantesque bulle de verre, on imagine d’emblée une gare résolument moderne. Pourtant, sous ce vaste dôme, se cache un grand édifice classé aux Monuments historiques (depuis 1984), bâti de 1878 à 1898 sous domination allemande par l’architecte Johann Jacobsthal. Ce fut le premier bâtiment de la ville à être entièrement éclairé à l'électricité. On peut admirer, sur la façade ancienne, de très belles statues réalisées en 1883 par Otto Geyer. En 2007, il a fallu l’agrandir, pour l’arrivée du TGV Est. La solution retenue fut donc de la recouvrir avec cette verrière aux dimensions colossales : 150 m de long, 20 m de haut et une structure composée de 16 arcs de métal et 900 panneaux de verre. Résultat : un étonnant mix ancien moderne – qui, soit dit en passant, ne fait pas l’unanimité…
Gare de Colmar (Haut-Rhin)
Construite en brique rouge et en grès de Phalsbourg, l’adorable gare de Colmar a été inaugurée en 1907. Elle fut commandée par la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, administration de l’Empire allemand. Elle est inspirée de la gare de Gdańsk, en Pologne : elles se ressemblent vraiment comme deux gouttes d’eau ! Côté architecture, on retrouve sur sa façade des éléments néogothiques, néo-Renaissance et Jugendstil (Art nouveau en Allemagne). Le nouveau parvis, réalisé en 2004, vient mettre en valeur ce bel ensemble, classé Monument historique en 1984.
Gare de Rouen-Rive Droite (Seine-Maritime)
Emblème de Rouen, cette magnifique gare est classée aux Monuments historiques depuis 1975. Il faut dire qu’elle est atypique : ses éléments architecturaux font tantôt appel à l’Art nouveau, tantôt à l’Art déco. Sûrement parce que sa construction s’est étalée dans le temps : 12 ans en tout, de 1912 à 1924 ! Par chance, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale n’ont pas eu raison d’elle. Sa façade arbore de jolies sculptures, ainsi qu’une somptueuse horloge. À l’intérieur, on jette un œil au plafond de la salle des pas perdus, aux impressionnantes voûtes en béton.
Pour en savoir plus
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Texte : Aurélie Michel