New York, tendance Brooklyn

New York, tendance Brooklyn
Dumbo - Pont de Manhattan © blvdone - stock.adobe.com

Brooklyn est devenue en deux décennies l’étendard du cool et de la branchitude new-yorkaise. Désormais, c’est (surtout) ici que ça se passe, dans ce borough, le plus peuplé de New York, devenu le haut lieu de la créativité de Big Apple, contrastant avec une Manhattan quelque peu aseptisée, et de plus en plus dorée sur tranche.

De Williamsburg à Coney Island, en passant par le street art de Bushwick ou les photogéniques brownstone houses de Park Slope, c’est tout un mode de vie que l’on découvre en arpentant les rues de Brooklyn, de restos en petits cafés, de boutiques branchées en ateliers arty.

Malgré une certaine gentrification, Brooklyn, facile d’accès depuis Manhattan, dessine les contours d’une New York authentique, multiculturelle, avant-gardiste et festive. Bref, tout ce qu’on vient chercher de ce côté-ci de l’Atlantique. Franchissez le Brooklyn Bridge, vous ne le regretterez pas !

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Un monde totalement Brooklyn

Un monde totalement Brooklyn
Brooklyn Bridge Park © Julienne Schaer / NYC & Company

Le phénomène de « brooklynisation » a conquis le monde. Véritable laboratoire de tendances, Brooklyn est portée aux nues dès qu’il s’agit d’évoquer l’énergie d’entreprendre. Flirtant allégrement du côté de la high tech, de la mode, de la com et du design, pionnier en matière d’agriculture urbaine, le « made in Brooklyn » s’impose quand il s’agit de vanter les mérites des produits recyclés, du végan et du commerce équitable tout en continuant à naviguer dans les méandres de l’ultralibéralisme.

Aujourd’hui, pas un géant du bricolage n’oublie de proposer les célèbres grosses ampoules à filament ou la gamme de papier-peint imitation briquette rouge pour transformer son petit pavillon de banlieue en loft new-yorkais. Dans la même veine, de plus en plus de bistrots de France ou de Navarre, de Bruxelles, de Cancun, de Shanghai ou d’ailleurs, empilent quelques cagettes dans un coin, avec quelques légumes absents dont il ne reste que le prix griffonné sur une ardoise, ou quelques sacs de toile de jute laissant apparaître le terme Fairtrade ou Sustainable.

Esthétique du style, le houblon microbrassé, les avant-bras ou le cou tatoués, le bonnet de laine vissé sur le crâne (même en plein été) se sont imposés insidieusement à toute une frange de la population. La brooklynite est contagieuse et elle sévit toujours !

Brooklyn ceci, Brooklyn cela… Le nom anglicisé d’une petite ville hollandaise de la province d’Utrecht est devenu à ce point hype qu’un célèbre footballeur marié à une non moins célèbre Spice Girls n’a pas trouvé mieux pour prénommer pour son fils… lui-même mannequin !

Mais qu’a donc de si particulier ce quartier de New York ?

Un peu d’histoire de Brooklyn

Un peu d’histoire de Brooklyn
Habitations Park Slope © Joe Buglewicz/NYC & Company

Avec un peu plus de 2,6 millions d’habitants, Brooklyn est le plus grand des 5 boroughs de New York. Une particularité qui le classerait dans le top 5 des villes les plus peuplées des États-Unis, juste derrière Chicago, si ce dernier était réellement indépendant. Oui mais voilà, Brooklyn est étroitement lié à la « maison mère », à tel point qu’il en est presque devenu une métonymie.

Pour comprendre son développement et l’engouement que suscite Brooklyn à travers la planète, il faut remonter à sa création dans la première moitié du 17e s, quand débarque ici une colonie hollandaise pour fonder un village : Breuckelen, une trentaine d’années avant que le pays ne proclame son indépendance.

Le temps et les vagues successives d’immigration feront le reste. À l’orée du 19e s, l’ouverture d’une ligne de ferry entre Manhattan et Brooklyn modifie considérablement la donne. Du statut de chantier naval, l’embryon de ville qui abritait des familles de travailleurs voit sa population multipliée par 60 en moins d’un siècle, créant un véritable appel d’air, notamment pour les premiers immigrants qui s’étaient installés dans Lower East Side.

Greenpoint brocante © Eric Milet

Rattachée officiellement à New York au tournant du 20e s, Brooklyn, terre de prédilection d’un certain Walt Whitman, reçoit alors de nouveaux arrivants principalement d’Europe de l’Est, dont une colonie marquée par le judaïsme orthodoxe. Elle prendra racine à Crown Heights et à South Williamsburg, tandis que déboulent à la fin des années 1970 les artistes incapables de payer leurs loyers d’East Village ou de Soho, mais aussi des Portoricains et des Dominicains.

Mais c’est incontestablement les années 1990 qui vont graver Brooklyn dans le marbre, en faisant de celui-ci et plus particulièrement de Williamsburg, le creuset de la « hipster generation ».  

En quelques années, le neighborhood le plus craignos de New York va atteindre le sommet de la branchitude sous la houlette de jeunes barbus fraîchement toilettés, chemises à carreaux et smartphone reconditionné en guise de talisman. Souvent créateurs de start-up, les hipsters vont rapidement imposer leur mode de vie, entre loft, bouffe végane et bio, bière de micro-brasserie et vêtements de seconde main.

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Beaucoup de vedettes de la pop ou du ciné new-yorkaises sont nées ou ont passé leur enfance à Brooklyn, parmi lesquelles Spike Lee, Harvey Keitel, Woody Allen, Mel Brooks, Barbra Streisand, Lauren Bacall, Matt Damon, la chanteuse Norah Jones et le rappeur Jay-Z. Côté écrivains, Paul Auster vit toujours à Park Slope avec sa femme Siri Hustvedt, tandis que Thomas Wolfe, Arthur Miller et Norman Mailer sont originaires du quartier. Quant au grand poète Walt Whitman, il a passé sa vie à Brooklyn Heights.

Williamsburg, berceau des hipsters de Brooklyn

Williamsburg, berceau des hipsters de Brooklyn
Williamsburg © Alexander Thompson/NYC & Company

Paradis des amateurs de bière, de fripes, de bagels de street art, Williamsburg est définitivement le quartier tendance de Brooklyn, voire de New York. Avouons que la vue imprenable qu’il offre sur la skyline de Manhattan vaut son pesant de cacahuète issues du commerce équitable !

Aux beaux jours, le fin du fin est de se rendre le week-end dans le Marsha P. Johson State Park, au bord de l’East River. Là, s’étend The Smorgasburg, un flea market (marché aux puces) doublé d’un grand marché en plein air où des producteurs locaux tatoués proposent tout un tas de bonnes choses à consommer sur place. C’est sans conteste la meilleure street food de tout New York.

Domino Park © ingusk - stock.adobe.com

Reste plus qu’à musarder repu sur le front de l’East River aux environs de Domino Park, avec d’un côté des anciens bâtiments industriels en briques réhabilités en condominiums haut-de-gamme et de l’autre, dans le contre-jour, les silhouettes des géants de Manhattan.

Ensuite, il faut se laisser happer par la frénésie des fashion victims arpentant Bedford Avenue et ses rues adjacentes à la recherche d’une boutique insolite, avant de plonger son nez dans la mousse d’une brasserie artisanale (bio de préférence) où de s’attabler à la terrasse d’un café pour déguster un nectar colombien labellisé Fairtrade infusé dans une boule Cona.

À Williamsburg, les amateurs de street art ne seront pas en reste, même si on trouve les sujets traités un peu trop « commerciaux » et pour cause : les grandes marques ayant rapidement flairé l’intérêt des touristes pour l’art de rue, les murs sont aujourd’hui bardés de pubs faisant l’apologie des grandes enseignes du luxe.

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Les amateurs de bonnes mousses ne manqueront pas la Brooklyn Brewery, au nord de Williamsburg au 79 N 11th St (entre Wythe et Berry. Une vingtaine de bières « made in Brooklyn » sont fabriquées dans cette petite brasserie créée en 1987 et installée dans une ancienne fonderie. Au départ pari un peu fou, cette brasserie pionnière a connu un succès fou, entraînant dans son sillage la création d'autres brasseries dans le borough.

Dumbo, juste en face de Manhattan

Dumbo, juste en face de Manhattan
Dumbo © Julienne Schaer/NYC & Company

Les flâneurs passeront de Williamsburg à Dumbo en traversant le quartier hassidique. Loin d’être un shtetl d’Europe de l’Est miraculeusement transplanté chez l’oncle Sam, le quartier hassidique de South Williamsburg est une création 100% new yorkaise.

Ce mouvement mystique ultraorthodoxe, qui refuse toute modernité, confère une saveur particulière au quartier. Les hommes, vêtus de longues vestes noires, arborent de larges chapeaux en fourrure cylindriques (schtreimel), des papillotes (peot) et une barbe de hipster qui se néglige, tandis que leurs épouses sont vêtues de jupes longues et coiffées de foulard.

Encore plus à l’ouest, on tombe sur le quartier de Dumbo. Mais ne vous y trompez pas (facile), point de grandes oreilles ici ! Dumbo est juste l’acronyme de Down Under the Manhattan Bridge Overpass. Faut-il traduire ?

Ce quartier très vivant se rejoint depuis Lower Manhattan de deux manières : soit en empruntant le ferry qui part de l’extrémité de Wall Street (Pier 11), soit en traversant à pied le pont de Brooklyn. On vous invite vraiment à le faire, tant les points de vue sur la skyline de Lower Manhattan sont extras. Avec de bons yeux, on aperçoit même la statue de la Liberté.

Brooklyn Heights Promenade © Molly Flores/NYC & Company

À l’instar de Williamsburg, Dumbo a eu tôt fait d’être squatté par les artistes dans les années 1980-1990. Un phénomène de gentrification qui n’a cessé depuis, poussant quelques architectes avant-gardistes à transformer d’anciens entrepôts industriels en lofts de luxe. On y déambule aujourd’hui, un cornet de glace à la main, pour faire les boutiques de l’Empire Stores Building, avant de s’attabler sur la terrasse perchée au 5e étage du Time Out Market pour déguster un burger-frites le nez au vent.

Au sud de Dumbo, sur un promontoire dominant quais et entrepôts, s’étend Brooklyn Heights, l’un des plus séduisants quartiers résidentiels de Brooklyn. On s’y balade jusqu’à Brooklyn Heights Promenade, au bout de Montague Street, où l’on vient contempler le superbe coucher du soleil sur Manhattan !

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C’est également à Dumbo que l’on peut louer un vélo pour partir à la découverte des autres quartiers de Brooklyn, grâce notamment à la Brooklyn Waterfront Greenway : une piste cyclable protégée de la circulation automobile qui longe le front de mer jusqu’à Red Hook et permettra à terme de gagner à la force des mollets les plages de Coney Island en effectuant le tour complet de la péninsule de Brooklyn.

Red Hook, le port de New York

Red Hook, le port de New York
Louis Valentino, Jr. Park and Pier - Red Hook © Marley White/NYC & Company

Pour se rendre à Red Hook, le moyen le plus rapide est de prendre la ligne « South Brooklyn » de NYC Ferry depuis le Pier 11 situé à l’extrémité de Wall Street à Lower Manhattan. On y est en une vingtaine de minutes. Si au contraire, vous avez décidé de visiter plusieurs quartiers, mieux vaut dans ce cas-là louer un vélo en débarquant à Dumbo.

Red Hook est certainement le quartier de New York qui permet de prendre la mesure que Big Apple est surtout un port. C’est ici que les New Yorkais viennent respirer les embruns de la mer. Chose qu’on a tendance à oublier quand on déambule entre les gratte-ciel de Manhattan.

Fondé lui aussi au 17e s, Red Hook, surnommé la « capitale du crack » dans les années 1990, s’est depuis largement gentrifié. Quartier de docks et de friches industrielles aujourd’hui en partie réhabilitées, il fut l’un des ports de fret les plus actifs au monde à l’orée du 20e s avant de subir la concurrence des ports en eaux profondes du New Jersey consécutivement au remplacement des vraquiers par les porte-conteneurs.

Van Brunt Street © Julienne Schaer/NYC & Company

Son épine dorsale, la Van Brunt Street, égraine un chapelet de petites adresses dans lesquelles les New-Yorkais aiment à se retrouver en fin de semaine après avoir écumé les rayons du géant suédois Ikea, installé ici depuis 2008. Certains soirs, la bière coule à flots tandis que les enfants batifolent dans les parcs, sous le regard (lointain) de la statue de la Liberté.

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Sévèrement touché par l’ouragan Sandy en 2012, Red Hook sera très certainement un des tout premiers quartiers de New-York à disparaître sous les eaux consécutivement au réchauffement climatique. En attendant un véritable wake-up call (prise de conscience), les restaurateurs new-yorkais continuent de chauffer leurs terrasses à tout va tandis que les autorités construisent un mur sensé les protéger des inondations…

Park Slope, un Brooklyn de carte postale

Park Slope, un Brooklyn de carte postale
Brownstone houses - Park Slope © kovgabor79 - stock.adobe.com

Park Slope, littéralement la « pente du parc », entendez la légère dénivelée qui, depuis Prospect Park, glisse lentement vers la mer, est l’un des quartiers les plus emblématiques de Brooklyn. D’une étonnante unité architecturale, il distribue ses rues à angle droit avec une précision raphaélique.

Il est considéré comme l’un des quartiers d’Amérique les plus agréables à vivre, en raison de ses espaces verts, de ses marchés fermiers et de la proximité de ses transports en commun. Amour du café et du vélo semble être ici la règle d’or d’une population jeune et aisée. Les rues de Park Slope alignent alors pour eux une succession ininterrompue de brownstone houses, ces maisons du 19e s dans lesquelles ils ont trouvé refuge. Construites en grès rouge, elles sont toutes devancées par une volée de marches permettant d’atteindre le 1er étage.

Cimetière de Greenwood © Tagger Yancey IV / NYC & Company

À une encablure de là se trouve le célèbre cimetière de Greenwood. Quelques célébrités y coulent une mort paisible : Lola Montes, Léonard Bernstein, Jean-Michel Basquiat… C’est cet environnement bucolique qu’a choisi l’artiste française Sophie Calle pour sa performance « Here lie the secrets of the visitors of Green-Wood Cemetery » où M. et Mme Tout-le-Monde sont invités à coucher sur le papier leurs secrets les plus intimes et à les glisser dans un obélisque. L’artiste s’étant engagée à venir les brûler régulièrement jusqu’en 2042 !

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Entre autres découvertes architecturales et artistiques, on trouve à Park Slope un étonnant supermarché participatif initié par une bande de hippies dans les années 1970 : la Park Slope Co-op, un des premiers supermarchés participatifs au monde. Loin du phalanstère cher aux fouriéristes et autres utopistes du 19e s, c’est tout même une vraie épine dans le pied de la grande distribution !

Ses acteurs sont pour la plupart issus de la middle class : ils sont à la fois consommateurs, patrons et employés. Chacun donnant un peu de son temps en guise de salaire. Le but étant d’offrir des produits de qualité, tout en payant correctement les fournisseurs et en maintenant des prix bas. Et ça fonctionne, puisqu’il y en a aujourd’hui près de 150 aux États-Unis !

Bushwick, street art attitude

Bushwick, street art attitude
Street art - Bushwick © Eric Milet

Évidemment, à force de gentrifier à l’envi, faut bien que les artistes trouvent à se loger quelque part ! Facile d’accès en métro depuis Manhattan, Bushwick est un vaste quartier parsemé d’entrepôts plus ou moins réhabilités. On y trouve même l’une des auberges de jeunesse les plus en vue de New York, c’est dire si le quartier sait se tenir !

Creuset de la mouvance alternative et du DIY (Do It Yourself), quand bien même son voisin Ridgewood commence déjà à lui faire de l’ombre, Bushwick recèle quelques succulentes adresses pour faire la fête.

Mais Bushwick, c’est avant tout et surtout le street art. Les plus grands aficionados de la bombe aérosol se sont exprimé ici. Rien à voir avec la tendance aseptisée de Williamsburg, ici c’est de l’art et du bon, même si Colossal Media, la société à but lucratif qui squatte pratiquement tous les murs de Brooklyn, sévit également dans le coin.

Bombing, pochoirs, mosaïques, collages, stickers et yarn bombing (une espèce de tricot urbain), toutes les tendances du street art sont là, encouragées par une association hyperdynamique, la Bushwick Collective, un regroupement d’artistes à l’origine de la renaissance du quartier.

Bushwick © Eric Milet

Bushwick est également une sorte de labo créatif dans de nombreux domaines : fringues, déco, bijoux, impressions sur textile, avec quelques lieux emblématiques du genre tels Better Than Jam (mieux que la confiture), cornaquée par Karin Persan (10, Grattan St).

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Côté festif, on savait déjà Bushwick berceau du hip-hop avec le Bushwick Bomb Squad qui regroupait dans les années 1990 quelques rappeurs typiquement du cru comme The Arsonists ou Da Beatminerz. Aujourd’hui, même si le quartier s’est grandement assagi, le tout New York y déboule pour faire la fête dans des boîtes aussi déjantées que The House of Yes (la « maison du oui », tout un programme !) ou carrément méga comme Avant-Gardner.

Brooklyn off : les autres quartiers

Brooklyn off : les autres quartiers
Greenpoint - vue sur Manhattan © Julienne Schaer / NYC & Company

Mais ne parler que des hot spots touristiques de Brooklyn serait aller un peu vite en besogne, car sans être aussi prisés des touristes, certains quartiers charnières n’en sont pas pour autant moins intéressants à découvrir.

Il s’agit de Greenpoint, prolongement naturel de Williamsburg vers le nord, qui fut longtemps un quartier d’habitat pour la classe ouvrière travaillant dans les chantiers navals et qui vit débarquer un grand nombre d’immigrés polonais. Cependant, consécutivement à une refonte du plan d’urbanisme initié en 2005, Greenpoint s’est embourgeoisé, on y trouve aujourd’hui de nombreux restos, des galeries d’art et des bars, sans parler du point de vue sur Manhattan depuis le front de l’East River.

Dans le genre « on prend du vieux pour faire du neuf », le quartier industriel de Gowanus n’a pas à rougir de sa gentrification non plus. La petite « Venise new-yorkaise » et ses canaux en partie nettoyés (on peut même les parcourir en kayak) héberge aujourd’hui quantité de start-up et de jeunes couples à la recherche de loyers abordables (toutes proportions gardées, on est quand même à New York !). Là aussi, ces dernières années ont vu éclore quelques restos, des bars et des salles de spectacles branchés.

Coney Island © Brittany Petronella/NYC & Company

Pour être complet, parlons du quartier (bobo ?) de Prospect Heights, avec ses rues bordées de brownstone houses, ses petites adresses pour « bruncher » le week-end, son musée d’art (Brooklyn Museum), son parc immense (véritable poumon où viennent s’oxygéner les Brooklynites le week-end) et le célèbre Barclays Center où se donnent en spectacle les basketteurs des Brooklyn Nets.

Enfin, comment ne pas évoquer l’iconique fête foraine de Coney Island, sa promenade, sa plage éponyme et celle jumelle de Brighton Beach, ni parler du Little Odessa, ville rendu tristement célèbre ces derniers temps ? Bref, le côté balnéaire de New York que vous connaissez déjà sans jamais y avoir fichu les pieds. Ce grand miracle, on le doit au 7e art et à des longs métrages comme Neuf semaines et demie (1986), Il a du jeu (1998), Requiem for a dream (2000), Brooklyn (2015) et enfin Wonder Wheel (2017) le film de Woody Allen avec Justin Timberlake et Kate Winslet.

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New York et Brooklyn sont vastes et Coney Island, en bord de mer, n'est pas la porte à côté. Pour s’y rendre, compter bien 1 h 30 de trajet en métro depuis Manhattan, en attendant de pouvoir s’y rendre à la force des mollets en empruntant la Brooklyn Waterfront Greenway. Pour suivre l’avancement du projet :  https://brooklyngreenway.org .

Fiche pratique

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Comment y aller ?

Vols directs quotidiens depuis Paris-CDG vers New York avec Air France et Delta (JFK), United (Newark), vols depuis Orly avec French Bee et depuis Nice avec Delta. Trouvez votre billet d’avion.

Où dormir ? Où manger ?

The Pod Hotel Brooklyn : 247 Metropolitan Ave (et N 3rd) à Williamsburg. Situé dans un bâtiment design en plein cœur de Williamsburg, une excellente option pour un séjour à bon prix, à condition de choisir sa période.

New York Moore Hostel : 179 Moore St (et Bushwick Ave) à Bushwick. Bien située – pas trop loin du métro et à proximité des rues animées le soir – une AJ récente.

Depanneur : 242 Wythe Ave (et N 3rd St) à Williamsburg. Un épicier qui prépare des sandwichs à la demande avec les produits qu’il a en magasin.

Samurai Mama : 205 Grand St à Williamsburg. Une « taverne » japonaise vegetarian-friendly vraiment très sympa et pas chère.

Em Vietnamese Bistro : 57 Front St. à Dumbo. Une adresse bénéfique dans ce quartier les foodcourts tiennent le haut du pavé.

United Sandwiches of America : 185 Van Dyke St à Red Hook. Aménagé dans une authentique caravane en alu Airstream, ce petit corner sert de bons gros sandwichs.

Roberta’s : 261 Moore St (entre White et Bogart) à Bushwick. Cette pizzeria locavore, installée depuis 2008 dans un ancien garage paumé fait le plein tous les soirs.  

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Où faire du shopping ?

Beacon’s Closet : 74 Guernsey St (et Nassau Ave) à Greenpoint. Vaste chaîne de dépôts-ventes, très courus des fashionistas. Vraiment beaucoup de choix de seconde main à des prix ras des pâquerettes.

Space Ninety 8 - Urban Outfitters : 98 N 6th St à Williamsburg. Un concept-store importé de Californie. Ici l’enseigne Urban Outfitters squatte une ancienne station de métro.

John Fluevog Shoes : 37 Main St (et Water) à Dumbo. La boutique du célèbre créateur canadien de chaussures. Que des modèles uniques.

Où sortir ?

House of Yes : 2 Wyckoff Ave (et Jefferson) à Bushwick. Attention les yeux, c’est l’un des clubs les plus délirants de New York !

Avant-Gardner : 140 Stewart Ave à Bushwick. Méga complexe (7 500 m2) voué à la musique et à la fête. La maison affiche une lineup de DJs impressionnante !

Écoutez Road Trip New York, le podcast du Routard :

Texte : Eric Milet

Mise en ligne :

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