Amorgos, grand bleu dans les Cyclades

Amorgos, grand bleu dans les Cyclades
© Freesurf - stock.adobe.com

Amorgos est une île à part dans les Cyclades. Pas parce qu’elle associée au Grand Bleu, le film de Luc Besson (1988), mais parce que ses particularités ainsi que sa situation géographique en font une île qui se mérite.

La plus éloignée de l’archipel au départ du Pirée, Amorgos est une île tout en longueur, tout en hauteurs également, avec un sommet à plus de 800 m, aux paysages spectaculaires et souvent austères, livrés aux caprices du vent et aux chèvres qui peuplent les étendues, inhabitées pour la plupart.

Ajoutez à cela un monastère légendaire, sans doute millénaire, des sentiers anciens bien préservés qui sont la promesse de randonnées parmi les plus belles de celles qu’offrent les îles grecques et une boisson qui a fait son chemin, le rakomélo, du raki au miel et aux épices…

Amorgos est un must des Cyclades, à découvrir du printemps à l’automne selon le programme des réjouissances que vous vous serez concocté.

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Katapola ou Aigiali : quel port choisir ?

Katapola ou Aigiali : quel port choisir ?
Port de Katapola © Freesurf - stock.adobe.com

Chose rare dans les îles grecques, Amorgos dispose de deux ports, Katapola et, plus à l’est, Aigiali. L’île est grande et le choix du lieu de son hébergement a son importance selon les possibilités qu’il offre et le type de séjour que l’on envisage.

Les deux ports accueillent les gros ferries ainsi que le vaillant petit Express Skopelitis. Les catamarans, eux, ne relient que Katapola, qui, de fait, est le port le mieux desservi. Si vous ne comptez pas louer de voiture, une ligne de bus entre les deux ports, bien pratique, mais avec assez peu de départs en dehors de juillet-août. Il faut donc prendre en compte plusieurs critères pour faire son choix.

Côté villages

Chora © Pat on stock - stock.adobe.com

Côté villages, Katapola, moins développé qu’Aigiali, s’impose : ayant conservé un quartier très sympa que se partagent le jardin botanique (à visiter impérativement) et de vieilles pensions, la partie du village située derrière le port possède un charme indéniable et le quartier de Xylokératidi, de l’autre côté de la plage, est très bien aussi. Aigiali est bien plus moderne, sans réel cachet, mais présente l’avantage d’offrir davantage d’hébergements, généralement récents.

Dans les proches environs, de Katapola, on monte vite à Chora (6 km), qui s’anime le soir avec ses nombreux bars et restos. Super ambiance, plus animée qu’à Katapola même. D’Aigiali, si l’on veut quitter le port pour un petit village des hauteurs, on a le choix entre Tholaria et Langada (tous les deux à 3 km seulement), où cafés et restos ne manquent pas non plus. Dans tous les cas, en jonglant avec les horaires, il est possible d’y monter (et d’en redescendre) en bus : pratique là aussi !

Côté plages

Plage de Levrossos © costas1962 - stock.adobe.com

Là, c’est Aigiali l’emporte haut la main. Non seulement avec sa longue plage qui s’étend au fond de la baie, mais aussi avec les trois plages de Levrossos, Psili Ammos et de Hochlakas qui, du moins pour les deux dernières, permettent de s’isoler un peu.

La plage entre Katapola et le quartier de Xylokératidi n’est pas si mal, mais la route passe derrière et les autres plages proches de Katapola (Maltézi, Plakès), que l’on rejoint soit à pied, soit en bateau-taxi, sont assez vite occupées.

Côté randos

Sentier le long du littoral à Aigiali © Klaus Heidemann - stock.adobe.com

Petit avantage pour Aigiali qui est directement relié aux villages de Tholaria et Langada par de bons sentiers faciles sans parler de la superbe balade sur l’arête dorsale de l’île, en direction de Chora, qui peut se faire à partir des hauteurs d’Aigiali (quartier de Potamos). Et la pointe nord-est de l’île offre aussi de surprenantes découvertes.

De Katapola, une agréable rando, passant par le site antique de Minoa, part vers l’ouest et permet de rejoindre Arkesini.

Le monastère de Chozoviotissa : une icône des Cyclades

Le monastère de Chozoviotissa : une icône des Cyclades
Monastère de Chozoviotissa © costas1962 - Adobe Stock

Un monastère incontournable ! Au début, quand on commence la grimpette, on a l’impression de ne voir qu’une tache blanche aux formes bizarres, comme collée sur une falaise abrupte. En s’approchant, on commence à distinguer les formes du monastère qui semble toujours appartenir à la roche, façon écran plat.

De près, le cloître est toujours aussi énigmatique, jusqu’à ce que l’on découvre l’escalier raide qui conduit à une sorte de porte de prison : l’unique entrée ! Quelque 300 m plus bas, c’est la mer…

La visite du monastère de Chozoviotissa est plutôt rapide. Grand, puisqu’il s’étend sur huit niveaux, on n’en visite qu’une très modeste partie. Une fois la (toute petite) porte d’entrée franchie et les escaliers étroits montés – la roche affleure, sur votre droite, et vous laisse à peine passer… –, vous êtes accueilli par des laïcs qui « gèrent » efficacement la visite – il ne reste plus que deux moines résidents, plutôt âgés, dont l’un qui fait aimablement la causette avec les Grecs.

Tout se fait un peu au pas de course, et il y a vraiment peu à visiter (juste deux pièces). Les orthodoxes passent plus de temps, une icône mérite en particulier leur attention. Puis, direction le réfectoire où vous attendent les verres d’eau et de raki psiméni, le petit loukoum, et vous redescendez par où vous étiez monté.

Conseils : à partir de 17 h (quand le monastère rouvre après la sieste, pour 2 h) toute la montée se fait à l’ombre. Le matin (entre 8 h et 13 h), il fait évidemment moins chaud, mais le soleil tape fort tout même et il y a dans les 300 marches à gravir. Tenue décente exigée (épaules et jambes couvertes), les femmes venues en pantalon devront enfiler par-dessus une robe longue (fournie à l’entrée).

Le + de routard.com :

Il existe plusieurs récits au sujet des origines du monastère. Celui qui tient la corde évoque une localité de Palestine, Choveza, où était établi un monastère orthodoxe. Lors de la seconde crise de l’Iconoclasme (au IXe siècle de notre ère, quand Byzance interdit le culte des images), une icône, qui avait été jetée dans la mer, voyagea vers l’ouest (!) et finit par s’échouer au niveau de la plage d’Agia Anna, sous l’actuel monastère que l’on décida de construire par la suite. Icône évidemment miraculeuse, toujours vénérée aujourd’hui…

Kato Méria : Amorgos sauvage

Kato Méria : Amorgos sauvage
Plage de Mouros © costas1962 - stock.adobe.com

C’est le sud-ouest de l’île, littéralement « le côté du bas », longtemps resté à l’écart du flux touristique. Jadis consacré à l’agriculture, Kato Méria, qui occupe tout de même un tiers de l’île, voit désormais passer et repasser tous ceux qui poussent jusqu’à la baie où est échoué le cargo du Grand Bleu puis jusqu’à Kalotaritissa, la plage la plus à l’ouest de l’île. Pas vraiment de villages mais de gros hameaux qui semblent endormis.

Plusieurs plages : Mouros (ou Mourou) est indéniablement la plus magnifique, avec des roches claires d’où on se délecte de plonger. Un peu plus loin, Ammoudi (petits galets) fait plus que se défendre face à sa rivale. Pour les deux, accès par une route, puis descente par un sentier (très aménagé pour Mourou).

Olympia © ververidis - stock.adobe.com

Enfin, à l’extrémité de l’île, Kalotaritissa, dans une baie fermée avec transats. Bon, ce n’est pas non plus la plus belle plage de l’île mais elle fait le plein. Quand on a fait la route jusqu’ici, on veut en profiter !

Et, évidemment, la carcasse du fameux navire Olympia qui n’en finit plus de rouiller depuis qu’il s’est échoué. Un de ces jours, il faudra revisionner Le Grand Bleu pour la voir… De la route, on n’en distingue déjà plus grand-chose, alors on traverse le champ de pierres pour s’en rapprocher.

Enfin, pour ne pas repartir de Kato Méria le ventre creux, quelques tavernes et restos disséminés ici et là, à Arkesini (Liostasi), Rachoula (Pyrgos) ou Kolofana (T’Apanemo). Pas de prétentions gastronomiques, mais on y mange bien.

Le + de routard.com :

Si vous êtes dans le coin fin juillet, ne loupez pas la grande fête (panigyri) d’Agia Paraskévi, à Kolofana, qui se déroule sur deux jours (25-26 juillet). C’est le seul moment de l’année où Kato Méria réunit les foules. On dit que c’est la plus grande fête votive des Cyclades : jusqu’à 4 000 parts de repas peuvent être servies en une soirée. La préparation des plats traditionnels s’étale sur plusieurs jours : au menu, soupe (xidato), patatato (ragoût de viande et pommes de terre), kofto (blé et fromage local). Et le repas, servi en quantités astronomiques, est offert à tous !

Les plages d’Amorgos

Les plages d’Amorgos
Plage d’Aigiali © kite_rin - stock.adobe.com

Il faut reconnaître qu’il y a plutôt peu de plages au total, du moins pour une île disposant de 112 km de côtes. Mais on se consolera vite en découvrant qu’elles sont très splendides ! Il y a tout d’abord celles de Katapola et d’Aigiali, indiquées plus haut dans la présentation des deux villages. Gros coup de cœur pour celles d’Aigiali, d’abord celle qui s’étend sur 800 m à partir du port. Puis, 200 m plus loin, accessible par un sentier, Levrossos, avec également du sable fin et de l’ombre jusqu’à tard dans la matinée ; enfin, pour les amoureux de solitude qui marcheront 500 m supplémentaires, sans ombre, Psili Ammos et Hochlakas.

Du côté de Katapola, en dehors de Maltézi et Plakès, à 500 m au nord du village, rien à l’exception de la plage alternative d’Agii Saranta, sauvage et garantie sans transats. De Katapola, direction Minoa puis Lefkès, jusqu’au terme de la route goudronnée, à environ 4 km. Ensuite, sentier qui conduit à cette plage en 20-25 min : côté propreté, c’est variable ; elle est orientée au nord. Pour les marcheurs, c’est le début du sentier de randonnée n° 3.

Agia Anna chapelle © LabbePhotography - stock.adobe.com

Sur le flanc est de l’île, impossible de ne pas mentionner Agia Anna : toute petite plage, elle aussi très belle, où l’on descend par la route souvent après la visite au monastère de Chozoviotissa. Célébrissime pour sa chapelle (celle du début du Grand Bleu) et, évidemment, vite remplie. Un sentier en part, direction sud, pour Kambi, à 200-300 m, où vous attendent de petits galets gris.

Enfin, pour les plages de Kato Méria (Mouros, Ammoudi, Kalotaritissa), voir ci-dessus le texte de présentation de Kato Méria.

Le + de routard.com :

On peut aussi prendre le bateau pour les plages de Nikouria : la route entre Chora et Aigiali descend au niveau de la mer au niveau d’Agios Pavlos. De ce port de poche, en saison, un bateau conduit sur l’îlot de Nikouria, juste en face. Îlot inhabité mais la plage principale est quand même aménagée (et le groupe électrogène bruyant !). Bon, à faire vraiment si vous n’avez pas trouvé votre bonheur avec les autres plages de l’île…

Les randonnées à Amorgos

Les randonnées à Amorgos
Randonnée n°1 © Alain Pallier

Il y en a douze, balisées (marques blanc et rouge), numérotées de 1 à 9, auxquelles s’ajoutent les 1a, 5a et 7a. Elles sont toutes bien détaillées sur la carte des éditions Terrain.

Voici quelques suggestions de randonnées que l’on aime particulièrement : la plus longue, la n° 1 (14,5 km, environ 5 h de marche) part de Chora et rejoint Langada, au nord d’Aigiali. Elle passe par le fameux monastère puis monte sur l’arête dorsale de l’île, en direction du nord-est. C’est la préférée de beaucoup de marcheurs, c’est aussi la plus exigeante (900 m de montée, 1 050 m de descente) et la plus austère. Retour en bus.

Moulins - mont Machos © Pat on stock - stock.adobe.com

Coup de cœur pour la « petite » rando circulaire n° 4 Aigiali-Tholaria-Langada-Aigiali : 7,8 km seulement, environ 3 h de marche. La partie la plus attrayante est celle qui relie les deux villages, très agréables par ailleurs (haltes vivement conseillées). Possibilité de raccourcir en prenant le bus entre Langada et Aigiali (c’est la partie la moins intéressante).

Jolie rando sportive (n° 9) sur les hauteurs de Langada également, courte (4 km, 1 h 45) qui fait passer par un bel alignement de moulins à vent abandonnés, sur les pentes du mont Machos.

La découverte de Kato Méria peut aussi se faire en marchant, par le sentier n° 3 (Minoa-Arkessini-Vroutsi-Rachoula). Départ du site antique de Minoa, au sud-ouest de Katapola (en accès libre mais 400 m de grimpette supplémentaire pour arriver au kastro antique). Si l’on part de Katapola au lieu de Minoa, ajouter 1,3 km aux 11,5 km de la rando. Là, c’est l’Amorgos agricole que l’on parcourt. En revanche, il faudra trouver une solution pour le retour : pas de bus dans cette partie de l’île !

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos utiles dans le Routard Athènes et Îles grecques en librairie

Consulter nos guides en ligne Grèce, Îles grecques et Cyclades

Sites internet : www.visitamorgos.com et www.amorgos-island.gr/en

Site de l’office de tourisme de Grèce

Comment y aller ?

Pas d’aéroport sur l’île. Vols quotidiens pour Athènes depuis Paris-CDG et d’autres aéroports français avec Air France et Aegean Airlines ainsi que des low-cost. Dans les Cyclades, l’aéroport le plus est celui de Santorin et il est facile en saison de se rendre de cette dernière à Amorgos.

Trouvez votre billet d’avion

Du Pirée (le port d’Athènes), en toute saison, avec un ferry de la compagnie Blue Star passant par Paros, Naxos et les petites Cyclades, compter au minimum 8 h 30 de traversée ; également avec le Highspeed 4 en un peu moins de 6 h.

En haute saison, également un catamaran de la compagnie Seajets au départ de Paros, via Naxos, Mykonos, Santorin.

Bonnes adresses

– Minoa Hotel : à Katapola, à deux pas du port. Hôtel aux chambres spacieuses, simples, mais agréables. Excellent accueil de la propriétaire, francophone.

– Mythos : à Katapola, sur la place face au débarcadère, à deux pas du Minoa Hotel. Une adresse familiale régulière qui propose une excellente sélection de plats servis avec le sourire. Environ 15-20 €.

– Gryspo’s Hotel : à Aigiali, à l’entrée du village, sur la droite de la route. Hôtel récent, bien tenu, où studios et appartements bien agencés se répartissent dans trois bâtiments.

– To Limani tis Kyras Katinas : à Aigiali. Une valeur sûre qui se cache dans les ruelles au-dessus du port. Les spécialités de l’île sont au rendez-vous, copieuses et goûteuses. Le soir, viser la terrasse sur toit. Environ 15-20 €.

– Thalassino Oneiro : à Tholaria. Sur les hauteurs, à 3 km de la baie d’Aigiali, un restaurant aux prix doux qui se niche dans la volée de marches à côté de l’église. Plats typiques. Et en prime, un accueil adorable. Environ 15-20 €.

– Disco The Que : à Aigiali, derrière la grande plage. Une institution sur l’île avec sa déco hétéroclite. En journée, l’établissement fonctionne comme un bar, le soir, il s’anime pour devenir une boîte en plein air. Quelques soirées live en été.

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Texte : Alain Pallier

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