Grèce : l’île de Symi, la perle du Dodécanèse

Grèce : l’île de Symi, la perle du Dodécanèse
Ile de Symi © r_andrei - stock.adobe.com

Avec son port en amphithéâtre à flanc de montagne, Symi et ses maisons colorées de style néoclassique forment l’un des plus beaux sites des îles du Dodécanèse. Proche de Rhodes, cette île au charme fou mérite d’être explorée au-delà de la carte postale, au fil de randonnées offrant de superbes panoramas ou les pieds dans l’eau dans l’une de ses criques secrètes accessibles par la mer. 

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Symi, l’île des capitaines

Symi, l’île des capitaines
Port de Gialos © kathomenden - stock.adobe.com

Bien à l’abri des fureurs du vent Meltem grâce à la pince de crabe que constitue la presqu’île de Datça (Turquie), Symi bénéficie d’un microclimat propice au farniente à en juger par le nombre de yachts de luxe qui viennent s’amarrer dans le port de Gialos à la belle saison.

Mais ne cédons pas si facilement aux apparences, cette île, véritable décor hollywoodien avec son amphithéâtre de maisons colorées qui cascadent jusqu’au port, possède une véritable histoire.

À une heure de ferry de sa grande sœur Rhodes, la belle (et ce terme n’est pas galvaudé) Symi a dû sa prospérité à trois activités : la pêche aux éponges, le commerce et la construction navale.

Architecture de l'île de Symi © Ian Woolcock - stock.adobe.com

Jusqu’à ce que les Italiens ne la ravissent aux Turcs en 1912 (ce qui, soit dit en passant, sonna le glas de sa superbe), l’île comptait 25 000 habitants et produisait jusqu’à 500 bateaux par an ! Connue depuis l’Antiquité, la flotte d’Aigli (son ancien nom) patrie du roi Nirée selon Homère, aurait même participé à la célèbre guerre de Troie.

De ses fastes d’antan, la ville a conservé une architecture de style néoclassique italien très en vogue au 19e s qui, exception faite de Chalki, tranche avec l’architecture égéenne que l’on trouve dans les autres îles du Dodécanèse.

Les mauvaises langues affirment même que ces racleurs des fonds marins (les pêcheurs d’éponges, enfin plus exactement ceux qui les employaient) se seraient enrichis en revendant à Londres, Paris ou Marseille une partie des antiquités qu’ils repêchaient au fond de la mer…

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Beaucoup de visiteurs se rendent pour la journée à Symi avec des excursions au départ de Rhodes. Nous vous conseillons de passer la nuit à Symi pour profiter du calme retrouvé, et de prendre le temps d’admirer la beauté exceptionnelle de son port. Attention toutefois, en août, Symi est un peu la Saint-Trop’ du Dodécanèse et les prix ont tendance à flamber !

Symi, l’île pieuse

Symi, l’île pieuse
Monastère de l’archange Michel Panormitis © Ian Woolcock - stock.adobe.com

Au sud de l’île se dresse un monastère connu dans toute la Grèce : le monastère de l’archange Michel Panormitis, protecteur de tous les marins grecs (et dieu sait s’il y en a !). Construit au 18e s, cet ensemble de style vénitien possède le plus haut clocher baroque du monde. Dominant une baie tranquille, il est encore habité aujourd'hui et les pèlerins de passage peuvent même y passer la nuit.

Son église, à laquelle on accède par une superbe cour pavée de hokhlakia (assemblage de petits galets), recèle une superbe iconostase en bois sculpté, quelques fresques de facture récente et une icône à feuilles d’argent de 2 m de haut dont on affirme qu’après plusieurs tentatives pour la déloger de l’endroit où elle se trouve, elle serait revenue toute seule en place !

Dans le même genre, la tradition locale affirme que si vous offrez un balai à l’icône de l’archange, le ménage se fait tout seul chez vous pendant que vous dormez ! Sincèrement, on n’a pas essayé !

Avant de quitter les lieux, ne pas rater le petit musée qui rassemble une quantité impressionnante d’exvotos légués à l’église par des marins épargnés par une fortune de mer, ainsi que des messages provenant de bouteilles abandonnées à la Grande Bleue et retrouvées par miracle sur les rivages du monastère.

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Parmi les autres édifices religieux que recèle Symi, notre préféré est le monastère de l’archange Michel Roukouniotis. Ce petit ensemble tout blanc, veillé par un cyprès âgé de plus de 850 ans est beaucoup plus ancien. Il a été construit par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem sur les bases d’un monastère attesté depuis le Ve s et présente la particularité de posséder deux églises construites l’une sur l’autre.

Celle du dessous recèle de magnifiques peintures du 15e s pratiquement intactes. Et si vous ne craignez pas les chauves-souris, demandez à Damianos (le gardien) de vous indiquer l’ossuaire, vous y verrez quelques crânes de moines alignés à l’entrée des catacombes (aujourd’hui en partie effondrées).

Symi, l’île des surprises

Symi, l’île des surprises
Sentier © Eric Milet

On sait d’après la mythologie grecque que Symi est l’île de naissance des Charites (les 3 grâces pour les Romains), les déesses personnifiant la vie dans toute sa plénitude : la séduction, la beauté, la nature et la fécondité… Tout un programme ! Mais ce que l’on ignore c’est que l’île, à l’apparence désertique, cache, en son sein, une véritable petite forêt.

Épousant un vallonnement, cette relique des temps anciens recèle de très beaux spécimens de cyprès, des pins d’Alep, des térébinthes, ainsi que des chênes du Mont Tabor. Un sentier sommairement balisé par de petits cairns permet d’assurer la liaison entre la route goudronnée qui traverse l’île de part en part et la plage de Nanou (une des plus belles plages de l’île, généralement accessible par la mer). Mais attention ! le sentier est difficile car le sol est instable (pente associée à de petits graviers et des aiguilles de pin, c’est glissant).

On trouve aussi dans le centre de l’île nombre de fouloirs à raisin datant de l’époque byzantine (il fallait bien alimenter la grande quantité d’églises saupoudrées un peu partout sur l’île !). Quelques-uns ont été restaurés.

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Dans le domaine culinaire, Symi réserve aussi quelques surprises. On pense d’abord à sa petite fricassée de mini-crevettes roses à avaler tout de go avec la tête et la queue. C’est croustillant et il n’y a pas mieux pour convoquer une bonne bière ou un ouzo à l’heure de l’apéro. Autres spécialités de l’île : tout ce qui dérive de la courge, du haricot et de la figue de barbarie, miel et épices en supplément.

Symi côté plages

Symi côté plages
Plage de Nanou © aerial-drone - stock.adobe.com

Mises à part celles de Pedi, d’Agios Nikolaos, de Nimborio, de Toli, de Marathouda et dans une moindre mesure celle de Nanou (accès difficile), la grande majorité des plages symiotes n’est accessible que par la mer.

Pour s’y rendre, des taxi-boats assurent des liaisons depuis le port de Gialos à heure régulière. Mais pas vraiment de plages de sable, au mieux, il s’agit de graviers roulés. Qui plus est, la plupart d’entre elles sont à péage. Compter minimum 4 € par personne pour un transat et un parasol. Rajouter à cela le prix du taxi-boat et ça commence à faire cher l’heure de bronzette !

Mieux vaut alors céder à l’appel de Poséidon ou de Maria, les deux bateaux (concurrents) qui assurent les croisières à la journée (départ 10 h 30, retour 17 h 30) en proposant 3 ou 4 arrêts baignade et un déjeuner sous forme de barbecue avant de rentrer au bercail. Le premier à l’habitude d’assurer le tour de l’île, le second alterne les croisières d’un côté ou de l’autre de l’île en fonction de la demande. Dans tous les cas, compter 40 € par personne. Pour se démarquer l’un de l’autre, certains mouillent à proximité des îlots décharnés qui entourent l’île principale. C’est mieux et surtout plus tranquille en pleine saison. On peut même y apercevoir quelques poissons !

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La côte entre la tour de l’horloge de Gialos et Nimborio égraine quelques plages non tarifées. Mais elles sont vite prises d’assaut et très inconfortables pour qui espère y dérouler sa serviette pour communier avec Hélios. Mieux vaut dans ce cas-là se farcir les 8 km à pied qui conduisent à Toli et visiter le monastère de l’Archange Michel Roukouniotis au passage.

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Quand y aller ?

Comme toutes les îles du Dodécanèse, la saison touristique commence début avril pour se terminer fin octobre. En plein cœur de l’été il y fait très chaud, car contrairement aux îles voisines, Symi n’est que faiblement rafraîchie par le Meltem. En fin de saison, les orages se font aussi plus présents qu’à Rhodes.

Comment y aller ?

Pour se rendre à Symi, les deux portes d’entrée internationales sont Kos et Rhodes, desservies par de nombreuses compagnies low cost en saison. On peut aussi transiter par Athènes et prendre un vol intérieur avec Aegean pour Rhodes ou Kos, ce n’est guère plus cher que le bateau, ou se rendre directement à Symi en ferry depuis le Pirée pour les romantiques.

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Comment arriver à Symi par la mer ?

Ferry (pas cher) ou catamaran (3 fois plus cher), les liaisons entre les îles sont opérées respectivement par Blue Star Ferries et Dodekanisos Seaways auxquelles se greffe une troisième compagnie Saos Ferries. Sinon, des bateaux d’excursion assurent en été des liaisons quotidiennes avec Symi depuis Kos, Nissyros et Rhodes.

Où dormir ? Où manger ?

Parmi nos bonnes adresses, citons Studios Nikos et Eva (nikosevastudios@yahoo.gr) ou Hotel Kokona Symi à Gialos ; Hotel Fiona à Chorio ;  Taverna Meraklis à Gialos ; Taverna Zoï à Chorio.

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Texte : Eric Milet

Mise en ligne :

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