Camargue : la Provence grandeur nature
Des grands espaces, des animaux sauvages, d’immenses plages de sable, des rizières, une culture singulière et affirmée… Tout ceci se trouve en France, à l’ouest de la Provence, en Camargue.
Séparé du reste du pays par les deux bras du Rhône à son embouchure, ce territoire singulier entre Arles et Méditerranée, classé Parc naturel régional, invite au voyage, à la découverte et à l’évasion. Un vrai décor de cinéma où on a même tourné des westerns au temps du cinéma muet... Le tout, à 1h de route seulement de la 2e ville de France !
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- En Camargue, les taureaux et les chevaux sont rois
- Les Saintes-Maries-de-la-Mer, le cœur de la Camargue
- Face à la Méditerranée, sur la digue à la mer
- Salin-de-Giraud, au pays de l’or blanc
- Le Domaine de la Palissade, à la découverte de l’écosystème camarguais
- Des plages à perte de vue en Camargue
- Les marais du Vigueirat, entre Rhône et Crau
- Fiche pratique
La Camargue : des traditions et des paysages uniques en France
Quand on évoque la Camargue, on imagine des marais et des roselières à perte de vue, des flamants roses, des troupeaux de taureaux et de chevaux à la robe blanche, montés par les gardians – leurs gardiens – portant chemises aux couleurs vives et bottes hautes, sans oublier les soirées gitanes… et les moustiques. Tout cela est vrai !
Il faut dire que dans ce coin de Provence aux airs de Far West méridional, les traditions sont aussi bien gardées que les taureaux, et elles valent la peine qu’on prenne le temps d’en explorer toute la richesse. Une chance : les Camarguais, fiers de leur culture, sont tout prêts à la faire découvrir aux non-initiés.
L’autre richesse de la Camargue ? Son écosystème et ses paysages. Certes, c’est l’homme qui a forgé, à coups de digues, de canaux et de roubines, ce territoire autrefois inhospitalier, coincé entre les deux bras du Rhône, le Petit et le Grand. Mais sans être totalement sauvage, la nature y est exceptionnelle, avec une impressionnante concentration d’oiseaux. Dans les sites protégés, comme le parc ornithologique ou les marais du Vigueirat, les amateurs de volatiles ne savent plus où donner des jumelles !
Enfin, pour les visiteurs en quête d’évasion, la Camargue est une candidate de choix : sur la digue à la mer, les immenses plages ou encore dans les salines, on a l’impression d’être au bout du monde.
En Camargue, les taureaux et les chevaux sont rois
Comme les chevaux, avec lesquels ils cohabitent, les taureaux sont partout en Camargue : paissant au bord du Petit Rhône, dans les arènes lors des courses camarguaises, dont les champions sont glorifiés par des statues aux Saintes-Maries-de-la-Mer… et jusque dans les assiettes des restaurants.
De nombreuses manades proposent des visites de leurs élevages (par exemple le Mas de Layalle). Ceux qui aiment monter peuvent aussi faire une balade à cheval dans l’un des domaines situés sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, comme le Mas de Frigoulès.
Le propriétaire, Jean-Albert Giran, est à la fois agriculteur et éleveur de chevaux de race Camargue. C’est à un rythme tranquille que l’on chemine au cœur des paysages typiques de la région, observant les nombreux oiseaux qui raffolent des roselières. Ici, les juments vivent en liberté dans les marais jusqu’à l’âge de 3 ans, avant d’être dressées pour les balades ou le tri des taureaux.
Non loin de là, le théâtre équestre Camarkas, mené par Thierry Pellegrin, rend hommage aux traditions camarguaises et tsiganes dans un spectacle mêlant voltige et flamenco. Une création familiale pleine de poésie, suivie d’une soirée gitane qui vous promet une chaude ambiance !
Mas de Frigoulès (route de Cacharel, Les Saintes-Maries-de-la-Mer). Promenades dans la propriété (à partir de 19 €) ou sur la plage (à partir de 45 €).
Théâtre équestre Camarkas (lieu dit Grazier, Les Saintes-Maries-de-la-Mer). Spectacle : 16-50 €, avec ou sans soirée gitane (20-25 €).
Les Saintes-Maries-de-la-Mer, le cœur de la Camargue
L’été, ce village tout blanc est très animé, avec ses terrasses et ses boutiques. Au centre, s’élève l’imposante église romane à l’architecture défensive. On y vénère trois saintes : Marie-Jacobé et Marie-Salomé, parentes de la Vierge qui évangélisèrent la Provence, et sainte Sara, la Vierge noire.
Sa statue, dans la crypte, est un haut lieu de culte pour les Gitans, qui organisent un grand pèlerinage fin mai. D’autres pèlerinages ont lieu en octobre et en décembre. Ne pas hésiter à monter sur le toit pour avoir une superbe vue panoramique (3 €).
Parmi les événements qui rythment l’année, on citera le festival d’Abrivado, qui regroupe le 11 novembre plus de 200 gardians et un millier de chevaux, et les fameuses courses camarguaises, qui se déroulent dans les arènes, près de la mer, non loin de la plage et du port de plaisance, qui ne date que de 1981.
Plus loin, s’alignent de typiques cabanes de gardians – qui étaient en réalité surtout des cabanes de pêcheurs –, avec leurs toits de roseaux surmontés d’une croix de protection.
On peut aussi aller jeter un coup d’œil à la grande croix de Camargue, symbolisant la charité (cœur), la foi (croix) et l’espérance (ancre). Elle fut érigée en 1926 par le baron de Baroncelli, disciple de Frédéric Mistral et qui fut, dit-on, « l’inventeur de la Camargue », dont il a codifié les traditions. Indéniablement, c’est aux Saintes-Maries que bat le cœur de la Camargue.
Face à la Méditerranée, sur la digue à la mer
Au départ des Saintes-Maries-de-la-Mer, à vélo, on rejoint facilement la digue à la mer, construite en 1859 pour protéger le delta du Rhône des assauts de la Méditerranée.
Si vous allez jusqu’au phare de la Gacholle, il vous faudra pédaler près de 25 kilomètres aller-retour sur la piste, long ruban de terre (avec quelques passages sableux nécessitant de mettre pied à terre) filant au cœur de la réserve nationale de Camargue.
L’occasion de prendre un bon bol d’air – surtout si le mistral est de la partie –, mais aussi de découvrir les paysages, la faune et la flore locales. En chemin, vous passerez près de l’immense Plage-Est, et longerez des marais et des étangs qui sont un paradis pour les oiseaux, notamment les flamants roses.
Pour voir davantage d’oiseaux, vous pouvez aller visiter le Parc ornithologique du Pont de Gau, au nord des Saintes-Maries-de-la-Mer, de préférence le matin ou en fin de journée pour multiplier vos chances d’apercevoir des volatiles.
Salin-de-Giraud, au pays de l’or blanc
Il y a deux siècles, le village de Salin-de-Giraud n’existait pas. Il a été créé dans la deuxième partie du 19e siècle, lorsqu’a débuté l’exploitation du sel autour de l’étang de Giraud.
En se promenant dans les quartiers Péchiney et Solvay, du nom des deux entreprises qui y avaient implanté leurs usines, on a l’impression d’avoir été transporté dans les corons du Nord, avec leurs bâtiments de briques rouges alignés, dont l’organisation reflétait la hiérarchie de l’entreprise. Mais non, on est bien sous le soleil intense de la Provence.
Aujourd’hui, ce sont les Salins du Midi qui exploitent sur plus de 6 000 hectares la saline, qui est la plus grande d’Europe, produisant quelque 350 000 tonnes de sel par an.
Pour avoir une vue panoramique de la saline, il est possible d’accéder gratuitement au « Point de vue ». En revanche, si vous voulez visiter le site à pied ou à vélo, l’entrée est payante. Idem pour aller jusqu’à la grande plage.
En avançant entre les bassins, on ne peut qu’être fasciné par ce paysage si particulier, avec les amas de sel en cours de cristallisation et l’eau qui se teinte parfois d’un franc rose vif, en raison de la présence d’algues microscopiques. Et, enfin, le phare qui domine l’horizon. Un site hautement photogénique !
Le Salin de Giraud : visite guidée (jusqu’au 29 août, au départ du Point de vue) : 10 €/adulte. En liberté : 12 €/adulte à vélo, 10 € à pied, pass journée : 34 €/voiture.
Le Domaine de la Palissade, à la découverte de l’écosystème camarguais
Près de l’embouchure du grand Rhône, on découvre l’un des derniers vestiges de la Camargue avant qu’elle ne soit protégée par les digues du Rhône et de la mer : le Domaine de la Palissade, qui appartient au Conservatoire du Littoral et est géré par le parc naturel régional de Camargue.
On y trouve une extraordinaire mosaïque de milieux, entre canaux et marais, roselières, sansouïres, montilles, prairies à saladelles et ripisylve (bois des rives), et on y croise aussi bien des chevaux en liberté qu’une multitude d’espèces d’oiseaux.
Pour explorer ce milieu semi-naturel où l’eau se mêle à la terre, il y a plusieurs options. A pied, on a le choix entre plusieurs sentiers (1,5 km, 3 km ou 8 km). C’est l’été et très tôt le matin que l’on a le plus de chances d’apercevoir des oiseaux : échassiers, hérons, bergeronnette, avocettes ou encore spatules.
Les passionnés d’ornithologie ne rechigneront donc pas à se lever à l’aube pour une visite guidée très matinale (6h30 les mardis). Il est aussi possible de parcourir le domaine à cheval (1h, 2h ou 3h, avec galop sur la plage pour les bons cavaliers).
Domaine de la Palissade. Entrée : 3 € (gratuit jusqu’à 12 ans). Visite guidée : 10 €/adulte. Balade à cheval : 30 €/1h.
Des plages à perte de vue en Camargue
Envie de buller sur le sable, de marcher dans les dunes ou de respirer l’air du large en bord de mer ? Vous avez l’embarras du choix en Camargue, qui compte près de 75 kilomètres de plages qui s’étirent à perte de vue.
Près du Domaine de la Palissade, l’immense plage de Piémanson (appelée également plage d'Arles) est particulièrement sauvage, avec ses dunes.
Plus à l’ouest, les kitesurfeurs raffolent de la plage de Beauduc, très venteuse, installée entre mer et étangs.
Il y a également pas mal de vent sur la plage-Est des Saintes-Maries-de-la-Mer, dont les dimensions sont idéales pour pratiquer le char à voile.
Char à voile avec l’association Snap, sur la grande plage Est. Location : 40 € pour une heure. Tél. : 06 16 29 47 42.
Les marais du Vigueirat, entre Rhône et Crau
Après avoir traversé le Rhône en empruntant le bac de Barcarin, on longe le fleuve vers le nord jusqu’aux marais du Vigueirat, où l’on découvre encore un autre visage de la Camargue. On est ici à la croisée de deux écosystèmes : le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau.
Dans la réserve naturelle, la protection de la nature se double d’une action socio-économique, avec des actions en faveur de l’insertion professionnelle.
Plusieurs circuits ont été créés, avec des thématiques variées, dont un parcours ludique sur pilotis, très sympa à faire avec des enfants (le sentier des Cabanes).
Un autre circuit (le sentier de la Palunette) a la préférence des fans d’ornithologiques, qui peuvent se poster dans les observatoires ou sur une plateforme pour observer les oiseaux à leur guise.
La réserve naturelle nationale des marais du Vigueirat, quant à elle, est accessible uniquement lors de visites guidées. On peut aussi faire une balade en calèche tirée par des chevaux de trait, durant laquelle le guide vous donnera une foule d’infos sur la nature, les traditions et les activités humaines en Camargue. Le thème « homme et nature » sera d’ailleurs mis à l’honneur par un nouveau sentier de découverte, dont l’ouverture est prévue à la fin de l’été.
Marais du Vigueirat. Entrée : 3 €/adulte. Visite en calèche : 19 €/adulte.
Fiche pratique
Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le guide du Routard Provence en librairie.
Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Provence
Office du tourisme des Bouches-du-Rhône
Comment y aller et se déplacer ?
- Par la route : autoroutes A1, A6 et A7 depuis Paris.
- TGV jusqu’à Avignon ou Nîmes ou Montpellier ; correspondance pour Arles.
- Sur place, le plus simple est d’être motorisé.
À voir, à faire
- Le Vélociste : 8 place Mireille, Les Saintes-Maries-de-la-Mer. Location de vélo électrique : 25 € la demi-journée.
- Visite des Saintes-Maries-de-la-Mer avec l’office du tourisme (12 €/adulte, sur réservation).
Et également à la carte, avec la guide Giuliana Manzoni Gérard : 07 78 55 25 92.
- La Maison du riz (Mas de la Vigne, Albaron). Pour tout savoir de l’évolution de la riziculture, la plus importante culture agricole de Camargue.
Carnet d’adresses
- Le Mas de Calabrun : route de Cacharel, Les Saintes-Maries-de-la-Mer. Un mas à la déco typiquement camarguaise, avec jardin et piscine. Cadre relaxant et petit déj délicieux. A partir de 115 €/nuit.
- La Bohème by JF : place de l’Eglise, Les Saintes-Maries-de-la-Mer. A la fois resto, salon et thé et boutique, voilà un lieu bien sympathique à la déco colorée qui fleure bon la Camargue. A la carte, on trouve des salades fraîches et originales (env. 16 €), toute une déclinaison d’œufs cocottes (env. 15 €) et des planches (26-35 €). Végétariens et végans bienvenus !
- La Cabanette du Sauvage : au niveau du bac du Sauvage. Rés. : 07 86 95 48 51. Une adresse que les locaux connaissent bien. On y déguste des poissons sauvages (turbot : 30 €, loup : 28 €) et des coquillages (huîtres de Camargue ou tellines : 13,50 €) dans un cadre original et convivial.
- La Manade des Baumelles : Les Cabanes de Cambons. Pour goûter à la viande de taureau sous toutes ses formes, directement issue de la manade : gardiane, steak, filet, côte... Egalement d’autres plats pour ceux qui préfèrent le poisson ou le porc. Menus : 25 € ou 39 €. Très bon accueil.
- Guinguette du Petit Rhône : à Sylvéréal. On vous recommande chaudement cette guinguette de la base nautique Kayak vert, qui, comme son nom l’indique, propose en journée de la location de kayaks sur le Petit Rhône. Ne surtout pas rater les soirées concerts. Bière à 2 € et chaude ambiance garantie !
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Texte : Olivia Le Sidaner